Madame,

Hier, à 14h41, vous vous êtes permis d’expliquer à la France entière que les professeur.e.s ne travaillaient pas. Comment avez-vous pu tenir de tels propos ?

Votre mea culpa, l’intervention du Président hier soir ainsi que le soutien affiché de notre ministre n’effaceront pas la blessure professionnelle que vous avez engendrée.

En tant que porte-parole de notre gouvernement, vous devez être au fait des injonctions de notre ministère. Elles sont plutôt claires pour les équipes pédagogiques mais aussi pour les familles : travailler, garder le contact, vérifier les productions (liste non exhaustive). Mais le sont-elles pour vous ? 

Les professeur.e.s présent.e.s dans les établissements scolaires car non, Madame, tous les établissements ne sont pas fermés, ne travaillent-ils.elles pas ? N’assurent-ils.elles pas un service public de qualité et nécessaire à la nation ? Ne considérez-vous pas cela comme un travail ? Alors oui, je comprendrais mieux votre intervention du mercredi 25 mars 2020.

Ce travail, qui pour vous n’en serait pas un, est réalisé grâce à des investissements massifs en matériels informatiques, ramettes de papier, connexions Internet réalisées à nos frais. Pourquoi continuer à payer de notre poche si ce n’est pas un travail ?

Cette continuité pédagogique, si chère à notre ministère, est réalisée par des collègues dévoué.e.s mais pas formé.e.s aux différentes plateformes. En d’autres termes, en plus de préparer cette liaison, nos collègues ont dû s’approprier de nouveaux outils. C’est le fameux travail invisible du professeur.e. Peut-être ne l’avez-vous pas vu depuis votre arrivée dans le gouvernement ?

Vos différentes interventions n’y changeront rien , le mal est fait.

En n’attendant pas de réponse de votre part et au nom des professeur.e.s de ce département, vous pouvez compter sur notre dévouement dans le service public d’éducation si cher à notre République.

Pour le SE UNSA 95

Thomas Saubaber, secrétaire départemental du Syndicat des Enseignants de L’UNSA