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DĂ©claration liminaire du SE UNSA 95 pour le CSA du 5 septembre 2023
Article publié le mardi 5 septembre 2023.
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Monsieur le Directeur Académique,

Mesdames et Messieurs les membres du CSA,

 

Toute d’abord, nos vœux de bonne année scolaire, paisible, constructive vont aux équipes du département. De même, nous formulons les mêmes vœux aux services et équipes de la DSDEN.

Toutefois, cela ne dĂ©bute pas vraiment de façon positive et concertĂ©e. Les conditions de rentrĂ©e ne sont pas optimales. Au-delĂ  des difficultĂ©s que nous connaissons tous, la prĂ©paration pour nous de ce CSA n’a pas pu s’effectuer de façon acceptable : pas de documents de travail, pas de base d’analyse pour Ă©changer avec les Ă©coles. Au regard de vos annonces en fin d’annĂ©e scolaire Monsieur le Directeur, il reste trop peu de postes Ă  placer sur les postes vacants. Ce qui signifie que nous travaillerons dans un cadre restreint. Cette situation n’est malheureusement pas nouvelle. Elle est bien Ă©videmment liĂ©e Ă  des conditions de travail qui ne permettent pas de crĂ©er de l’engouement pour les professions que nous reprĂ©sentons. Nous manquons d’enseignants, de directions d’écoles, de mĂ©decins scolaires, de psychologues Education nationale, d’AESH… de moyens au service de notre Ă©cole. Au-delĂ  d’un satisfecit de façade au niveau rectoral et dĂ©partemental, les chiffres du concours pour notre acadĂ©mique sont catastrophiques. l’UNSA Education 95 dĂ©nonce un recrutement polymorphe, avec une argumentation Ă©tonnante : « Nous sommes un employeur comme les autres, on doit se battre sur le marchĂ© de l’emploi pour se dĂ©marquer. » Ce n’est pas digne de l’Education Nationale, premier employeur d’Europe. Cela nĂ©cessite du tact et de la finesse. Ces phrases envoient un message simpliste : « Devenir enseignant.e est possible en 4 jours ? Alors pourquoi passer le concours ? »  Ce manque criant et rĂ©current de collègues pose Ă©galement et bien Ă©videmment la question du remplacement de nos collègues en cours d’annĂ©e. Je pense que vos annonces du jour confirmeront cette situation.

L’accueil de nos collègues contractuel.le.s Ă©volue un peu dans le bon sens : formation anticipĂ©e et contrat plus long. Mais la question majeure, essentielle mĂŞme, et qui permet Ă  ces collègues de se projeter est « OĂą vais-je ĂŞtre affectĂ©.e ? Sur quel(s) niveau(x) ? » Comment une formation de 4 jours (pas toujours d’ailleurs), trop rapide et antĂ©rieure Ă  l’affectation, peut-elle rĂ©pondre Ă  ces besoins et Ă  une nĂ©cessaire efficacitĂ© ? L’UNSA Education 95 demande l’envoi des affectations mi-aoĂ»t afin de stabiliser la rentrĂ©e en respectant l’ordre suivant : titulaires, stagiaires, contractuels.

A une semaine de la rentrĂ©e, les Ă©quipes, nos collègues et les employĂ©.e.s de rue de Grenelle apprennent par voie de presse que le bac sera placĂ© au mois de juin (aveu d’erreur par ailleurs… dont on aurait pu s’épargner, aux profit de nos Ă©lèves. Mais saluons cet aveu). Comme si les Ă©quipes en grève et mobilisĂ©e en 2019 n’avaient pas dĂ©jĂ  alertĂ© sur ce problème. Quand va-t-on enfin faire appel Ă  l’expertise des personnels de terrains ?

Nous apprenons également que nous reprendrons peut-être le 20 août 2024. Au-delà de toute réflexion à laquelle nous souhaitons être positivement associés, déjà faudrait-il que les élèves reprennent effectivement le jour de la rentrée ou ne partent pas comme cela arrive très souvent dans les établissements 1 semaine, voire 2, voir 1 mois.

Mais quel capharnaĂĽm au sein de notre tĂŞte dirigeante. Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Ou plusieurs pilotes qui changent et modifient sans cesse le plan de vol ? Quant aux collègues, c’est sans cesse qu’ils doivent jongler avec de permanentes injonctions contradictoires.

