Article publié le mercredi 8 janvier 2020.
En
ce dĂ©but de vacances de fin d’annĂ©e, nous vous proposons un Ă©tat des
lieux sur l’avancement du dossier retraite dans l’Éducation nationale.
Où en sommes-nous après les deux appels à la grève du 5 et du 17
décembre portés par le SE-Unsa dans l’Éducation nationale pour obtenir
une revalorisation qui reconnaisse nos métiers à leur juste valeur et
qui permette le maintien du niveau de nos pensions ?
Depuis l’ouverture du dossier sur la réforme des retraites, réforme
que nous n’avons pas demandée, le SE-Unsa est l’une des rares
organisations syndicales Ă se battre pour la revalorisation de nos
métiers. Alors que d’autres se sont enfermés sur une ligne de rejet
total de la réforme, le SE-Unsa a jugé qu’il était plus pertinent dans
l’intérêt des personnels de combattre les points négatifs de la réforme
en elle-même (comme l’âge pivot) et de s’emparer de la question de la
revalorisation dans l’intérêt des personnels enseignants, d’éducation et
des psychologues.
Nos objectifs principaux sont les mêmes depuis le départ et n’ont pas varié
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La réforme ne doit faire ni perdant, ni puni.
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La revalorisation pour permettre le maintien du niveau de nos
pensions doit être conséquente et concerner tout le monde, y compris
ceux qui ne seront pas impactés par la réforme.
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La revalorisation ne doit pas porter que sur l’indemnitaire mais
doit aussi passer par les grilles indiciaires et une restructuration de
la carrière.
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Le SE-Unsa refuse que les négociations sur la revalorisation soient
liées à la redéfinition des métiers (missions, temps de travail…).
État des lieux du dossier et de ses dernières évolutions
En ce qui concerne la réforme des retraites :
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Recul de la première génération concernée. Ce n’est plus 1963 mais
1975 qui est prévu. Cela ferait que 47% des enseignants seraient
impactés par la réforme, les générations antérieures à 1975 n’étant pas
concernées.
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Âge de départ maintenu à 62 ans mais instauration d’un âge
d’équilibre (appelé également âge pivot) à 64 ans avec 5% de décote par
année si départ avant (c’est-à -dire 10% si départ à 62 ans, 5% si départ
à 63 ans). Si le rapport Delevoye évoquait une surcote après 64 ans de
5% par an, le Premier ministre évoquait un système de bonus-malus dans
son discours du 11 décembre.
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L’âge d’équilibre serait appliqué à tout le monde, y compris les
générations antérieures à 1975. C’est bien là l’aspect paramétrique de
la réforme que dénonce l’Unsa et qui a été la principale revendication
de la grève du 17 décembre.
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La décote, dans le système actuel qui peut s’élever à 25% maximum
et qui disparaît à 67 ans serait progressivement abaissée puis
supprimée. Dans la phase où les deux décotes co-existeraient, ce serait
la plus défavorable des deux qui serait appliquée.
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La retraite progressive serait étendue à tous les salariés et donc ouverte aux enseignants.
En ce qui concerne la revalorisation des enseignants, CPE et PsyEN :
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L’enveloppe totale après la montée en charge serait de l’ordre de
10 milliards de plus que le budget actuel de l’Éducation nationale. Il
s’agit bien d’une enveloppe spécifique dédiée qui serait sécurisée,
comme nous l’avons demandé, par une loi de programmation.
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La montée en charge débuterait dès 2021 et prendrait entre 10 et 20
ans. Les différents scénarii seront au cœur des négociations en
janvier.
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À l’issue de la montée en charge, l’augmentation moyenne mensuelle
brute serait donc potentiellement entre 750 et 950 euros. Mais ce n’est
qu’une moyenne, il y aurait une différenciation dans sa répartition.
Après des mois d’attente, les lignes commencent enfin à s’éclaircir
et à bouger au niveau du ministère de l’Éducation nationale. Toutefois,
il est encore beaucoup trop tĂ´t pour se satisfaire de ce qui nous est
donné à voir, il subsiste toujours de trop nombreuses zones d’ombres.
Sans oublier qu’au-delà de la seule Éducation nationale, la question de
l’âge pivot reste une ligne rouge.
Pour donner le
temps aux négociations d’avancer, le SE-Unsa n’appellera pas à la grève
la semaine de la rentrée. Cependant une alerte sociale est d’ores et
déjà déposée pour le mois de janvier de façon à pouvoir appeler la
profession à se remobiliser si l’évolution des négociations l’exige.