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Dimanche, le Premier Ministre annonçait à la Nation que des discussions avec l’ensemble de la communauté éducative : organisations syndicales, fédérations de parents d’élèves, de lycéens, collectivités locales, … étaient engagées pour élaborer un plan cohérent qui serait présenté fin avril.
Son objectif : répondre au choix du Président de la République de ré-ouvrir progressivement les écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai !
Ce matin, notre ministre a présenté aux députés de la Commission de l’Éducation Nationale de l’Assemblée Nationale les grandes lignes de son plan élaboré…. seul !
L’Unsa-Education, le SE-Unsa ont découvert ce plan sans avoir été le moins du monde ni consultés et encore moins informés !
Loin de nous l’idée de créer la polémique mais en ces temps difficiles pour tous, ils nous semblent INDISPENSABLE qu’à minima les premiers concernés par cette éventuelle reprise soient consultés avant d’annoncer le moindre plan. Encore une fois ce n’est pas le cas. Cette autocratie évidente n’est plus supportable !
Une partie des annonces du ministre :
· La réouverture des écoles étalée sur trois semaines :
- La semaine du 11 mai : les élèves de GS, CP, CM2 ainsi que les CE1 REP+ et les petites écoles rurales retourneront en classe par groupe de 15 au maximum, mais pas dès le lundi, qui sera réservé à une prérentrée des enseignants.
- La semaine du 18 mai : ce sont les élèves de 6e et de 3e pour le collège et de 1re et de terminale pour le lycée qui reprendront les cours. Les élèves de lycées professionnels, quant à eux, commenceront immédiatement par les ateliers industriels.
- La semaine du 25 mai : c’est l’ensemble des classes qui rouvriront avec toujours un plafond de 15 Ă©lèves par classe.
· Quatre configurations de classe devraient coexister : un demi-groupe en prĂ©sentiel, un demi-groupe Ă distance, un demi-groupe en autonomie Ă l’Ă©tude et de manière facultative, en concertation avec les maires, des activitĂ©s sportives, de santĂ© et culturelles pourront ĂŞtre proposĂ©es.
· "La doctrine nationale est claire, mais des marges de manĹ“uvre sont donnĂ©es au niveau local pour ce qui est de l’adaptation sur le plan physique de ces modalitĂ©s", a dit M. Blanquer aux dĂ©putĂ©s. Si les conditions sanitaires ne sont pas rĂ©unies, l’Ă©cole ne rouvrira pas. La doctrine des masques et des tests sera articulĂ©e en fonction de ce que les autoritĂ©s de santĂ© auront dĂ©fini."
· Les professeurs travailleront soit dans les Ă©coles et les Ă©tablissements scolaires soit Ă la maison en cas de vulnĂ©rabilitĂ©, en tĂ©lĂ©travail avec des modalitĂ©s d’enseignement Ă distance qui seront prĂ©cisĂ©es.
· Avant la réouverture des écoles, un "protocole sanitaire" serait établi, avec par exemple une doctrine sur la nécessité de tests ou le port du masque.
· Un enfant dont la famille ne voudrait pas le mettre l’école aura l’obligation de suivre l’enseignement Ă distance : « un Ă©lève ne sera jamais en dehors de l’obligation scolaire ».
Ces annonces sont faites sans avoir été échangées avec les organisations syndicales et surtout sans que la doctrine sanitaire soit établie. C’est pourtant cette doctrine qui permettra de construire les organisations.
Si ces premières grandes lignes réaffirment une certaine progressivité les deux premières semaines, cette dernière disparaît dès la troisième !
Elles laissent encore beaucoup de flou :
- articulation travail des élèves en classe/à la maison/autres activités : quel est l’objectif ? Qui prend en charge ? Quels élèves ?
- quels sont les personnels qui seront disponibles et sans risque pour leur santé ?
- organisation de la vie de l’école, de l’établissement : entrée, sortie, transport, déplacements dans l’établissement, repas, pause, accueil des familles…
- quels sont les Ă©lĂ©ments qui ont dictĂ© le choix de faire reprendre en premier les « plus petits » ?
- comment et sur quelles bases la limite des groupes a-t-elle été fixée à 15 (même si le ministre a précisé que ce chiffre n’était pas figé) ?
- quid des fratries dans différents niveaux ?
- quid des particularités de la maternelle en TPS et PS notamment
- et les questions sont encore nombreuses : ULIS, SEGPA, etc....
De plus, aucune information sur d’éventuelles concertations avec les collectivités locales, les fédérations de parents d’élèves, de lycéens,…
Monsieur le Ministre : il est temps de stopper les « injonctions venues d’en haut » et d’accepter d’associer au prĂ©alable tous les acteurs concernĂ©s.
Concevoir aujourd’hui un plan cohérent doit faire l’objet du consensus le plus large ! En décidant seul aujourd’hui, vous fracturez durablement la confiance de vos agents mais aussi des familles, des élèves, des collectivités locales,…
Ce n’est pas la bonne méthode !