Madame la Directrice Académique,

Messieurs et mesdames les membres de ce comité,

Nous sommes réuni.e.s ce jour pour donner notre avis syndical sur la carte scolaire de septembre 2021. En d’autres termes, acter une rentrée scolaire. Mais ce comité n’est pas une chambre d’enregistrement, nous nous devons de le rappeler.

L’UNSA Éducation 95 a toujours porté ses mandats haut et fort et continuera de le faire : pas de fermeture de classe en septembre. C’est possible. Il faut nous en donner les moyens.

Au-delà des difficultés générées par deux structures pour une rentrée scolaire, la situation sanitaire doit être un garde-fou. Sinon, quel signal de ressource humaines de proximité envoyons-nous aux collègues ?

Nous demandons que les ouvertures prennent effet le 6 septembre. Cela laissera aux nouveaux.elles collègues le temps de prendre contact avec leurs équipes. Nous demandons un.e BD pour la direction d’école ce même jour afin de les accompagner.

La situation sanitaire ne peut être occultée. Elle impacte nos conditions de travail quotidiennement à l’instar d’une structure d’école. La première est le stress des collègues. Même s’ils.elles sont motivé.e.s, nos collègues se sentent inquiets face à la situation sanitaire à l’école. Les collègues pensent fortement que l’institution n’est pas prête.

Ce n’est pas la communication ministérielle sur un journal payant un dimanche matin qui va répondre à leurs inquiétudes.

C’est bien encore une fois le terrain qui doit prendre à bras le corps ces problématiques.

Les collègues attendaient une réponse forte en termes de rémunération et de reconnaissance. C’est la déception après le Grenelle. Les primes sont certes des avancées mais insuffisantes.

Afin d’agir sur notre champ de compétence, l’UNSA Education 95 forte de son expérience de terrain demande :

-de revoir les installations sanitaires des établissements ;

-interdire le cumul distanciel/présentiel ;

-un aménagement des formations hybrides comme école au cinéma par exemple ;

-une planification des livraisons du matériel de protection ;

 un équipement en matériel pour la qualité de l’air (capteurs de CO₂ et purificateurs) ;

-un vrai accompagnement de la santé physique et psychologique des personnels notamment par une étude d’impact de la crise avec a minima une visite médicale par personnel, via le CHSCT ;

-une politique volontariste de mise à jour des documents uniques d’évaluation des risques professionnels (Duerp), voire parfois rédaction intégrale.

L’UNSA Éducation 95 s’interroge sur la capacité à assurer des remplacements pérennes sur notre département. Si la situation sanitaire se tend, quelle réponse va apporter l’institution aux familles et aux équipes ? Est-ce que des classes non remplacées vont être réparties dans les autres classes, aggravant la situation sanitaire d’un groupe ?

La situation sanitaire a permis à notre ministère d’imposer la réforme de la formation initiale. Celle-ci est devenue illisible. Pour l’UNSA Éducation 95, l’alternance doit être intégrative : l’alternance doit répondre en priorité aux besoins de formation, non à celui des moyens d’enseignement.

L’UNSA Éducation 95 s’inquiète de l’expérimentation des contrats locaux d’accompagnement. Nous demandons des précisons pour notre département. Quels moyens seront déployés à terme et quelle péréquation pour tenir compte des besoins des établissements Rep et Rep+ ? Une politique de l’éducation prioritaire à moyens constants et saupoudrés sur de nombreux dispositifs aux contours illisibles ne saurait faire office de politique efficace et cohérente. Une politique nationale reste indispensable.

Enfin, l’école inclusive tiendra-t-elle enfin son rang ? Au-delà des annonces volontaires du ministre, la réalité révèle des décisions prises dans la précipitation, ignorant les difficultés rencontrées par les personnels œuvrant au quotidien auprès des élèves en situation de handicap. Vous nous avez dit Madame la Directrice Académique avoir des idées pour travailler avec le médico-social depuis votre arrivée sur le département, comment cela se traduit-il ? Comment les équipes sont accompagnées sur ce chemin qui nous parait être le bon ?

Somme toute, la rentrée 2021 aurait nécessité une réintégration des corps intermédiaires que nous sommes. La loi de Transformation de la Fonction publique qui nous met en position de simple exécutant montre bien ses limites dans une crise comme celle-ci. Depuis 4 ans et demi, notre ministère travaille à flux tendus avec un pilotage formaté. Nous ne pouvons pas sereinement exprimer les craintes légitimes de la profession.

Nous avons le sentiment que cette rentrée n’est pas anticipée.

Madame la Directrice Académique,

Messieurs et Mesdames les membres de ce comité,

Merci pour votre écoute.

L’UNSA Éducation 95