SECTION SE-Unsa du VAL D OISE - IMMEUBLE JACQUES LEMERCIER - 5 AVENUE DE LA PALETTE - 95000 CERGY PONTOISE
Tél. 09 64 06 73 29 - Por. 06 56 84 65 68 - 95@se-unsa.org

 
Compte-rendu audience intersyndicale sur les conditions de travail
Article publié le lundi 25 novembre 2019.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

CR Audience intersyndicale 18 novembre 2019 

Les conditions de travail et le mal être des collègues

1. Contexte :

L’actualitĂ© de cette rentrĂ©e atteste du mal ĂŞtre et des difficultĂ©s d’exercice de la profession. Les rassemblements organisĂ©s dans le dĂ©partement suite au suicide de Christine RENON ont montrĂ© Ă  la fois recueillement et dĂ©nonciation des conditions de travail.

A l’issue de ces rassemblements, nous avions donc demandé une audience intersyndicale.

Pour la préparer, nous nous sommes appuyés sur les remontées des collègues (RIS, rencontres, doléances, courrier des directrices/teurs de Goussainville…)

2. Nous avons donc portĂ© au DASEN ce qu’évoquent les collègues 

- le sujet des Ă©lèves « très perturbateurs » 

- l’inclusion systĂ©matique sans les moyens, le manque d’AESH et la manière dont elles/ils sont traitĂ©.es (retard de signature des contrats, non-paiement des salaires, mutualisation contrainte des interventions)

- des injonctions institutionnelles parfois contradictoires

- des pressions de la hiĂ©rarchie (avec parallèlement un sentiment d’abandon par ces mĂŞmes circonscriptions dans la gestion des problèmes), des changements d’orientations politiques qui conduisent Ă  des changements de programmes, tests/Ă©valuations, injonctions ministĂ©rielles, des relances de mails culpabilisateurs

- les demandes de justifications permanentes (qui engendrent un sentiment de manque de confiance)

- le manque de temps d’échanges et de concertation

- la multiplication des rĂ©unions d’équipe Ă©ducative, d’ESS sans remplacement

- les effectifs surchargĂ©s dans les classes,

- le manque de RASED accentuĂ© avec le gel de postes E

- la disparition des maĂ®tres supplĂ©mentaires

- l’absence de mĂ©decine scolaire

- les relations parfois tendues avec les familles

- le manque d’ATSEM en maternelle

- le manque de formation continue, des animations pĂ©dagogiques avec des choix contraints et des dates inconnues ou dĂ©cidĂ©es au dernier moment

- le nombre de jeunes collègues Ă  accueillir et former : PES, dĂ©but de carrière, contractuel.les

- le manque de reconnaissance institutionnelle de notre travail qui passe aussi par un salaire dĂ©cent et une pension dĂ©cente

- la suppression des CAP et la fusion des CHS et des CT

- les relations parfois difficiles avec les communes : problèmes matĂ©riel, humains, des disparitĂ©s de budget pour les Ă©coles

- suppression de l’aide administrative pour les directions d’école

- manque de temps de dĂ©charge pour les directrices et directeurs d’école

- lourdeur administrative

- rĂ©organisation matĂ©rielle des salles de classes suite au dĂ©doublement sans aide de la mairie

- toute la charge de travail qui tourne autour de la sĂ©curitĂ© : PPMS, DUERP

- le manque de remplaçant.es

- l’absence de mĂ©decine du travail

- la protection fonctionnelle qui n’est pas systĂ©matiquement proposĂ©e aux collègues

- le problème des Ă©coles dont les matĂ©riaux contiennent de l’amiante nĂ©cessite la prĂ©sence du Dossier Technique Amiante (DTA) pour garantir la santĂ© des personnels

- peu ou pas de perspectives professionnelles, toujours en attente de la mise en Ĺ“uvre du CPF, pas d’accompagnement de fin de carrière (CPA),

