Monsieur le Directeur Académique,
Mesdames et messieurs les membres du CTSD,
L’UNSA Education tient à apporter son total soutien à tous les corps de métier en première ligne face à l’épidémie du COVID 19. L’UNSA Education tient également à remercier les services administratifs pour le suivi des dossiers individuels et la sécurisation des paies des mois de mars, avril et mai qui ne peut se tenir à distance.
Nos métiers de l’éducation sont également particulièrement impactés par la situation. La gestion vie personnelle / vie professionnelle est une vraie difficulté. Préparer la classe tout en gardant ses propres enfants est un équilibre ardu.
L’UNSA Education demande la levée des pressions (y compris morales) qui pèsent sur toutes et tous pendant cette période. Elle tient à rappeler que les déplacements lors de ce confinement doivent reposer sur la seule base du volontariat. La continuité pédagogique, bien qu’importante et largement affichée, ne doit pas être l’occasion de pressions sur les personnels (IEN, collègues…) et donc sur les familles. Certains mails envoyés aux équipes sont trop rigoristes. Les différentes enquêtes départementales ou locales transmises aux directeur.trice.s contribuent largement à cette réalité. Ce n’est pas acceptable dans le contexte de crise que nous vivons. L’UNSA Education a dénoncé ces éléments au CHSCT départemental. Elle remercie les quelques IEN qui, conscients de l’impact sur les équipes, modulent et adaptent largement ces demandes.
L’augmentation du nombre d’élèves à la rentrée 2020 dans le premier degré sera de 1500. Selon nos calculs, les ouvertures de postes seront de 50. Comment absorber cette progression ? Cela met une fois de plus les équipes en tension.
La rentrée scolaire 2020 se veut être à l’image des directives ministérielles qui ne se résument qu’au renforcement des dédoublements dans le cycle 2 ancienne version, conforté en cela par les évaluations nationales.
Mais pourquoi les dédoublements en GS ne sont-ils pas effectifs partout en éducation prioritaire ?
Quels ont été les critères de choix dans le cadre de ce dispositif ?
Comment sont comptabilisés les élèves d’ULIS, d’UPEAA ?
Dans le 1er degrĂ©, le cycle 3 est le « parent pauvre » du mandat BLANQUER.
L’UNSA Education tient Ă©galement Ă rappeler l’importance des postes hors la classe. Ceux-ci ne doivent pas ĂŞtre la variable d’ajustement. C’est pour cela que nous demandons le dĂ©gel de ces postes, mĂŞme pour les « faisant fonction ».
Par ailleurs, l’UNSA Education n’a de cesse que de rappeler que, malgré la montée démographique extrêmement importante sur notre département, aucun poste de PSYEN n’a été ouvert depuis de nombreuses années. Cette année, 22 postes dans le Val d’Oise (sur la centaine existante) sont vacants au mouvement académique. Cela génère un nombre de plus en plus important de contractuels. Sur le terrain, les charges des PSYEN s’intensifient et ces derniers sont de plus en plus sollicités pour intervenir hors de leur circonscription d’exercice, ce qui n’est pas acceptable. Cette situation est de plus en plus perçue par les familles qui s’en plaignent.
Il est Ă©galement important que l’on cesse de « se renvoyer la balle » sur ce sujet entre le 1er et le 2nd degrĂ© : le 2nd degrĂ© n’a en charge que les gestions individuelles de ces personnels. C’est bien du terrain que naissent les besoins.
L’UNSA Education dénonce un taux d’encadrement encore trop faible en éducation prioritaire malgré les dédoublements. Ce taux baisse puisque nous passons doucement mais sûrement de 12 à 15 élèves dans les classes dédoublées, voire plus. Ce taux ne s’améliore pas non plus, au contraire, hors éducation prioritaire. L’augmentation des doubles niveaux, déjà en hausse depuis plusieurs années, va s’aggraver. A noter que cela se voit de plus en plus aux yeux du grand public qui le dénonce et cherche à l’éviter pour ses enfants.
L’augmentation inattendue des postes dans le 1er degré doit conduire à un recalibrage des concours de recrutement des enseignants du 1er degré afin d’éviter une multiplication du recrutement des contractuels. Concrètement dans le premier degré, 1688 postes supplémentaires devraient conduire à 3376 postes ouverts au CRPE.
Pour rappel, dans le 2nd degré, alors que la population scolaire est en hausse constante, le nombre de moyens humains octroyé est complètement insuffisant.
L’UNSA Education dĂ©nonce Ă©galement la publication de la circulaire du mouvement sans consultation des partenaires sociaux. Par ailleurs, les rĂ©sultats très tardifs du mouvement intra vont complexifier la prĂ©paration de la rentrĂ©e dans les Ă©coles et mettront en difficultĂ© de nombreux collègues nouvellement nommĂ©s. Comment gĂ©rer une rentrĂ©e dans une nouvelle Ă©cole en 15 jours sans pour autant nĂ©gliger la continuitĂ© dans l’école prĂ©cĂ©dente ? « Les Ă©quipes s’adapteront » ? Mais oui, bien Ă©videmment, comme d’habitude… « Ce sont des professionnels, ils savent faire, il faut faire confiance aux gens de terrain… » Et puis (et surtout) c’est invisible aux yeux du grand public !
L’UNSA Education en profite pour rappeler sa totale opposition Ă la Loi de la Transformation de la Fonction Publique et Ă l’application des Lignes Directrices de Gestion. L’administration se doit d’être exemplaire. Cette loi met Ă©galement en tension les services administratifs. Non, nous ne sommes pas dans « l’école de la confiance ».
Enfin, en cette période plus que particulière, l’UNSA Education insiste sur :
- le nécessaire respect du besoin de repos des élèves comme des personnels,
- l’obligation de l’employeur, comme pour tout employeur, de protection et de prévention à l’égard de ses personnels.
Je vous remercie pour votre attention.