Article publié le mardi 5 décembre 2023.
Reçu
par Gabriel Attal ce mercredi 29 novembre, le SE-Unsa a concentré les
échanges sur l’état très inquiétant dans lequel se trouve l’École
aujourd’hui et sur les réponses urgentes à apporter aux personnels.
Au
programme de l’entretien : déroulement de carrière, formation continue,
évaluation de l’École, mais aussi dégradation du climat scolaire entre
alertes à la bombe, parents vigilants, uniformes…
Climat scolaire : le ministre doit protéger l’École
La
rentrée 2023 a été plus que jamais la rentrée d’une École cible de
toutes les violences. Le SE-Unsa a interpelé le ministre sur ces
violences qui se poursuivent désormais chaque jour.
S’agissant
des alertes à la bombe, le SE-Unsa a demandé que le ministre de
l’intérieur soit d’avantage sollicité pour envoyer des renforts là où
les alertes se démultiplient, empêchant tout fonctionnement des écoles
et établissements et épuisant les équipes. À ce jour, les personnels de
la police et de la gendarmerie ne sont pas envoyés en nombre suffisant
pour permettre les levées de doute et une reprise sereine des cours.
Autre
élément de plus en plus alarmant, les collectifs de parents - qui n’ont
de « vigilants » que leur haine des droits et libertĂ©s - qui tractent
et désinforment devant et dans les écoles et établissements. Le SE-Unsa a
partagé un état des lieux des situations avec le ministre et lui a
demandé des consignes aux recteurs et Dasen pour une attention redoublée
et un soutien sans faille des équipes menacées ou sous pression de ces
collectifs.
Enfin,
le SE-Unsa a questionnĂ© le ministre sur l’empressement de « certaines »
municipalités à règlementer l’uniforme. Le ministre a rappelé qu’il ne
pouvait y avoir de raccourci entre son annonce d’une expérimentation et
la volonté de certains maires d’opter pour l’uniforme. D’ailleurs, aucun
cadrage ministériel n’a à ce jour été publié.
Évaluation d’école : dégager du temps aux enseignants
Le
SE-Unsa a interpelé le ministre sur les difficultés rencontrées par les
enseignants du premier degré pour mener à bien l’auto-évaluation et lui
a demandé de donner consigne à tous les Dasen de dégager du temps dans
les 108 h, l’année de l’évaluation de l’école, pour harmoniser les
pratiques sur tout le territoire national.
Le
SE-Unsa a rappelé au ministre qu’il soutenait la démarche de
l’auto-évaluation qui permet à la fois de construire le projet d’école
ou d’établissement et d’identifier les moyens nécessaires à un meilleur
fonctionnement des écoles, collèges et lycées (formation,
accompagnement, moyens humains...). Mais cette dernière ne peut se faire
à n’importe quel prix !
Direction d’école : des réponses toujours absentes
Le
SE-Unsa a demandé au ministre de répondre à son courrier du 23 octobre
sur la direction d’école afin d’éclaircir les points imprécis et de
donner suite Ă ses revendications.
Déroulement de carrière : un besoin urgent de perspectives
Le
SE-Unsa a réinsisté auprès du ministre sur l’indispensable poursuite
des mesures de revalorisation salariale. Les mesures actées à la rentrée
2023 ne peuvent être acceptées par les personnels pour solde de tout
compte.
En l’état actuel, les discussions du cycle de concertations Attractivité
ouvert par le ministre en début d’année scolaire ne sont pas
suffisamment productives. Même si des pistes intéressantes ont été
avancées concernant l’élargissement de la plage d’appel de la
hors-classe, d’autres pistes sont insuffisantes voire sans perspectives
tangibles comme celles sur l’amélioration de la gestion des ressources
humaines. Le SE-Unsa a redit qu’un engagement vers du concret était
impératif.
Les
perspectives d’évolutions de carrière ou de réorientation
professionnelle ne sont possibles qu’à condition que les autorisations
et les financements soient accordés.
Si la pénurie de personnels peut constituer un frein réel, la volonté politique ne doit pas l’être !
Le
ministère doit donner des consignes claires pour s’assurer que des
objectifs minimums définis préalablement soient atteints, y compris en
matière d’aménagements de fin de carrière. Il faut notamment garantir un
nombre minimal d’autorisations de détachement et d’accords de temps
partiel pour la retraite progressive partout sur le territoire.
De telles décisions sont indispensables pour récréer un cercle vertueux d’attractivité !
Formation continue : stop Ă son Ă©volution actuelle
Le
SE-Unsa a fortement insisté auprès de Gabriel Attal sur le danger
majeur que représentait aujourd’hui l’évolution des modalités de
formation continue. Partout sur le territoire, s’imposent aux personnels
des formations pendant les congés scolaires, en fin de journée, les
week-ends… La formation bascule ainsi définitivement d’une logique
professionnelle et qualitative Ă une logique purement formelle et
comptable.
Les
formateurs pleinement impactés par ces évolutions remettent
légitimement en question leur volonté de poursuivre leurs missions. Les
candidats aux certifications (Cafipemf, Cappei…) revoient eux aussi leur
engagement dans un processus de formation. C’est une perte énorme pour
le système éducatif en général et le métier en particulier qui a besoin
de leurs compétences et leur mobilisation.
Le
SE-Unsa a demandé au ministre de renoncer à sa volonté d’organiser les
formations continues en dehors du temps devant élèves. Chaque personnel a
droit à une formation continue mais pas à n’importe quel prix et
surtout pas au prix de conditions de travail encore plus détériorées.
Dans
l’attente d’une réponse du ministre, le SE-Unsa appelle tous les
personnels à s’opposer à une formation continue organisée n’importe
quand !