- pas de perspectives professionnelles et personnelles : mutations bloquĂ©es

 

3. Ce qui conduit Ă  :

 

- mal ĂŞtre

- sentiment de mépris

- fatigue des collègues, le mot Ă©puisement revient souvent jusqu’au burn-out

- isolement

- culpabilité et sentiment permanent de mal faire son travail, frustration et impuissance en dépit de l’investissement

- perte de sens du métier

- gestion de l’urgence et dans l’urgence
- incidences sur la santé
- démissions

Le DASEN rĂ©affirme « ĂŞtre admiratif du travail qui est fait dans les Ă©coles ». Il reconnaĂ®t les difficultĂ©s rencontrĂ©es dans les Ă©coles :

- de nombreux faits d’établissements sont signalés chaque jour, les collègues subissent la violence, en particulier celle de certaines familles qui considèrent l’École comme un produit de consommation et qui n’ont que mépris pour les enseignant.es

- le manque de moyens, avec la hausse des effectifs qui va encore se poursuivre l’an prochain

- le nombre d’élèves en situations de handicap et/ou Ă  besoins Ă©ducatifs spĂ©cifiques, ceux appelĂ©s "hautement perturbateurs".... Des Ă©lèves devraient ĂŞtre scolarisĂ©s en Ă©tablissement spĂ©cialisĂ© mais il n’y a pas assez de places disponibles... De plus il y a un manque cruel dans notre dĂ©partement de moyens pour les CMP, la pĂ©do psychiatrie, les services sociaux.. 

Il rĂ©pète que la situation du Val d’Oise est bien connue du ministre, Ă  la fois sur le nombre et le profil des Ă©lèves accueillis. Pour autant, il n’a aucune connaissance de moyens supplĂ©mentaires accordĂ©s au Val d’Oise bien que notre dĂ©partement soit devenu prioritaire au regard de la dĂ©mographie galopante !

Nous avons Ă  nouveau dĂ©noncĂ© la Loi de refondation de la Fonction publique qui conduit Ă  la suppression des CAP et le fusionnement des CHSCT et des CT Ă  l’heure oĂą ces instances sont particulièrement nĂ©cessaires pour accompagner tous les collègues. En supprimant la reprĂ©sentation collective de la profession, le ministre poursuit dans sa volontĂ© de main mise sur toutes les opĂ©rations concernant notre carrière et notre vie professionnelle en toute opacité…Plus aucune Ă©quitĂ© ni transparence ne seront assurĂ©es ! Le DASEN reconnaĂ®t le risque de rapports plus compliquĂ©s des personnels avec l’administration.

 

 

4. Direction et fonctionnement de l’école // réponse du ministre

Au ComitĂ© technique ministĂ©riel du 13 novembre, le ministre a annoncĂ© des mesures immĂ©diates pour la direction d’école jusqu’en dĂ©cembre :

· un moratoire sur toutes les enquĂŞtes demandĂ©es aux Ă©coles pour la pĂ©riode

· une journĂ©e « banalisĂ©e » : jour de dĂ©charge exceptionnel avant NoĂ«l

· la mise en place de comitĂ©s de suivi avec les organisations syndicales.

· EnquĂŞte/questionnaire auprès des directrices-teurs d’école (rien concernant le stress, tension, burn out, congé…) 

· RĂ©union avec les IEN

Le DASEN dit avoir pris connaissance de ces annonces à l’issue du communiqué de presse.

Concernant le moratoire, il rappelle que les enquêtes demandées n’émanent pas de la direction académique

Concernant la journée banalisée, le DASEN ne sait pas encore comment il va pouvoir la mettre en œuvre, mais qu’il le fera. Nous lui avons rappelé qu’une journée ne suffisait pas, que la période n’était peut-être pas la mieux adaptée et qu’il fallait demander aux directrices/teurs d’école. Nous avons également dénoncé le fait que sans moyen supplémentaire, cette journée serait prise au détriment de la formation continue et/ou du remplacement.

