SECTION SE-Unsa du VAL D OISE - IMMEUBLE JACQUES LEMERCIER - 5 AVENUE DE LA PALETTE - 95000 CERGY PONTOISE
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L’école inclusive s’impose à tous les personnels de l’éducation nationale. C’est un idéal de
société, qui passe nécessairement par l’éducation auquel nous adhérons. L’objectif 100%
école inclusive fixé sous la précédente mandature a généré et génère encore une
augmentation constante du nombre d’enfants accueillis et du nombre d’aide humaine pour
les accompagner, en milieu ordinaire, dans un contexte oĂą le pilotage MENJS sur ce dossier
n’a semblé que de façade. S’en est suivie en conséquence une vision de l’inclusion à l’école
focalisĂ©e sur la compensation, ce qui pose de nombreuses difficultĂ©s aujourd’hui Ă
l’ensemble des professionnels du système éducatif. L’inclusion n’est pas que la prise en
compte et en charge des enfants en situation de handicap. Le contexte sociétal actuel fait
apparaître également une augmentation constante du nombre d’élèves à besoins éducatifs
particuliers ou élèves à comportements perturbateurs et parfois violents, et une
individualisation des rĂ©ponses. Nous sommes passĂ©s de la personnalisation des parcours Ă
l’individualisation des réponses (respect du choix des familles, prescriptives). Concevoir
l’approche collective de la classe devient extrêmement difficile, notamment faute de
formation suffisante et de temps de concertation.
La gestion de l’école inclusive est aujourd’hui interministérielle. L’éducation nationale doit
répondre de moyens qu’elle n’alloue pas. La coordination entre les services concernés doit
absolument être établie, et la gestion de l’école inclusive doit être centralisée dans un
service encore à construire afin de la rendre efficiente et cadrée sur le plan national. Nous
constatons une diminution des crédits alloués au secteur médico-social, la transformation de
son fonctionnement, et la pénurie d’offres de soin en soutien à la scolarisation inclusive.
Cette faillite des partenaires médico-sociaux entraîne des listes d’attente de plus d’une
année scolaire pour une prise en charge (en CMPP, en SESSAD), une absence de soins pour
accompagner l’inclusion. Les places en IME, ITEP sont insuffisantes, les enfants notifiés
attendent dans les classes ordinaires, ou dans des ULIS elles aussi en nombre insuffisant,
désorganisant totalement ces classes et structures et créant des situations de souffrances de
toutes parts : enfants, enseignant·es, parents. Les équipes mobiles ne sont que pansements
éphémères, qui sont limitées dans leur temps et pratiques d’intervention.
Un exemple, dans l’académie de Poitiers ce sont 280 enfants notifiés et sans places, et dans
l’Académie de Rennes, même si le rectorat refuse de communiquer les chiffres, le DASEN
d’Ile et Vilaine avait énoncé le nombre de 800 élèves en attente de place en éducation
spécialisée en juin dernier, et en serait à 1035 à la rentrée de septembre 2022. Nos collègues
ont épuisé les voies d’appel au secours : la presse, les députés, les instances CT, CDEN, CAP…
Les fiches RSST étudiées par les CHSCT sont pour plus de la moitié des fiches d’appel à l’aide
sur ce sujet.
Et en parallèle, nous constatons aussi la défaillance des services de santé scolaire en
conséquence de la pénurie de médecins scolaires (700 médecins pour 12, 8 millions d’élèves
!) des délais interminables pour obtenir : diagnostic de la médecine scolaire, instruction des
dossiers, accompagnement des parents pour l’acceptation du diagnostic, augmentation
constante du nombre de PAP (Projet d’Accueil Personnalisé), beaucoup trop de demandes
abusives d’aménagement d’examen, préconisation des aides médico-sociales non effectives
(par manque de personnels), donc dégradation des conditions d’accueil, détresse constatée
des familles, des équipes des écoles et EPLE. A L’Unsa-Education, il nous emble aussi
important d’interroger la relation entre le prescripteur, qui notifie toujours plus, et souvent
avec un temps de traitement des dossiers très long faute de moyens suffisants, et le payeur.
Par ailleurs, nous vous mettons en garde sur la place grandissante et parfois hégémonique
des associations de personnes handicapées ou de famille d’enfants en situation de handicap
dans certaines instances comme le CNCPH. Les politiques d’école inclusive ne sauraient se
passer des professionnels de l’éducation nationale que nous sommes.
Pour en revenir à l’aide humaine, les ouvertures de postes AESH souffrent du manque réel et
prouvé de candidat·es. Un métier encore peu valorisé, soumis à temps incomplet subi, mal
rĂ©munĂ©rĂ©, et pas assez accompagnĂ© de formation efficiente. La gestion des PIAL revient Ă
gérer de la pénurie. Les missions de pilotage impactent lourdement le temps des personnels
de direction, des personnels le plus souvent laissés seuls face aux demandes des familles,
ainsi que celui des coordonnateurs PIAL, directeurs d’écoles, enseignants ou CPE, dont les
décharges de services et/ou rémunérations sont insuffisants pour mener à bien des missions
parfois mal cadrées.
Des personnels en sous-effectifs et démunis, des élèves mal inclus : un climat de tension et de mal-être pour toutes et tous : personnels, enfants, parents.