Article publié le mercredi 20 janvier 2021.
Carte scolaire 1er degré
Un effort important qui ne règlera pas tout
Bonne
nouvelle : ce sont finalement 2 489 emplois qui sont créés pour la
rentrée 2020 et non les 2 039 initialement prévus au budget 2021, soit
450 emplois supplémentaires. Cette dotation est conséquente dans un
contexte de baisse des effectifs (- 73 119 élèves). Cependant le SE-Unsa
sait que cette dotation importante ne suffira sans doute pas à répondre
aux mesures nécessaires.
Alors que le 1er
degré perd plus de 73 000 élèves et que se poursuit le déclin
démographique, l’annonce d’une dotation positive de 2 489 emplois est
une bonne nouvelle. Mais à y regarder de plus près, malgré ces postes
supplémentaires, l’équilibre sera complexe à trouver car trop de besoins
sont mis en concurrence les uns avec les autres.
Des engagements qui doivent être suivis d’effets
Après
des annonces l’an dernier, il est désormais temps de tenir les
engagements pris concernant l’effectivité des dédoublements des classes
de GS, CP et CE1 en Ă©ducation prioritaire, ainsi que la limitation Ă 24
des effectifs de ces classes sur le reste du territoire. Des tensions
existent au sein des écoles, pour les classes qui ne bénéficient pas du
dédoublement et dans les secteurs ne relevant pas de l’éducation
prioritaire.
Par
ailleurs, 900 postes doivent être sanctuarisés pour les décharges
actuelles des Ă©coles de 1 Ă 3 classes (de 4 ou 10 jours annuels).
Malheureusement ces décharges n’ont pas été pas effectives partout ni
sur l’ensemble de l’année. Il sera donc nécessaire de réserver les
moyens spécifiques, voire de créer des postes dédiés pour assurer ce qui
aurait déjà dû l’être, car inscrit réglementairement.
Toujours concernant la direction d’école, 600 postes sont dévolus à l’augmentation des décharges (
voir notre article).
Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les personnels concernés, même
si les besoins des directrices et directeurs sont bien plus conséquents
et nécessiteront d’être revus à la hausse au cours des prochaines
années.
Enfin,
des engagements avaient été pris l’an passé pour flécher les postes
Usep dans près d’un tiers des dĂ©partements. Cette annĂ©e doit conduire Ă
la poursuite des efforts là où ils n’ont pas été engagés et à la
création de postes de professeur ressource autisme dans les départements
qui ne l’ont pas encore fait.
D’autres mesures qui ne peuvent plus attendre
Il
est temps que le ministère inverse la tendance ayant conduit à la
fragilisation des Rased dont le rĂ´le dans le traitement de la grande
difficulté est essentiel, qui plus est dans cette période où la rupture
scolaire a précisément touché avant tout les plus précaires et les plus
en difficulté dans les apprentissages.
Il
est Ă©galement indispensable de renforcer le nombre des enseignants
référents dans les départements et de dégager les moyens humains
nécessaires à la coordination des Pial.
Le
manque de remplaçants, déjà déploré depuis de nombreuses années, est
aujourd’hui d’autant plus évident avec la crise sanitaire. Il est urgent
de créer des postes de remplacement supplémentaires.
La
structuration et la préservation de l’offre éducative en milieu rural
nécessite une volonté politique qui doit se traduire par des actes.
Des
améliorations sont donc possibles. Le déclin démographique est une
occasion à saisir mais il est difficile d’imaginer que ces difficultés
trouveront toutes des réponses à la hauteur des enjeux.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, cet abondement des moyens est une bonne nouvelle, il permet
enfin d’apporter des réponses, même si elles sont partielles sur les
sujets comme la direction d’école. Pourtant, les défis à relever sont si
nombreux que le retard accumulé depuis plusieurs décennies risque de
contrecarrer le succès des opérations de carte scolaire.
Le
SE-Unsa, partout sur le territoire, sera vigilant quant Ă la mise en
œuvre effective des engagements ministériels (notamment concernant les
décharges de direction) et défendra toutes les décisions locales qui
permettront d’apporter des réponses adaptées aux défis actuels.