Concernant les rĂ©unions avec les IEN, elles ont le mĂ©rite d’exister. Nous avons demandĂ© :

- qu’elles se fassent sur le temps de travail, ce serait le ministre qui aurait demandĂ© hors temps de travail !

- des garanties de possibilité de s’exprimer (pas toujours facile en face de son IEN évaluateur, et en particulier avec certains IEN du département). Nous avons en outre demandé au DASEN qu’il recadre les quelques IEN qui communiquent de façon très injonctive.

- comment seraient traitées les informations recueillies pendant ces réunions. L’IENA répond qu’il a déjà des retours, qu’ils feront une synthèse

Concernant l’enquĂŞte Ă  destination des directrices/teurs, qu’en fera le ministre ? la mĂŞme chose que pour les Ă©valuations CP ? Il annoncera les rĂ©sultats de cette enquĂŞte avant la fin de la saisie pour imposer ses choix ? Cela restera-il au niveau d’un grand dĂ©bat sans effets rĂ©els ?
Les collègues directrices/teurs sont libres de s’en saisir ou non. Les directrices/teurs peuvent faire remonter leurs revendications ou propositions par tout autre moyen.

 

Nous avons rappelĂ© que les revendications des directrices/teurs sont dĂ©jĂ  connues de tous :

- Temps de dĂ©charge supplĂ©mentaire

- Salaires (augmentation indiciaire)

- Aide administrative statuaire et formĂ©e

Le statut remis sur la table par le ministre qui ne ferait que mettre les directrices/teurs en position de supĂ©rieur hiĂ©rarchique : « soldat » du ministre pour mettre en Ĺ“uvre sa politique et Ă©valuateur des collègues n’est pas la rĂ©ponse attendue ! Cela ne ferait que crĂ©er un isolement supplĂ©mentaire de la directrice/du directeur sans les avancĂ©es que nous revendiquons.

Nous avons rappelĂ© que c’est bien de collectif dont il s’agit, la question de la direction collĂ©giale a Ă©tĂ© portĂ©e. 

Le DASEN a par ailleurs approuvé notre demande de discuter collectivement en équipe la question de la direction d’école. Il est donc possible de le faire en amont des réunions IEN/directeurs-trices et de transmettre une motion de conseil des maître.sse.s.

Concernant la mise en place de groupe de travail sur cette question, nous avons tous rĂ©affirmĂ© la volontĂ© d’y participer mais avec des perspectives d’amĂ©lioration rĂ©elle. En effet, les derniers GT sur l’allègement des tâches administratives n’ont en rĂ©alitĂ© conduits Ă  aucune amĂ©lioration !

5. Pour tou.tes les collègues

Nous avons rĂ© Ă©voquĂ© les prĂ©conisations suite Ă  l’enquĂŞte sur le dĂ©cès de notre collègue Jean Willot ainsi que nos revendications. Il ne s’agit pas juste de faire un catalogue des situations sans y remĂ©dier !

Nous avons demandĂ© :

- une meilleure information des collègues au sujet des dispositifs existant en matière de santé et sécurité au travail (notamment les fiches RSST en lien avec le CHSCT)
- de cesser les injonctions ministĂ©rielles et dĂ©partementales : redonner du sens Ă  notre mĂ©tier, nous sommes des concepteurs pas les marionnettes d’un système
- laisser du temps de concertation en Ă©quipe
- mettre les moyens pour l’école : investissement sur l’avenir ; crĂ©ation des postes Ă  hauteur des besoins Ă©normes du dĂ©partement
- mettre en place une réelle médecine de prévention
- formation professionnelle au regard des besoins exprimés par les collègues
- une revalorisation salariale

Le ministère employeur doit garantir bien-être, santé et sécurité au travail de tous les personnels ce qui n’est pas le cas actuellement

 

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Concours
 
Baromètre Unsa Éducation
 
Cliquez pour agrandir