Après les annonces crispantes d’Emmanuel Macron lors de son
déplacement à Marseille, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye
y va de sa propre annonce en déclarant vouloir placer le concours de
recrutement des professeurs des Ă©coles Ă bac + 3, sans pour autant
remettre en cause la mastérisation.
Nous
sortirions donc à peine d’une réforme du recrutement et de la formation
initiale mise en place par Jean-Michel Blanquer en 2021, pour enchaîner
avec une nouvelle réforme ?
Le SE-Unsa s’interroge : y-a-t-il
un capitaine dans le navire Éducation nationale ? Ces changements de cap
incessants donnent l’impression d’un ministre courant vainement après
le président dans une course à l’annonce permanente.
Quelle
image de l’École publique le ministre renvoie-t-il lorsque chaque jour
voit arriver une nouvelle annonce qui vient défaire ce qui est à peine
mis en place ?
Modifier une nouvelle fois les
modalités de recrutement risque de rebuter encore davantage les
candidats déjà engagés dans un processus de formation.
Le
SE-Unsa refuse par ailleurs de distinguer le niveau de recrutement des
enseignants du premier degré de celui des enseignants du second degré.
Comment peut-on encore aujourd’hui laisser penser que le métier en
primaire est « intellectuellement » moins exigeant qu’en secondaire ?
Tous les enseignants doivent être recrutés au même niveau d’études et
rémunérés à cette hauteur.
Pour le SE-Unsa, le vrai sujet est
celui des contenus des concours et de l’accompagnement post-concours
qui doivent faire une plus grande place Ă une vraie professionnalisation
des futurs enseignants.
En cette période de
déclarations quotidiennes qui partent dans toutes les directions, le
SE-Unsa souhaite que le ministre retrouve rapidement la boussole qui lui
permettra de garder un cap cohérent pour notre École publique.