Non,
les personnels de l’Éducation nationale ne s’habituent pas à faire et
défaire dans l’urgence. Ils sont exaspérés et en colère. Pendant les
congés, à partir des consignes académiques, ils ont d’abord organisé une
reprise sous la double contrainte d’un nouveau protocole sanitaire et
de l’hommage à notre collègue Samuel Paty avec une rentrée décalée des
élèves. Alors que, dans de nombreux territoires, le travail des
administrations locales et des équipes en lien avec les collectivités
permettait une rentrée décalée à 10h, alors que le travail d’information
aux familles avait été réalisé, les personnels ont appris vendredi 30
octobre en fin de journée, que la reprise des élèves se feraient
finalement à l’horaire habituel et que les modalités de l’hommage en
seraient modifiées.
Dans
ce contexte de pandémie et de menace terroriste renforcée avec un plan
vigipirate relevĂ© au niveau « urgence attentats » qui met l’École sous
pression, les enseignants, les directeurs d’école, les CPE ont à cœur de
prendre leur responsabilité pour que l’École joue pleinement son rôle
mais le mode de gestion « ordre et contre-ordre » tire dangereusement
sur la corde. Non pas sur celle de la confiance qui est déjà rompue mais
sur celle de la conscience professionnelle. Celle-ci est
particulièrement solide mais pas au point de pouvoir subir toutes les
mises à l’épreuve inutiles, d’autant plus dans cette période où le
manque de visibilité sur l’évolution de l’épidémie pourrait conduire
l’École à s’adapter à nouveau du jour au lendemain à de nouvelles
mesures. Le SE-Unsa alerte solennellement l’exécutif, les personnels ne
tiendront pas indéfiniment.
Stéphane Crochet
Secrétaire général du SE-Unsa
Le 31 octobre 2020