Après
une mobilisation record de l’ensemble des professionnels de la
communauté scolaire ce jeudi 13 janvier, le Premier ministre et le
ministre de l’Éducation nationale, accompagnés du ministre de la Santé,
ont reçu les organisations syndicales en fin de journée.
Les premières annonces répondent enfin à plusieurs revendications des personnels portées par le SE-Unsa depuis des mois.
Recrutements
- recrutement de personnels sur des listes complémentaires dans le 1er degré, de 3300 enseignants contractuels et de 1500 AED pour renforcer les vies scolaires ;
- recrutement de 1500 vacataires administratifs pour les circonscriptions en appui des directeurs d’écoles ;
- prolongement des contrats des 1 700 médiateurs Lutte anti-Covid.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, le recrutement sur listes complémentaires est une avancée
qu’il faut mettre en œuvre le plus vite possible. Il ne faut pas limiter
les recrutements au CRPE mais l’ouvrir aussi aux autres concours
d’enseignants, CPE et PsyEn. Quand il n’y a plus de listes
complémentaires disponibles, les contrats proposés doivent être
sécurisants avec des durées jusqu’au 31 août et financièrement
attractifs.
De plus, la crise accentue mais ne
créée pas les problèmes de remplacement. Ceux-ci sont chroniques, il
faut recruter davantage lors des concours 2022, d’autant que cette 3e année de crise sanitaire et sa gestion chaotique pourrait bien accélérer des projets de départs à la retraite notamment.
S’agissant
du recrutement d’assistants d’éducation, là encore, le défaut
d’attractivité fait craindre de ne pas trouver preneurs pour ces postes.
Le SE-Unsa demande des contrats jusqu’au 31 août et un travail de fond
sur le statut de ces personnels très fortement sollicités depuis le
début de la crise sanitaire.
Enfin, les emplois
administratifs en circonscription auront sûrement du mal à trouver
preneurs. Le SE-Unsa demande pour eux-aussi les meilleures conditions et
dénoncent une fois encore la suppression totale en 2017 des emplois
d’assistance administrative dans les écoles. Ce sujet n’est pas clos,
bien au contraire.
Mesures de protection et d’équipement
- Des masques chirurgicaux seront présents dès la semaine du 17 janvier, en Île-de-France, et la semaine suivante partout sur le territoire.
- Des masques FFP2 devraient être accessibles notamment en maternelle et pour les personnels qui le souhaitent à l’école élémentaire (5 millions de masques).
- Concernant les capteurs de CO2, une circulaire du Premier ministre demandera aux préfets de donner une impulsion sur tous les territoires ; un fonds est créé pour soutenir les collectivités dans leur achat.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa demande d’étendre l’accès aux masques FFP2 au-delà des écoles :
PsyEN, personnels itinérants, CPE, AED et toute personne en faisant la
demande. De la même façon, tous les personnels doivent pouvoir disposer
d’auto-tests en nombre.
Évaluations, examens
- report des Ă©valuations de mi-CP ;
- baccalauréat : les épreuves de spécialité, après discussions avec les organisations syndicales et la consultation du conseil national de la vie lycéenne, pourraient être reportées en fin d’année scolaire.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa demande que les Ă©valuations de mi-CP soient tout
simplement mises à disposition des équipes, sans aucun caractère
obligatoire, ni maintenant, ni en mars.
Pour les
épreuves de spécialités, les discussions doivent s’enclencher le plus
vite possible pour lever la pression sur les équipes et leurs élèves
tout en travaillant très précisément l’alternative. Un report après le
15 juin serait très compliqué à organiser au vu de la réquisition des
enseignants pour les jurys du Grand oral, c’est pourquoi nous défendons
un report fin mai et tout début juin ou le recours au contrôle continu
comme l’an dernier.
Pour le SE-Unsa, il faudra
aussi être vigilant sur la durée des périodes de formation en milieu
professionnel pour les diplĂ´mes professionnels dans les secteurs
d’activité qui seraient très perturbés par la crise.
MĂ©thode et respect des personnels
- engagement du Premier ministre d’améliorer le travail en interministériel pour que les décisions soient davantage concertées dans des délais plus respectueux ;
- réunions ministérielles bi-mensuelles en présence du ministre de la Santé et de la Haute autorité de Santé ;
- réunions en territoire avec le·la Dasen, les responsables de la santé, les collectivités territoriales et les syndicats.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa attend très concrètement un changement de méthode. Ces réunions
aux niveaux national et territorial peuvent le permettre. Elles doivent
très vite se mettre en place. La profession reproche tout
particulièrement au ministre sa stratégie de communication surprise aux
médias plutôt qu’aux personnels. Et cela, ce ne sont pas ces deux
réunions qui l’empêcheront. Il ne faudra pas que le ministre l’oublie !
Face
à l’exaspération exprimée le 13 janvier, l’exécutif ne peut pas rater
ce rendez-vous avec les personnels pour sortir de la crise.