Cette
journée internationale des droits des femmes est l’occasion d’établir
un bilan, notamment par le prisme de deux temporalités, vingt-six ans
après le programme d’action de Beijing qui vise à permettre à toutes les
filles et les femmes d’exercer leurs libertés et leurs droits et compte
tenu de la pandémie du coronavirus qui a particulièrement mis en
lumière leurs situations.
Une expansion d’une culture de l’égalité
Au
niveau mondial, la culture de l’égalité a progressé depuis la
déclaration et le programme d’actions de Beijing 1995. En effet, le
pourcentage de sièges de parlementaires occupés par des femmes a doublé
en atteignant 25 %. DĂ©sormais, 3/4 des pays disposent de lois contre les
violences conjugales. De plus, au cours des 10 dernières années, 131
pays ont promulgué des réformes en faveur de l’égalité des droits. En
outre, alors qu’en Pologne les lobbies religieux et
conservateurs ont réussi à interdire l’accès à l’avortement, l’Argentine
l’a légalisé : une révolution pour ce pays qui pourrait faire école sur
le continent latino-américain. Néanmoins, en 2020, 31 % des jeunes
femmes âgées de 15 à 29 ans n’étaient pas employées ou en formation, un
taux deux fois plus important que celui des hommes. De plus, les femmes
ont été rémunérées seize fois moins que les hommes. Enfin, celles âgées
de 25 à 34 ans ont eu 25 % de risques supplémentaires que les hommes de
vivre dans une extrême pauvreté.
Une progression de la perception des inégalités
Alors
que la France n’est classée que quinzième en matière d’égalité des
sexes selon le classement du Forum économique mondial, les avancées sont
à approfondir. Par exemple, à l’École, même si les filles ont rattrapé
les garçons sur le plan scolaire, cela ne se traduit pas forcément par
une meilleure insertion professionnelle en raison d’orientations qui
sont parfois genrées. En outre, la parole et l’écoute qui se libèrent
dans la société permettent de mettre en lumière des tabous. Ainsi, la
précarité menstruelle a concerné une fille sur dix dans les familles les
plus démunies en 2019. Pour y pallier, des initiatives se mettent en
place comme dans les lycées d’Île-de-France où des distributeurs de
protections hygiéniques gratuites sont installés depuis la rentrée 2020.
Ainsi, la perception des inégalités progresse selon la troisième
édition du baromètre Priorité(s) femmes : 29 % des sondés considèrent que l’égalité y atteint un seuil acceptable.
Une augmentation de la charge mentale des femmes durant la pandémie
La
crise sanitaire mondiale a mis en lumière le rôle des femmes dans les
sphères privée et professionnelle. En effet, en moyenne, les femmes
accomplissent trois fois plus de travail domestique et de soins non
rémunérés que les hommes, et cette charge de travail s’est accrue avec
les confinements. De plus, elles sont en première ligne avec les métiers
dits « fĂ©minins » : santĂ©, Ă©ducation, propretĂ©, alimentation,
distribution… Or ces métiers essentiels sont souvent faiblement
rémunérés, insuffisamment valorisés socialement et parfois précaires.
Enfin,
en France, la crise avec les restrictions de déplacement a notamment
renforcé la mobilisation contre les violences conjugales : la meilleure
prise en charge des victimes et la mise en place de dispositifs ont
permis une diminution des féminicides en 2020, une première depuis
quinze ans.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa soutient cette journée internationale des droits des femmes car
l’engagement pour l’égalité entre les femmes et les hommes est
essentiel. Comme le souligne la DĂ©claration universelle des droits de
l’homme, tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.
Bien
que des avancĂ©es soient manifestes, des stĂ©rĂ©otypes sont encore Ă
bousculer pour circonscrire les inégalités qui empêchent des filles et
des femmes de s’épanouir librement. À cet effet, la prévention et
l’Éducation sont déterminantes pour construire un futur égalitaire.
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