SECTION SE-Unsa du VAL D OISE - IMMEUBLE JACQUES LEMERCIER - 5 AVENUE DE LA PALETTE - 95000 CERGY PONTOISE
Tél. 09 64 06 73 29 - Por. 06 56 84 65 68 - 95@se-unsa.org

 
MultilatĂ©rale 25 octobre 2022 Bilan et perspectives Ă©cole inclusive : dĂ©claration de l’UNSA Education
Article publié le jeudi 27 octobre 2022.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

L’école inclusive s’impose Ă  tous les personnels de l’éducation nationale. C’est un idĂ©al de sociĂ©tĂ©, qui passe nĂ©cessairement par l’éducation auquel nous adhĂ©rons. L’objectif 100% Ă©cole inclusive fixĂ© sous la prĂ©cĂ©dente mandature a gĂ©nĂ©rĂ© et gĂ©nère encore une augmentation constante du nombre d’enfants accueillis et du nombre d’aide humaine pour les accompagner, en milieu ordinaire, dans un contexte oĂą le pilotage MENJS sur ce dossier n’a semblĂ© que de façade. S’en est suivie en consĂ©quence une vision de l’inclusion Ă  l’école focalisĂ©e sur la compensation, ce qui pose de nombreuses difficultĂ©s aujourd’hui Ă  l’ensemble des professionnels du système Ă©ducatif. L’inclusion n’est pas que la prise en compte et en charge des enfants en situation de handicap. Le contexte sociĂ©tal actuel fait apparaĂ®tre Ă©galement une augmentation constante du nombre d’élèves Ă  besoins Ă©ducatifs particuliers ou Ă©lèves Ă  comportements perturbateurs et parfois violents, et une individualisation des rĂ©ponses. Nous sommes passĂ©s de la personnalisation des parcours Ă  l’individualisation des rĂ©ponses (respect du choix des familles, prescriptives). Concevoir l’approche collective de la classe devient extrĂŞmement difficile, notamment faute de formation suffisante et de temps de concertation. La gestion de l’école inclusive est aujourd’hui interministĂ©rielle. L’éducation nationale doit rĂ©pondre de moyens qu’elle n’alloue pas. La coordination entre les services concernĂ©s doit absolument ĂŞtre Ă©tablie, et la gestion de l’école inclusive doit ĂŞtre centralisĂ©e dans un service encore Ă  construire afin de la rendre efficiente et cadrĂ©e sur le plan national. Nous constatons une diminution des crĂ©dits allouĂ©s au secteur mĂ©dico-social, la transformation de son fonctionnement, et la pĂ©nurie d’offres de soin en soutien Ă  la scolarisation inclusive. Cette faillite des partenaires mĂ©dico-sociaux entraĂ®ne des listes d’attente de plus d’une annĂ©e scolaire pour une prise en charge (en CMPP, en SESSAD), une absence de soins pour accompagner l’inclusion. Les places en IME, ITEP sont insuffisantes, les enfants notifiĂ©s attendent dans les classes ordinaires, ou dans des ULIS elles aussi en nombre insuffisant, dĂ©sorganisant totalement ces classes et structures et crĂ©ant des situations de souffrances de toutes parts : enfants, enseignant·es, parents. Les Ă©quipes mobiles ne sont que pansements Ă©phĂ©mères, qui sont limitĂ©es dans leur temps et pratiques d’intervention. Un exemple, dans l’acadĂ©mie de Poitiers ce sont 280 enfants notifiĂ©s et sans places, et dans l’AcadĂ©mie de Rennes, mĂŞme si le rectorat refuse de communiquer les chiffres, le DASEN d’Ile et Vilaine avait Ă©noncĂ© le nombre de 800 Ă©lèves en attente de place en Ă©ducation spĂ©cialisĂ©e en juin dernier, et en serait Ă  1035 Ă  la rentrĂ©e de septembre 2022. Nos collègues ont Ă©puisĂ© les voies d’appel au secours : la presse, les dĂ©putĂ©s, les instances CT, CDEN, CAP… Les fiches RSST Ă©tudiĂ©es par les CHSCT sont pour plus de la moitiĂ© des fiches d’appel Ă  l’aide sur ce sujet. Et en parallèle, nous constatons aussi la dĂ©faillance des services de santĂ© scolaire en consĂ©quence de la pĂ©nurie de mĂ©decins scolaires (700 mĂ©decins pour 12, 8 millions d’élèves  !) des dĂ©lais interminables pour obtenir : diagnostic de la mĂ©decine scolaire, instruction des dossiers, accompagnement des parents pour l’acceptation du diagnostic, augmentation constante du nombre de PAP (Projet d’Accueil PersonnalisĂ©), beaucoup trop de demandes abusives d’amĂ©nagement d’examen, prĂ©conisation des aides mĂ©dico-sociales non effectives (par manque de personnels), donc dĂ©gradation des conditions d’accueil, dĂ©tresse constatĂ©e des familles, des Ă©quipes des Ă©coles et EPLE. A L’Unsa-Education, il nous emble aussi important d’interroger la relation entre le prescripteur, qui notifie toujours plus, et souvent avec un temps de traitement des dossiers très long faute de moyens suffisants, et le payeur. Par ailleurs, nous vous mettons en garde sur la place grandissante et parfois hĂ©gĂ©monique des associations de personnes handicapĂ©es ou de famille d’enfants en situation de handicap dans certaines instances comme le CNCPH. Les politiques d’école inclusive ne sauraient se passer des professionnels de l’éducation nationale que nous sommes. Pour en revenir Ă  l’aide humaine, les ouvertures de postes AESH souffrent du manque rĂ©el et prouvĂ© de candidat·es. Un mĂ©tier encore peu valorisĂ©, soumis Ă  temps incomplet subi, mal rĂ©munĂ©rĂ©, et pas assez accompagnĂ© de formation efficiente. La gestion des PIAL revient Ă  gĂ©rer de la pĂ©nurie. Les missions de pilotage impactent lourdement le temps des personnels de direction, des personnels le plus souvent laissĂ©s seuls face aux demandes des familles, ainsi que celui des coordonnateurs PIAL, directeurs d’écoles, enseignants ou CPE, dont les dĂ©charges de services et/ou rĂ©munĂ©rations sont insuffisants pour mener Ă  bien des missions parfois mal cadrĂ©es. Des personnels en sous-effectifs et dĂ©munis, des Ă©lèves mal inclus : un climat de tension et de mal-ĂŞtre pour toutes et tous : personnels, enfants, parents.

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Concours
 
Baromètre Unsa Éducation
 
Cliquez pour agrandir