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Vouloir prévenir le harcèlement, se préoccuper de développer les compétences psychosociales (CPS) à l’école, lancer une grande expérimentation avec plus de 1000 écoles... ce sont indéniablement de bonnes intentions. Seulement quand on lit le kit des cours d’empathie fourni par le ministère, on ne peut qu’être perplexe.
Nous allons voir pourquoi ce kit est peu intéressant et découvrir des ressources alternatives pour développer vraiment les CPS et l’empathie, en classe, en péri-scolaire, en éducation populaire ou en famille.
Pas de formation nécessaire
Le kit des cours d’empathie du ministère est prévu pour être mis en œuvre sans formation, quelques pages d’introduction présentant sommairement les CPS et la notion d’empathie semblent avoir été considérées comme suffisantes. Il n’y a aucune autre référence bibliographique autre que le rapport de Santé Publique France peu adapté à un contexte pédagogique et éducatif.
La question du développement des CPS est pourtant quelque chose de très spécifique et d’assez nouveau en France, improviser n’est pas très raisonnable !
Pas de stratégie d’ensemble
Le kit ne comporte pas d’indications pour construire une stratégie au niveau de l’école et de la classe. Les CPS en général, et l’empathie en particulier, ne se décrètent pas, elles se vivent et pour cela il faut installer des conditions favorables : réfléchir à la posture des adultes, aux règles, à l’ambiance dans le groupe, aux différents temps de la journée, aux rituels à mettre en place, à comment associer les parents et impliquer les enfants…
Des séances sans contexte
Le kit propose des séances explicites dédiées à une vision positive de soi, la connaissance des émotions, la communication empathique… ce qui en soi est intéressant, mais rien ne contextualise les différentes activités proposées, ni dans la vie du groupe classe, ni dans les apprentissages scolaires. Par exemple il est proposé des moments d’échanges et de débats mais pas dans le cadre d’un conseil d’élèves permettant de réguler les conflits ou de prendre des décisions. C’est comme si les rédacteurs pensaient que quelques séances pour apprendre à écouter, à repérer les émotions… suffisaient en soi pour acquérir des compétences sans que cela soit utilisé dans des situations réellement signifiantes et utiles pour les enfants. On a en quelque sorte le retour, mais édulcoré et déconnecté de la vie du groupe, des exemples de pratiques qui figuraient dans les programmes d’EMC (Education Morale et Civique) de 2015, et qui ont été retirés depuis. Il s’agissait notamment des conseils d’élèves, de la médiation par les pairs, du travail sur des dilemmes moraux, des débats réglés…
Des pistes plus pertinentes
Fort heureusement, il existe des propositions plus intĂ©ressantes que le kit empathie du ministère. Mais tout d’abord il faut ĂŞtre très attentif Ă ne pas se laisser sĂ©duire par des contenus, parfois très marketĂ©s, issus de mĂ©thodes plus ou moins « magiques », très « psychologisantes » voire relevant carrĂ©ment du dĂ©veloppement personnel ou de la spiritualitĂ© new-age. On ne dĂ©veloppe pas les CPS des enfants en les faisant mĂ©diter ou via leur thème astral ! Si en l’occurrence le kit du ministère ne tombe pas dans ces travers, beaucoup d’autres contenus, y compris proposĂ©s par l’Institution parfois, n’en sont pas très Ă©loignĂ©s.
Ce point de vigilance étant posé voici quelques supports et ressources vraiment pertinents pour se lancer :