Les personnels (enseignants, AESH, personnels administratifs…) ont besoin de soutien pĂ©dagogique adaptĂ©, rĂ©pondant aux besoins et aux ambitions affichĂ©es. Ils ont besoin de reconnaissance professionnelle, financière. L’école a besoin de moyens.

Les seules rĂ©ponses en filigrane de notre employeur sont : « Vous ne travaillez pas assez ! Vous n’avez droit qu’à une seule journĂ©e de prĂ©-rentrĂ©e… » Ah bon ? Mais qui reste alors après la classe jusqu’à 19h pour corriger les cahiers de ses Ă©lèves ? Qui vient prĂ©parer sa classe pendant les vacances ? Qui met en place des projets pour les Ă©lèves et les anticipent ? Vous ĂŞtes-vous posĂ© la question du nombre de jours passĂ©s par les directions d’écoles dans leur Ă©tablissement pendant l’étĂ© pour compter et recompter au plus juste, recevoir les nouvelles familles, prĂ©parer la rentrĂ©e et accueillir au mieux les Ă©lèves ? Bien au-delĂ  des 24h d’un PACTE ! Ces Ă©lĂ©ments sont pourtant de nature Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© du SERVICE PUBLIC. Pourquoi l’ignorer ?

Monsieur le Directeur AcadĂ©mique, en signe d’apaisement, ne pourriez-vous pas donner comme consigne que 12h heures (et non 6) soient comptabilisĂ©es sur la prĂ©-rentrĂ©e ?

A noter que concernant la journĂ©e de solidaritĂ©, la note de service 2005-82 prĂ©cise : « La date de cette journĂ©e … sera dĂ©terminĂ©e dans le 1er degrĂ© par l’IEN après consultation du Conseil des MaĂ®tres et dans le 2nd degrĂ© par le chef d’établissement après consultation des Ă©quipes pĂ©dagogiques. Par consĂ©quent, c’est aux Ă©quipes de dĂ©cider collectivement comment cette journĂ©e doit ĂŞtre rĂ©cupĂ©rĂ©e et de la soumettre Ă  la hiĂ©rarchie : 2ème journĂ©e de prĂ©-rentrĂ©e â€¦ »

Le pacte n’est pas non plus la rĂ©ponse adaptĂ©e aux besoins des Ă©quipes et de nos Ă©lèves. Certains personnels sont contraints d’accepter ce « chantage » par nĂ©cessitĂ©. D’autres, pères ou mères de familles, n’en ont pas la possibilitĂ©. Au-delĂ  d’une tentative de division des personnels, envoyer par exemple des enseignants du 1er degrĂ© pour venir en aide aux 6èmes en difficultĂ©s ne rĂ©pond qu’à une seule logique : la gestion de la pĂ©nurie d’enseignants dans le 2nd degrĂ©. En tout Ă©tat de cause, il ne s’agit en aucun cas d’une revalorisation des enseignants comme avancĂ© par le Ministre et le PrĂ©sident au printemps dernier.

Les campagnes de promotion réalisées en catimini depuis la suppression des prérogatives des CAP créent un réel sentiment de défiance. Les collègues attendent avec espoir ce changement de grade qui arrive comme par magie. Nous notons cependant positivement la possibilité d’un échange bilatéral entre le.la collègue et les services qui fluidifient ce schéma. Mais nous restons persuadés qu’une réunion au moins trimestrielle pour parler carrière, conditions de travail et rémunération est le cadre le plus optimal. Nous faisons le vœu solennel que cette année, la campagne d’envoi d’avis de Monsieur le Directeur Académique ne soit pas aussi chaotique que la précédente (par exemple 3 avis différents en 3 mois pour un même enseignant). Bien heureusement, la pratique, la gestion des enseignants au sein de leur classe est toute autre.

La rentrée que nous vivons n’est pas paisible, malgré un contexte sanitaire plus apaisé que pour les rentrées précédentes.

Le Service Public va mal. Un pays qui nĂ©glige son hĂ´pital, sa police, sa justice, son Ă©cole, est un pays qui dĂ©cline. L’école est en pleine crise. Notre employeur fait « fi » de l’ignorer. Il annonce, affiche, discrĂ©dite, dĂ©valorise, mais ne se donne pas les moyens de ses ambitions.

L’expertise du terrain doit être interrogée et non ignorée. L’UNSA éducation participera autant qu’elle le peut à toute réflexion permettant l’amélioration de notre Service Public.

L’école produit de la matière grise. Elle ne doit pas être une variable d’ajustement mais doit être libératrice et non libérale.

 

 

 
 
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