Article publié le jeudi 25 novembre 2021.
À l’orée d’une campagne des élections présidentielles très particulière, des idées que l’on pensait enfouies dans les oubliettes de l’histoire refont surface.
Les thèses d’une extrême droite contre-révolutionnaire et hostile aux principes républicains sont quotidiennement diffusées, notamment par un pas-encore-candidat, bénéficiant du soutien médiatique et financier d’un milliardaire catholique traditionnaliste. Ce poison antirépublicain est désormais présent dans les artères de la société, et surgit de manière éruptive à travers des expressions de presse ou de personnalités politiques.
RĂ©cemment, le Figaro Magazine a prĂ©sentĂ© un recueil de textes auquel est difficile d’associer le nom « d’enquĂŞte ». Il prĂ©tend rĂ©vĂ©ler une dĂ©rive « bien organisĂ©e » d’endoctrinement de la jeunesse française par l’École (publique Ă©videmment) et ses personnels qui profiteraient de leur situation pour militer plus que pour Ă©duquer.
Ainsi, les personnes s’exprimant dans ce dossier alerteraient sur le « wokisme » Ă l’œuvre dans notre système Ă©ducatif. Elles reprennent ainsi une bataille - lancĂ©e par notre ministre en quĂŞte d’existence politique - dĂ©signant ce courant de pensĂ©e anglo-saxon qui regroupe celles et ceux qui s’opposent Ă l’oppression des minoritĂ©s mais qui reprend un discours diffĂ©rencialiste rĂ©duisant les personnes Ă leur origine. Lui d’habitude si prompt Ă s’exprimer est restĂ© très discret sur ce dossier du Figaro Magazine alors qu’il devrait le condamner et dĂ©fendre l’engagement au quotidien de ceux qui font vivre l’École publique laĂŻque.
Pour le SE-Unsa, toutes ces manœuvres ne servent qu’à alimenter les défiances et le rejet de l’autre. Promouvoir les valeurs de la République demande une lutte volontariste contre la ghettoïsation scolaire et les ségrégations résidentielles et religieuses que subissent un grand nombre d’élèves. Un combat que s’est bien gardé de mener le ministre.
Revitaliser la République demande de prendre à bras le corps les défis du moment ; cela passe par la volonté de réunir une jeunesse, ou plutôt des jeunesses françaises, trop souvent séparées par des critères essentiellement sociaux, afin de mieux faire société par l’École.