SECTION SE-Unsa du VAL D OISE - IMMEUBLE JACQUES LEMERCIER - 5 AVENUE DE LA PALETTE - 95000 CERGY PONTOISE
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Monsieur le Directeur Académique,
L’UNSA Éducation s’est opposĂ©e dès les premières annonces de Gabriel Attal en dĂ©cembre 2023 aux diffĂ©rentes mesures du « choc des savoirs ». Cette bourrasque conservatrice sur la politique Ă©ducative de la France ne nous convient en aucun cas. La logique dĂ©magogique est palpable dans toutes les annonces, sur la banalisation du redoublement, les examens plus sĂ©lectifs, la labellisation des manuels, la gĂ©nĂ©ralisation des Ă©valuations nationales et surtout sur la mise en Ĺ“uvre des groupes de niveaux au niveau collège, pour le français et les mathĂ©matiques.
Ce jeudi 7 mars, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale a annoncĂ© lors d’une rĂ©union au ministère une inflexion concernant la mise en Ĺ“uvre des groupes Ă la rentrĂ©e prochaine. La notion de « groupes de niveau » disparait des textes officiels. Cette mesure profondĂ©ment injuste, qui revient sur 50 ans d’efforts pour supprimer les diffĂ©rentes barrières et filières au sein du collège unique, faisait largement dĂ©bat dans la communautĂ© Ă©ducative.
L’UNSA Éducation se félicite de ce recul qui était inévitable. Parce que l’opposition des personnels était manifeste, c’est un succès pour la mobilisation des professionnel·les de l’éducation qui ont leur mot à dire sur l’organisation du système éducatif. La confiance aux équipes locales est indispensable.
L’UNSA Éducation fait la preuve que son action syndicale est utile. Ses multiples alertes à la fois sur le risque de tri social des élèves et sur l’impact délétère des mesures annoncées, en matière de conditions de travail des personnels, de surcharge des effectifs des classes, de prise en compte de l’inclusion, de souplesse des emplois du temps, ont été entendues. Notre fédération sera attentive pour que l’abandon de la notion de groupes de niveaux dans les textes réglementaires soit bien prise en compte sur les territoires.
Nous serons attentifs également sur les conséquences et les détails des organisations en groupe qui serons mises en œuvre. Nous serons tout aussi engagés pour obtenir une baisse des effectifs des classes, un enjeu important pour les conditions de travail des personnels et pour assurer de bonnes conditions d’apprentissage aux élèves. Enfin, l’UNSA Éducation continue à demander un accompagnement renforcé des équipes en formation sur le temps de travail, pour répondre aux difficultés professionnelles que représentent la gestion des classes hétérogènes, et des élèves à besoins éducatifs particuliers. L’enjeu c’est bien la réussite de chaque élève.
Mais c’était sans compter sur une parole décrédibilisée de notre nouvelle ministre. Le premier ministre a annoncé après la réunion multilatérale que les groupes de niveaux auront bien lieu. Qui croire ? Peut-être Monsieur le DASEN vous avez des réponses à nous apporter. Par ailleurs, l’UNSA Education 95 tient à rappeler qu’il n’y a aucun texte et aucun décret à ce jour. Les principaux et principales de collège sont en grande difficulté pour préparer la rentrée 2024. Ce manque de rigueur n’est ni bon pour les élèves ni pour les équipes. Cela dessert le service public d’éducation nationale.
D’autres questions importantes ne sont pas rĂ©solues, et l’UNSA Éducation continuera de s’opposer Ă la transformation du diplĂ´me national du brevet en examen d’entrĂ©e au lycĂ©e, une mesure ubuesque qui nous ramène dans les annĂ©es 1930 ! Pour autant, face Ă la crise de confiance constatĂ©e rĂ©gulièrement par le baromètre des mĂ©tiers de l’UNSA Éducation, la prise en compte par Nicole Belloubet de l’opposition des personnels Ă la logique des mesures du « choc des savoirs », constatĂ©e lors de la mobilisation rĂ©ussie des personnels lors de la journĂ©e d’action du 1er fĂ©vrier 2024, est une bonne chose.
