Créé
en 2013, le Conseil supérieur des programmes (CSP) a été pensé comme
une instance en charge de la construction des programmes scolaires. Il
Ă©met Ă©galement des avis sur le contenu des examens nationaux et des
concours de l’enseignement. Récemment, le ministre de l’Éducation
nationale a nommé à ce poste une personnalité très conservatrice proche
des milieux catholiques traditionnalistes et qui a montré, par le passé,
une certaine aversion pour le dialogue social.
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la suite du départ de Souad Ayada, le ministre de l’Éducation nationale
a nommé Mark Sherringham à la tête du CSP, un inspecteur général qui
évolue depuis longtemps dans les cabinets ministériels, et qui était
déjà à la manœuvre en 2008 à l’occasion de la suppression des IUFM.
MĂŞme
si le SE-Unsa ne conteste aucunement le droit de M. Sherringham
d’affirmer sa foi, notamment dans de nombreuses revues catholiques, la
question de l’impartialité du nouveau président du CSP est posée.
En
effet, en 2020, alors en charge de la réforme des Inspe, il s’est
mobilisé pour former les établissements d’enseignement privé hors
contrat Ă rĂ©ussir leurs inspections. De plus, comme le prĂ©cise Charlie Hebdo, « Mark
Sherringham, a pesé de tout son poids pour que de chères têtes blondes
scolarisées dans un lycée hors contrat traditionaliste obtiennent leur
bac, contre l’avis du recteur de Rennes, qui estimait qu’ils n’avaient
pas le niveau ».
Le SE-Unsa avait soulevé ce problème : lire l’article
Pour
achever ce portrait inquiétant, rappelons que M. Sherringham a été une
des chevilles ouvrières de la réécriture des programmes de primaire en
mai 2008, réécriture très idéologique, imposée contre l’avis unanime des
représentants des enseignants au Conseil supérieur de l’éducation. Ce
qui en dit long sur sa conception du dialogue social.
Le
SE-Unsa accueille donc très négativement cette annonce : la présidence
du CSP demande des capacités de dialogue et d’impartialité qui ne sont
pas réunies à travers cette nomination.
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