Communiqué de presse du Cnal
PĂ©riodiquement,
le ministère de l’Éducation nationale publie un dĂ©compte des atteintes Ă
la laïcité en milieu scolaire, qui fait état d’une série d’incidents de
diverse nature.
RĂ©cemment,
la presse s’est fait l’écho de l’augmentation du port de tenues Ă
caractère religieux tels que des robes très couvrantes, les abayas ou
jilbebs, et des pantalons larges, les qamis ou encore les djellabas,
dans les Ă©tablissements publics. MĂŞme si ces faits demeurent
relativement restreints au niveau national (144 cas au 2e trimestre
selon le service central du renseignement territorial), ce phénomène
demande une grande vigilance. Pour le Cnal, ces situations doivent ĂŞtre
traitées dans le cadre de la loi du 15 mars 2004 qui proscrit les tenues
et signes manifestant une appartenance religieuse. Le Cnal rappelle que
ces situations sont résolues par le dialogue dans 98 % des cas.
Mais
comment comprendre que les atteintes à la laïcité, qui concernent
toutes les religions, ne soient comptabilisées que dans les
établissements d’enseignement public ?
En effet, le code de l’Éducation précise dans l’article 131.1.1 que le
droit de l’enfant à l’instruction a pour objet de lui garantir (...) de
partager les valeurs de la République et d’exercer sa citoyenneté. Cette exigence s’adresse à tous les établissements d’enseignement.
Ainsi,
dans une rĂ©cente Ă©tude du Cnal portant sur le droit des enfants Ă
l’instruction dans les établissements d’enseignement privé hors contrat,
l’analyse de nombreux rapports d’inspection montre de graves carences
en ce domaine. Dans un grand nombre d’établissements privés hors contrat
religieux ou non, l’acquisition des valeurs de la République – dont la
laïcité – est soustraite à la connaissance des élèves ; l’atteinte à la
laïcité y est institutionnelle.
Dès
lors, le Cnal considère que les décomptes successifs des atteintes à la
laïcité sont minorés par une grille de lecture parcellaire, qui s’opère
au détriment de l’enseignement public.
Les
organisations du Cnal réaffirment la place essentielle de
l’enseignement des principes et valeurs de la République en milieu
scolaire. Pour cela, il faut mieux former les personnels et agir pour la
mixité sociale, en direction notamment des établissements les plus
ségrégués, afin de rompre les logiques de séparation de la jeunesse. Il
faut enfin que les pouvoirs publics garantissent Ă chaque enfant et
adolescent l’acquisition des principe et valeurs de la République,
quelle que soit la nature de l’établissement qui les scolarise.
Paris, le 16 juin 2022
RĂ©my-Charles Sirvent
Secrétaire général du Cnal