Article publié le mercredi 2 septembre 2020.
Revalorisation : des annonces pas Ă la hauteur
Depuis
le mois de décembre 2019, le ministre annonçait la revalorisation des
enseignants, CPE et PsyEN. Initialement, il Ă©tait question de 500
millions d’euros pour le budget 2021. Ce sera finalement une enveloppe
de 400 millions. Pour le SE-Unsa, l’enjeu n’est pas celui d’une hausse
ponctuelle mais de remettre en adéquation la valeur du métier avec une
rémunération à la hauteur du niveau de compétences et de
responsabilité.
Un premier engagement non tenu
Le
ministre de l’Éducation nationale a annoncé ce weekend un Grenelle de
l’Éducation. Après le Ségur de la Santé, J.-M. Blanquer veut marquer
l’histoire de l’Éducation de son empreinte. En a-t-il seulement les
moyens ?
Les négociations qui
devaient reprendre avant l’été ne débuteront finalement que dans les
prochaines semaines. L’enveloppe de 500 millions actée par le précédent
gouvernement sera réduite à 400 millions.
Auprès de la profession, le ministre a perdu toute adhésion sur sa
politique éducative. Qu’en sera-t-il sur le chantier de la
revalorisation ? Les personnels ne se satisferont pas de formules comme
les « professeurs heureux », qui au contraire les hĂ©rissent tant elle
est en décalage avec leurs difficultés d’exercice au quotidien.
Toutefois, une annonce
encourageante est celle de maintenir le principe d’une loi pluriannuelle
de programmation afin d’inscrire la revalorisation dans la durée.
Un dĂ©saccord sur le sens du mot « revalorisation »
Pour
le ministre, l’équipement informatique des personnels, les heures
supplémentaires rémunérées pour assurer les remplacements courts dans le
second degré et pour suivre des formations pendant les vacances font
partie de la revalorisation.
Pour
le SE-Unsa, l’équipement informatique des personnels est une nécessité
qui incombe à l’employeur, c’est-à -dire l’État. Cela ne représente en
aucun cas une mesure de revalorisation. Pour nous, l’équipement des
personnels doit faire l’objet d’un crédit d’impôt pour tous. Il doit
être financé sur le budget de l’État au titre des dépenses fiscales et
non grever le budget de l’Éducation.
Concernant
les heures supplémentaires, travailler plus n’est pas une mesure de
revalorisation. En effet, les enseignants français sont déjà ceux qui
ont déjà le plus grand nombre d’heures de présence devant élèves et l’un
des taux de rémunération horaire le plus bas parmi les pays développés.
Cette
mesure serait d’ailleurs profondément injuste car elle creuserait
l’écart de rémunération avec le second degré. De plus, les femmes, qui
sont déjà moins rémunérées que leurs collègues masculins, en seraient
une fois de plus les premières victimes.
Pour le SE-Unsa, des mesures doivent ĂŞtre prises de toute urgence pour :
- réduire l’écart de la rémunération des personnels de l’Éducation nationale par rapport au reste de la Fonction publique ;
- mettre fin de la « smicardisation » des jeunes enseignants ;
- réduire les inégalités de rémunération entre les femmes et hommes.