Mercredi 22
septembre, le gouvernement a présenté le projet de budget qui sera
débattu par le parlement. Le projet de budget 2022 pour l’Éducation
nationale reste le premier budget de l’État.
Pourtant,
il passe à côtés des défis de notre système éducatif. Quoi qu’en dise
le gouvernement, l’Éducation n’est pas encore la priorité nationale.
Une augmentation en trompe l’œil
En
2022, l’enseignement scolaire bénéficiera d’une hausse de près de 1,7
Md d’euros, incluant une enveloppe de 700 M d’euros de mesures
salariales pour les personnels. L’Éducation nationale, demeure le
premier budget de l’État avec 56.5 Mds d’euros. Pourtant si le budget
augmente en valeur absolue la part de la dépense intérieure d’éducation a
rĂ©gressĂ© : elle reprĂ©sentait 7 % du PIB en 1995, elle est retombĂ©e Ă
6,6 % en 2019.
Des mesures salariales limitées
Des
mesures de ce budget sont positives (augmentations de la prime
d’attractivité, nouvelle grille de rémunération pour les AESH,
financement de 15 € pour la complémentaire santé). Ce sont des avancées
réelles mais modestes. Faute de loi de programmation, elles ne sont
qu’un dĂ©but de rĂ©ponse, très partiel, Ă la question salariale Ă
l’Éducation nationale.
Stabilité des emplois dans le 1er degré
Le
gouvernement s’appuie sur la diminution prévue de 81 000 élèves pour
poursuivre le dédoublement des grandes sections sans créer aucun emploi.
Pourtant,
il est nécessaire poursuivre le plan d’amélioration des décharges de
direction, de créer des dizaines de postes d’Ulis, d’augmenter les
postes de remplaçants, d’enseignants référents et d’enseignants
spécialisés en Rased, de conseillers pédagogiques. Il faudrait aussi
donner les moyens de fonctionner aux Pial avec du temps dévolu à la
coordination.
2d degré : plus d’élèves moins d’enseignants
Un
nouvelle fois, alors que le second degré accueillera l’an prochain près
de 25 000 élèves supplémentaires, le ministère fait le choix de
supprimer 350 postes d’enseignants. Le ministère ignore la réalité de
classes surchargées, de conditions d’enseignement dégradées pour les
élèves et les enseignants avec la multiplication des heures
supplémentaires et des services partagés sur 2 ou 3 établissements.
Alors oui la création de postes de CPE (300 postes) était nécessaire et le SE-Unsa l’avait demandé en lançant une opération Je veux un CPE dans mon établissement.
Celle d’assistants sociaux et d’infirmiers l’est tout autant. Pourtant,
financer ces créations en diminuant encore le nombre d’enseignants dans
les collèges et lycées, c’est encore dégrader d’un côté ce qui est
rafistolé de l’autre.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, le projet de budget 2022 passe à côté des défis que le
système éducatif doit relever : redonner de la valeur au métier, mettre
en œuvre un système respectueux des personnels et des élèves, faire de
notre système scolaire une institution qui cesse de creuser les
inégalités. Le SE-Unsa fera connaître son analyse lors des auditions en
amont du débat parlementaire.