Article publié le jeudi 12 décembre 2019.
Après des mois de tergiversations,
le Premier ministre a enfin levé le voile sur son projet de réforme
systémique des retraites. Il n’a pourtant pas levé le flou concernant
les enseignants et a ajoutĂ© pour tous la ligne rouge de « l’âge
d’équilibre ».
Le SE-Unsa constate l’engagement renouvelé du maintien du niveau des
pensions des enseignants par une revalorisation dès 2021 et sur
plusieurs années, ainsi que le report de 12 années de la première
génération qui laisse plus de temps de valoriser des carrières
améliorées dans les futures pensions.
Le SE-Unsa dénonce l’absence de consolidation de cet engagement par
des chiffres concrets permettant à chacun·e d’être rassuré·e et de se
projeter. La revalorisation est une attente forte que manifestement, le
gouvernement se refuse de rendre tangible. Il est urgent qu’il dise quel
est le montant de l’enveloppe et sur combien d’années elle se
construit. Il faut aussi qu’il déconnecte cette revalorisation d’une
réflexion sur le cadre professionnel (évolution du métier, des missions
et de l’organisation du travail).
Le SE-Unsa veut aussi travailler rapidement au mode de calcul de 100%
des droits acquis pour les générations à partir de 1975. Il faut
s’assurer d’un mécanisme spécifique et protecteur pour les
fonctionnaires comme le Premier ministre s’y est engagé. Le SE-Unsa veut
également obtenir l’aménagement des fins de carrière pour les
enseignants, les CPE et les PsyEN.
Enfin, avec son union professionnelle l’Unsa, le SE-Unsa regrette
enfin que le Premier ministre n’ait pas résisté à ajouter à ses
arbitrages une dimension paramĂ©trique en instaurant un âge d’équilibre Ă
64 ans en 2027 avec une montée en charge dès 2022. Empiler une réforme
paramétrique à la réforme systémique nuit gravement à la lisibilité des
intentions de l’exécutif.
Il appartient au gouvernement de rompre la spirale de la défiance. Il
doit lever la mesure d’âge et concrétiser la revalorisation.
Après son appel sectoriel à la grève le 5 décembre, le SE-Unsa
s’inscrit dans l’appel à la grève de son union interprofessionnelle
l’Unsa, le mardi 17 décembre.
Paris, le 12 décembre 2019
Stéphane Crochet
Secrétaire général