Article publié le mercredi 4 novembre 2020.
Services de santé scolaire : le SE-Unsa en audience à la Dgesco
Ă€ la suite du rapport de la Cour des comptes (notre article ICI),
le directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco) Édouard
Geffray a retenu une des préconisations : créer des services de santé
scolaire. À priori, rien de tout cela ne concerne la psychologie
puisqu’elle n’est pas répertoriée comme profession médicale ou
paramédicale. Sauf que le Cour des comptes recommande d’y intégrer les
psychologues de l’Éducation nationale. Nous sommes donc intervenus
auprès de la Dgesco pour connaître les intentions du ministère à ce
sujet et faire connaître la position des PsyEN de l’Unsa.
En
effet, à la lecture de l’audition du Dgesco à l’Assemblée nationale,
l’inquiétude est de mise : la création de services de santé scolaire
permettrait, selon Édouard Geffray, de « rassembler les diffĂ©rents
professionnels » et de « coordonner les mĂ©tiers », afin « d’assurer une
bonne coopĂ©ration des professionnels autour de l’enfant ». Si ce dernier
suit scrupuleusement les recommandations de la Cour des comptes, il y
inclut les PsyEN, ce que nous refusons.
Rappelant
que nous n’appartenons pas davantage au champ médical qu’au champ
social, nous avons également indiqué qu’il n’était pas question, pour
nous PsyEN, que nos actes soient dictés pas une prévalence médicale qui
induirait inévitablement une pathologisation de la difficulté scolaire.
Nous avons Ă©galement rappelĂ© que nos missions ne pouvaient se limiter Ă
la passation de tests psychométriques, le plus souvent (re-)commandés
par les médecins et que le risque était grand d’être placés sous la
tutelle de ces professionnels.
Il
nous a été répondu que l’Assemblée nationale n’avait évoqué lors de
cette audience que des questions strictement médicales, autour de la
répartition des rôles entre médecins et infirmiers scolaires et qu’il
n’avait alors été nulle question de psychologie. Cependant, la Dgesco
reconnaît qu’il est nécessaire de repenser le modèle organisationnel de
la chaîne décisionnelle au niveau national, voire académique, en termes
de prise en charge des difficultés scolaires, notamment pour ce qui
concerne les difficultés d’apprentissage.
En
d’autres termes, rien n’est prévu concernant les PsyEN. Si tel était le
cas, la Dgesco nous a assuré que les organisations syndicales seraient
sollicitées pour participer à l’élaboration d’un projet.
En
ces temps particulièrement troublĂ©s de pandĂ©mie et d’atteinte Ă
l’exercice de la pédagogie (cf. l’assassinat de Samuel Paty dans
l’exercice de sa mission), les PsyEN sont plus que jamais sollicités.
Notre mission de soutien aux équipes pédagogiques et éducatives requiert
plus que jamais notre présence au plus près des collègues enseignants.
Pour cette raison et toutes celles évoquées par ailleurs, nous ne
pourrions que nous opposer à appartenir à un service de santé
décentralisé.
Les CIO permettent
déjà l’accueil de tous hors les établissements scolaires car les publics
qui les fréquentent peuvent être autonomes dans leurs déplacements. En
revanche, les enfants rencontrés dans les écoles, parfois à leur propre
initiative, dépendraient de leurs parents pour accéder aux services des
PsyEN si ces centres existaient. La proximité relationnelle est donc
indispensable pour cette spécialité de la psychologie à l’École.