Cette
journée mondiale du droit d’accès à l’avortement a pour objectif de
sensibiliser aux dangers des avortements clandestins et d’appeler les
politiques à dépénaliser son accès pour toutes les femmes et sans
conditions. Certains pays semblent marquer un retour en arrière alors
que d’autres avancent dans bonne voie.
IVG : mĂŞme interdit, les femmes le pratiquent
Selon
l’Institut Guttmacher, le taux d’avortements est de 37/1000 dans les
pays qui l’interdisent ou le limitent, et de 34/1000 personnes dans les
pays qui l’autorisent. Ainsi, la criminalisation de cet acte ne réduit
pas les besoins mais accroît les risques médicaux. L’OMS estime que 22
millions d’avortements dangereux sont prodigués chaque année ; c’est
d’ailleurs la troisième cause de mortalité maternelle.
Les anti-IVG maintiennent leur offensive
Fin janvier 2021, la Pologne a validé la quasi-interdiction de l’IVG et le Honduras a durci son accès. Le 1er
septembre dernier, la Cour suprême des États-Unis, saisie en urgence, a
refusé de suspendre la loi texane qui interdit l’avortement après six
semaines de grossesse et qui encourage, via une prime, la
population à dénoncer les contrevenants. En août, sur la chaîne C8, un
film américain anti-avortement financé par l’Église évangélique a été
diffusé sans contextualisation et avec des erreurs scientifiques.
Des pays oĂą la loi Ă©volue vers la reconnaissance de ce droit
En
avril dernier, l’Équateur a dépénalisé l’avortement en cas de viol. Le 7
septembre, la Cour suprĂŞme du Mexique a estimĂ© que toute entrave Ă
l’IVG était inconstitutionnelle ; ainsi, toute femme se voyant refuser
l’acte, peut déposer un recours qui ordonnera que l’avortement soit
pratiqué. Enfin, la Thaïlande a octroyé le droit d’accès à l’IVG pour
toutes les femmes jusqu’à la douzième semaine en février 2021.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, l’accès au droit à l’avortement concrétise un droit
fondamental : celui de disposer de son corps. C’est aussi un défi de
santé publique, car autorisé ou non, les femmes pratiquent l’avortement
dans des proportions Ă©quivalentes.
Reste
à faire front face aux obscurantistes, essentiellement animés de
considérations religieuses, qui font obstacle à ce droit universel. Ici
encore, l’éducation est le plus puissant levier de changement.