Loin de rĂ©pondre sur la question des rĂ©munĂ©rations et des conditions de travail, le PrĂ©sident de la RĂ©publique a rĂ©affirmĂ© la mise en perspective d’une loi, qu’il qualifie « d’historique », pour la fonction publique visant selon lui Ă mieux reconnaĂ®tre le « mĂ©rite ». L’UNSA Education 95 dĂ©nonce une manĹ“uvre visant Ă esquiver l’urgence de la revalorisation et risquant de crĂ©er des divisions parmi les collègues et de nouvelles inĂ©galitĂ©s, notamment entre les femmes et les hommes. Ils et elles ne sont pas dans l’attente de la reconnaissance de leur « mĂ©rite » mais d’une rĂ©munĂ©ration qui leur permette de vivre dignement et soit prise en compte pour le calcul de leurs pensions., Elles et ils sont aussi dans l’attente des moyens pour accomplir les missions qui sont les leurs dans de bonnes conditions, y compris dans l’intĂ©rĂŞt des usagers et usagères.
Le dialogue social appelé de nos vœux est parfois bloqué. C’est pour cette raison que des collègues occupaient le Rectorat. C’est l’aboutissement d’une série de mobilisations et de revendications qui n’ont pas trouvé écho. Ces collègues sont au bord de l’implosion. Ce sont des conditions de travail plus que dégradées qui amènent à cette situation inédite. Pour rappel, l’équipe pédagogique est soutenue par les familles qui peuvent observer objectivement des conditions d’apprentissage indignes pour leurs enfants. L’UNSA Education 95 note cependant une réactivité certaine de la part des services départementaux de la DSDEN notamment via le groupe de travail sur la marge d’autonomie des lycées du Val d’Oise. Mais ce n’est pas dans l’urgence qu’il faut gérer ces situations tendues. C’est une responsabilité de l’employeur d’assurer la sécurité physique et psychique des collègues. Face au manque de moyen dans l’Education nationale qui perdure qui conduit à un enseignement amputé vis à vis des élèves et à un épuisement des collègues, l’Unsa Education 95 comprend et soutient toute action non violente de la part des enseignant.e.s qui veulent faire entendre leur voix. Notre organisation constate que c’est hélas par l’utilisation de la manière forte que le pouvoir lâche les moyens à l’instar de la mobilisation des agriculteurs et agricultrices.
Les remontés du terrain sont symptomatiques de métiers en crise : insultes et incivilités d’élèves envers les collègues. Violence et intimidation d’élèves envers les équipes administratives et pédagogiques. Le mal-être de la profession est grand et doit être entendu. La suppression des moyens dans les lycées ne permet d’apporter des réponses correctes. Il faut des adultes pour entourer les apprenants. Il faut remettre de l’humain. Les équipes le réclament. Le nombre trop élevé d’élèves par classe en lycée ne permet pas aux collègues de mener à bien leur mission.
Enfin, le SNPDEN-UNSA Versailles a engagé les personnels, pour ne pas bloquer le mouvement des enseignant.e.s et pour ne pas se mettre en difficulté avec les équipes à faire remonter pour le 14 février, via l’application TSM/TRM, uniquement les créations et suppressions de postes sans BMP. En d’autres termes, les documents proposés pour ce CSA sont incomplets et cela interroge terriblement la qualité de nos échanges.
Pour toutes ces raisons et afin de mettre un terme à l’affaissement du pouvoir d’achat des agents, aux rémunérations indignes de nombreux agents de catégorie C, des AESH, des AED et de nombreux agents contractuels et refuser de subir une année blanche en termes d’augmentation de traitement, l’UNSA Éducation appelle à la grève et à la mobilisation par tous les moyens le 19 mars.
Merci pour votre Ă©coute,