Un élève parmi les autres, un rapport parmi les autres.
Après
le rapport Charvet qui menace toujours les CIO, c’est au tour de la
mission Wassenberg (IGEN) de remettre au ministre le fruit de son
analyse des missions des Rased.
Il s’agit d’une mission d’évaluation. Nous ne savons pas encore quelle suite lui sera donnée, mais nous pouvons déjà en imaginer la finalité : réduire les postes d’enseignant·es spécialisé·es et de PsyEN pour réaliser une énième économie de personnels. Les Rased n’ont pourtant déjà que trop souffert depuis 2008 et, plus récemment, lors des dernières mesures de carte scolaire…
Certains
départements se sont donc vu récemment sollicités pour transmettre des
données chiffrées de l’activité des maîtres E, maîtres G et PsyEN. En
revanche, aucune donnée concernant les postes vacants ou non-occupés,
les temps partiels non-complétés,… ne sont requises. Aucune donnée non
plus qui permettrait une analyse comparative du devenir des élèves qui
ont bénéficié de ces aides.
Concomitamment au dernier rapport de la Cour des comptes (voir notre article ici),
qui prévoit la mise à disposition des PsyEN à la médecine scolaire,
cette dernière menace n’est pas à prendre à la légère. Au-delà du
respect de nos obligations réglementaires de service, c’est la place de
la psychologie à l’École qui pourrait pâtir de tels choix.
Le
Rased est en effet, comme le CIO l’est pour les adolescents, l’équipe
qui fait tiers dans le système éducatif. En tant qu’équipe
pluriprofessionnelle, le Rased apporte une réponse à la complexité des
situations qui lui sont soumises, en termes de prévention autant que de
remĂ©diation. Par sa mission d’aide directe aux Ă©lèves en difficultĂ© et Ă
leurs enseignants, au sein des écoles, il a tout loisir d’observer les
enfants parmi leurs pairs. C’est à ces conditions qu’il inscrit son
action au bénéfice de chaque élève et contribue à l’école inclusive.
Une
Ă©ventuelle suppression des Rased et le rattachement des PsyEN aux
centres médico-sociaux seraient un premier pas vers une externalisation
de l’aide et conduirait inéluctablement à sa médicalisation.
Ne
serait-il pas illusoire d’espérer une valorisation de notre statut et
de nos missions conséquente à ce rapprochement médical ?
Le SE-Unsa réaffirme son attachement aux Rased et aux CIO et demande leur développement et leur renforcement.