SECTION SE-Unsa du VAL D OISE - IMMEUBLE JACQUES LEMERCIER - 5 AVENUE DE LA PALETTE - 95000 CERGY PONTOISE
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Madame la directrice Académique,
Messieurs et Mesdames les membres ce comité,
Un an après, au-delà de l’effroi et de l’affliction, il est indispensable que l’ensemble de la communauté éducative et de la Nation rendent hommage à Samuel Patty et honorent sa mémoire. L’UNSA Education 95 pense tout d’abord à ses proches et sa famille. Nous affirmons ensuite notre soutien aux élèves et à l’ensemble des personnels du collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine où il enseignait depuis plusieurs années. Plusieurs enquêtes ont mis à jour l’enchainement qui a conduit à cet assassinat. Il est apparu essentiel en particulier que tous les personnels soient mieux formés, mieux protégés dans l’exercice de leur fonction et mieux accompagnés dans leur travail pédagogique de transmission et d’appropriation des valeurs et des principes de la République. C’est pourquoi, un an après la mort de Samuel Paty, il est important pour nous qu’un hommage de la nation et de toute la communauté éducative lui ait été rendu.
Forte de ses engagements et de ses valeurs, l’UNSA Education 95 investit toutes les instances pour faire part de la réalité du terrain dans notre département qui est bien différente de celle du ministère.
L’UNSA Education 95 dénonce l’état physique de nos collègues après un mois de rentrée. Les collègues sont déjà à bout de souffle. Il faut prendre en compte cette souffrance et ces risques psycho-sociaux. Nous demandons que les injonctions contradictoires cessent. Nous demandons du temps afin de mettre du sens sur nos actions. Nous rappelons le besoin de souplesse. La pression incessante ne fait pas avancer les problématiques d’une école. Ce manque de temps se matérialise par des demandes hors sol. La vie d’une école ne peut être mobilisée par des demandes institutionnelles incessantes : évaluation d’école, projet d’école, plan de continuité.
Par exemple, l’UNSA Education 95 rappelle le principe du volontariat pour les évaluations d’école pour l’année 2021/2022.
Par exemple, l’expĂ©rimentation « DĂ©pistage RĂ©actif » qui met en tension les Ă©quipes. Cette charge de travail supplĂ©mentaire est chronophage et insupportable pour les Ă©quipes.
L’UNSA Education 95 dĂ©nonce le manque de personnel administratif Ă la DSDEN 95. Ce manque ne permet pas un traitement rapide des dossiers des collègues qui ne parviennent Ă joindre leur gestionnaire que difficilement. La Loi de la Transformation de la Fonction Publique devait mettre en place une relation « agent employeur » de qualitĂ©. En rĂ©alitĂ© cette qualitĂ© n’existe pas. Elle crĂ©e mĂŞme de la dĂ©fiance.
Pour l’UNSA Education 95, ces constats et exemples ne sont pas à la hauteur des défis posés à notre service public d’éducation et une autre partie va même à leur encontre. Nos métiers souffrent d’un déficit chronique d’attractivité. L’UNSA Education 95 alerte sur la succession de choix qui minent l’avenir de notre service public d’éducation.
Dans un contexte où nous avons pu déjà largement dénoncer le manque de postes, cette année scolaire présente la particularité de l’ampleur du manque d’agents pour occuper les postes suivants : AESH, PSYEN, Poste RASED, coordonnateur.trice ULIS et PIAL, enseignant.e.s MDPH.
Entre le constat de l’actuel et les perspectives pour l’avenir, l’UNSA Education 95 exprime son inquiétude pour notre Ecole publique. Les orientations arrêtées par le ministère, en particulier le profilage des postes, indiquent une volonté idéologique de donner des allures d’entreprise à notre système davantage que le souci d’améliorer son fonctionnement. L’UNSA Education 95 regrette, que malgré la crise épidémique, le regard de l’Exécutif sur le service public n’ait visiblement pas évolué. Les agents publics ont pourtant largement démontré le sens profond qu’ils donnent à leurs missions. Le découpage du service public en une multiplication de postes à profil pour lesquels il faudrait démontrer à nouveau un engagement particulier affaiblit le sens porté à notre mission globale et collective.
Le manque d’attractivité réside particulièrement dans les rémunérations trop faibles et l’absence de loi de programmation empêche d’y répondre en profondeur. Une autre part, réside dans le management du ministère qui nie le professionnalisme et les difficultés aiguës des personnels.
Il est encore temps aujourd’hui, en séance, de faire le pari du dialogue social, en entendant les avis et propositions des représentants des personnels.
Somme toute, la dĂ©fiance face Ă l’institution est rĂ©elle. Les collègues disent : « Je tiens pour et grâce Ă mes Ă©lèves ». Un jour, cette motivation ne sera plus suffisante.