Le Ministre communique,

Mais sur le terrain.....

L’Education de nos enfants est, et restera, la priorité que l’ensemble des personnels défendons.

Depuis le début de cette crise sanitaire, qui dure depuis maintenant un an, nous avons réussi à assurer tant bien que mal, la scolarisation de nos élèves. Nous pouvons en être fiers.

Avoir réussi à maintenir ce lien avec l’Ecole est tout d’abord le fruit de l’engagement exemplaire des personnels, à commencer par les enseignantes et les enseignants.

En des temps records et sans moyen ni formation, les équipes ont fait évoluer leurs pratiques et ont, peu à peu, accueilli les élèves, parfois dans des conditions ubuesques (faire cours en classe et à distance simultanément sans équipement pour de nombreux élèves, parfois sans matériel ou acheté sur ses dépenses personnelles, parfois hors des salles de classe...).

Bien que la continuité pédagogique soit au cœur de nos préoccupations, au regard des dernières annonces du gouvernement, il est indispensable que notre ministère, notre institution entendent la souffrance dans laquelle se trouvent aujourd’hui les personnels des écoles du département du Val d’Oise et au-delà sans doute, des enseignantes et enseignants d’Ile-de-France.

Dans notre académie, ce sont en ce moment des centaines d’enseignants absents chaque jour sans être remplacés ; ce sont des écoles qui sont « ouvertes » et accueillent des enfants sans aucun enseignant de l’école, dont des écoles maternelles.

Dans notre académie, ce sont chaque jour des centaines de personnels, enseignants et AESH qui accueillent les enfants, au risque d’être contaminés par un virus qui envoie des personnes en réanimation et qui tue.

Aujourd’hui, l’Ecole et ses personnels se sentent abandonnés par leur ministre, par une institution bien en difficulté pour les protéger. 

Si nous ne nions pas la nécessité de maintenir un lien avec les enfants, maintenir coûte que coûte les écoles ouvertes, quelles que soient les conditions de travail et de sécurité des équipes et des élèves, est une décision incompréhensible pour toute une profession. 

Le Ministre avait, dès le mois de janvier, précisé que les personnels seraient prioritaires pour être testés puis vaccinés. Où en sommes-nous ? Il semblerait malheureusement que les personnels enseignants ne soient toujours pas considérés comme personnels prioritaires dans la stratégie retenue par le gouvernement, comme l’a confirmé le Ministre ce vendredi 19 mars dans les médias.

Les différentes décisions qui ont été prises ont fortement fragilisé la confiance des personnels envers l’institution.

La décision de laisser les enseignants et les personnels des écoles et collèges, sans aucune mesure nouvelle de protection, alors même que le Premier Ministre s’alarme de la situation et qu’un confinement très renforcé vient d’être imposé en Ile-de-France pour au moins un mois, est vécue comme une ineptie.

La question du port de masques de type FFP2, pour tous mais en maternelle plus particulièrement du fait que les enfants ne sont pas masqués, se pose très concrètement !

Le silence sur la réalité des établissements qui sont des lieux de circulation active du virus, malgré des chiffres qui ne traduisent absolument pas la réalité du quotidien des écoles et collèges, est assourdissant.

Aujourd’hui le SE-Unsa 95 s’inquiète de la souffrance extrême des personnels. 

Sans décision réfléchie, le nombre d’enseignants malades du Covid, en éviction car cas contacts contaminés à l’école, ou encore en arrêt pour épuisement professionnel, ne va cesser de croître dans les prochains jours. 

La conséquence de la stratégie de gestion de cette crise sanitaire est sans équivoque : une mise en danger assumée de nombreux personnels et une ouverture des écoles et collèges en trompe l’œil.

Loin des discours et des vidéos qui sont adressés aux personnels, par des actes et des décisions à la hauteur de l’enjeu que représentent les conditions des personnels, il est indispensable que notre ministère nous écoute et nous protège.