Article publié le mercredi 3 juin 2020.
Accélération de la réouverture des écoles : pas plus vite que la musique
Les
annonces du gouvernement relatives à la phase 2 du déconfinement,
présentées par le Premier ministre le 28 mai, ont été complétées pour
les écoles et établissements par le ministre de l’Éducation nationale
pour une mise en Ĺ“uvre Ă partir du 2 juin.
Les annonces à retenir pour l’école sont les suivantes :
- La France est désormais divisée en 2
zones, une zone verte et une zone orange (ĂŽle-de-France, Guyane et
Mayotte), mais toutes les Ă©coles devront rouvrir, quelle que soit leur
zone.
- Le protocole sanitaire reste en vigueur sans modification.
- Toutes les familles qui le souhaitent doivent pouvoir scolariser leur enfant, au moins sur une partie de la semaine.
- Concernant les élèves en situation de
handicap, le gouvernement a l’objectif que 100 % des Ulis soient
ouvertes (mais le ministre n’a fait référence qu’aux Ulis, pas aux
élèves en situation de handicap eux-mêmes, qu’ils relèvent d’Ulis ou
non).
La réouverture des écoles se
poursuit avec un élargissement du nombre d’élèves accueillis, mais dans
le respect du protocole sanitaire qui demeure inchangé, tout comme les
conditions d’accueil. Si le ministre a indiqué que 100% des écoles
doivent ĂŞtre ouvertes, les dispositions prises par les Ă©quipes doivent
permettre d’accueillir tous les élèves au cours de la semaine et non sur
son ensemble. Il n’est pas question d’accueillir tous les élèves en
même temps si cela n’est pas possible.
Pour
les élèves décrocheurs, le ministre réaffirme la priorité sociale de
leur retour à l’école. Mais une nouvelle fois, il laisse aux seuls
enseignants (en omettant tous les autres personnels concernés) la
responsabilité de les ramener vers l’école sans dire comment.
Le
ministre s’est encore une fois montré très ambitieux sur le déploiement
du dispositif 2S2C (sport, santé, culture, civisme), dispositif
d’accueil organisé sur le temps scolaire en partenariat avec les
collectivités territoriales. On peut voir dans ce discours volontariste
un moyen de mettre la pression sur les collectivités qui, elles, ne se
précipitent pas.
La question des
enseignants qui font le choix de ne pas remettre leur enfant à l’école
reste en suspens. Ces personnels, jusqu’à présent, sont considérés au
même titre que ceux qui n’ont pas de solution de garde. Le SE-Unsa est
intervenu pour demander que les dispositions actuelles perdurent.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, mĂŞme si le nombre d’élèves accueillis a vocation Ă
augmenter Ă partir du 2 juin (Jean-Michel Blanquer a parlĂ© « d’accĂ©lĂ©rer
la reprise de l’école »), ces annonces ne doivent pas impliquer un
bouleversement précipité dans les organisations déjà pensées par les
équipes. Les principes de souplesse, de progressivité et de scolarité
partielle (nombre d’élèves et temps de présence en classe) répétés par
le ministre doivent continuer Ă guider les Ă©quipes dans les choix
d’organisation.
Le SE-Unsa
continue Ă accompagner les Ă©quipes des Ă©coles pour refuser les mesures
précipitées, si des recteurs, Dasen ou IEN demandaient des changements
pour la semaine prochaine suite à ces annonces. Si c’est le cas,
contactez votre section locale du SE-Unsa.