Monsieur le Ministre,

Je vous ai entendu sur France Info ce jour. Je me permets donc de reprendre vos propos et de vous demander des précisions.

En effet, nous sommes d’accord que cette revalorisation est une obligation pour tous les personnel.le.s de l’éducation nationale. Vous demandez de créer un nouveau pacte social avec les enseignant.e.s mais vous oubliez bien des métiers autour des élèves comme les AESH par exemple dont la rentrée a été chaotique. La mobilisation du 20 novembre dernier en est la preuve.

J’ai bien reçu votre mail sur ma boite mail professionnelle mais je ne suis toujours pas rassuré. Vous annoncez le même montant qu’un autre cadre A de la Fonction Publique mais lequel est-il ? J’attends des précisons.

Les négociations qui s’ouvriront dans les jours prochains ne sont en fait que la suite de celles du mois d’octobre et de novembre durant lesquelles rien de concret n’a été annoncé aux organisations syndicales.

 Le président de la République a contredit vos propos lors du Grand Débat Nationale. Comment vous croire quand vous écrivez dans ce mail que nous serons augmenté.e.s significativement ?

Le protocole PPCR que vous avez décidé de geler en 2017 et 2018 avec notamment la création de la classe exceptionnelle a déjà permis de revaloriser les paies des enseignant.e.s en fin de carrière.

Tout ceci met en lumière un flou sur cette réforme qui nous angoisse terriblement.

Faire croire que redéfinir nos ORS grâce à du travail pendant les vacances avec de la formation continue qui ne se limite qu’au français et au maths n’est pas une bonne stratégie alors que la culture humaniste nécessite des enseignant.e.s formé.e.s à toutes les formes d’intelligence et dans tous les domaines.

Vous annoncez ce jour à la radio qu’il faut travailler plus longtemps. Comment travailler pendant les vacances quand on sait qu’on le fait déjà et que ce n’est pas visible ? Les études montrent bien que les professeurs des écoles font des semaines à 45 heures. Les directeur.trice.s d’école passent plus de 50 heures à l’école et le nez dans leur préparation. Les périodes de vacances ne sont pas des vacances. Les enseigant.e.s préparent leurs cours de la période suivante.

Dire dans les médias que vous ne connaissez pas quelle est la réalité du métier de professeur en 2019 est aussi une mauvaise stratégie. Vous connaissez très bien, Monsieur le Ministre, les réalités de notre champ d’action au quotidien, celui même qui nécessite une revalorisation rapide et importante de nos salaires.

Nous sommes donc en attente d’un geste financier fort et important.

C’est pour cela que je serai dans la rue le 17/12/2019 à Paris avec tous mes collègues pour défendre notre système par répartition et une revalorisation de nos salaires sans contrepartie de notre part.

Thomas Saubaber,

Secrétaire départemental SE UNSA 95