À croire d’ailleurs que le collège, autrefois qualifié de maillon
faible du système éducatif, ne pose plus aucun souci au ministre
puisqu’il n’en parle quasiment jamais, sauf de manière plutôt
« anecdotique ».
Cependant, les collègues de collège continuent à constater les
difficultés à faire progresser tous les élèves avec les moyens accordés.
De nombreux témoignages indiquent que les classes entre 25 et 30 élèves
se multiplient, même en éducation prioritaire. Le SE-Unsa est d’ores et
déjà inquiet pour le budget à venir. Les annonces du ministre en faveur
de l’école primaire font craindre à nouveau des suppressions de postes
dans le second degré. Le SE-Unsa sera mobilisé dans toutes les instances et auprès des collègues.
Évaluations, programmes : voyage dans le futur... ou dans le passé ?
Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, le Dgesco d’alors, un certain Jean-Michel Blanquer, avait mis en Ĺ“uvre des
Ă©valuations.
Devenu ministre de l’Éducation nationale d’Emmanuel Macron, il a repris
cet exemple depuis 2017 en CP, CE1 et en sixième (voir
l’article sur le site du ministère)... mais pour quoi faire ? Quel traitement de ces Ă©valuations pour mieux aider les Ă©lèves ?
Pour
le SE-Unsa, les équipes pédagogiques doivent pouvoir s’approprier des
évaluations utiles aux apprentissages, et mieux connectées à la logique
des cycles.
Des
repères annuels sont proposés sur le site eduscol pour le français, les mathématiques et l’EMC (voir
l’article sur Ă©duscol).
Le SE-Unsa s’engage pour une école durable, où les instructions ministérielles s’inscrivent dans la durée. Logique de cycle ou logique annuelle, on ne peut pas changer à chaque alternance ministérielle !
La plateforme
PIX vient d’être mise en place pour
le suivi et la validation des compétences numériques. Des exercices
complexes peuvent être travaillés en autonomie ou avec les enseignants.
Cette année, la plate-forme est déployée et les enseignants sont appelés
à se familiariser avec les démarches proposées et d’y familiariser
leurs élèves, car les élèves de 3
e et de terminale passeront à une phase de certification l’année suivante. Notre article sur le sujet :
http://ecoleetsociete.se-unsa.org/2019-2020-Pix-an-1
Education prioritaire : Il faut des moyens supplémentaires pour les établissements où les élèves sont en difficulté !
En 2018, une mission ministérielle a été créée avec à sa tête Pierre
Mathiot et Ariane Azema pour réfléchir à la territorialisation des
politiques éducatives et notamment de l’éducation prioritaire (voir
notre article sur le sujet
http://ecoleetsociete.se-unsa.org/Education-prioritaire-changements-en-vue).
Depuis juin, on attend la publication des conclusions de la mission.
Entre-temps, le ministère a lancĂ© le programme des « citĂ©s Ă©ducatives »
pour donner plus de moyens Ă certains Ă©tablissements.
L’avis du SE-Unsa :
Le syndicat des enseignants de l’Unsa revendique une
politique cohérente en matière d’éducation prioritaire, sans changer les
logos et les sigles Ă chaque alternance politique. La mise en
place des REP et des REP+ doit être évaluée avant d’envisager des
changements. Le volet « personnels » a fonctionnĂ© puisque les Ă©quipes se
sont souvent stabilisées en REP+, mais qu’en est-il du volet
pédagogique ? Pour le SE-Unsa, l’allocation des moyens entre
établissements doit être établie sur des critères transparents qui
intègrent les inégalités sociales, culturelles et territoriales entre
Ă©tablissements.
Coups de com’ : pas sur le dos des élèves et des personnels !
Développement durable : Une circulaire ministérielle, fin août, prévoit de nouvelles mesures en faveur du développement durable (voir
la circulaire).
Pour
le SE-Unsa, le dĂ©veloppement durable ne doit pas ĂŞtre une « mode »,
mais doit devenir un axe central des politiques Ă©ducatives. En
matière de bâti scolaire, des mesures de court et de long terme doivent
être discutées avec les collectivités territoriales pour améliorer les
conditions de travail des personnels, en métropole et en outre-mer.
L’oral, de la maternelle au lycée : Une épreuve
orale finale est prévue dans le cadre de la réforme du bac et du lycée,
le SE-Unsa y Ă©tait favorable. Mais au-delĂ des annonces, quelles
ressources pour les enseignants, quel accompagnement et quels moyens
pour développer cette compétence dans des classes surchargées ? La
demi-heure d’éloquence (sans moyens nationaux supplémentaires) qui sera
expérimentée dans certains établissements en 3
e (voir
l’article sur Ă©duscol) ne peut suffire !
Orientation au collège : Un arrêté du 10 avril 2019 (voir
l’arrĂŞtĂ©)
prĂ©voit l’introduction de 12 heures annuelles d’accompagnement Ă
l’orientation en 2019 en quatrième et de 36 heures annuelles en
troisième. Les PsyEN ne sont plus assez nombreux, alors qu’ils sont
mobilisés pour la réforme du lycée, pour pouvoir accompagner les
enseignants de collège pour ce nouveau dispositif.
Le SE-Unsa revendique de nouveaux recrutements dans ce corps.
Le ministère a fait du dispositif
« devoirs faits »
la vitrine de son action éducative au collège. Le SE-Unsa avait alerté
l’opinion publique en octobre 2018 sur la distance entre les effets
d’annonce et la réalité de terrain (voir notre article
http://ecoleetsociete.se-unsa.org/Devoirs-faits-les-resultats-de-l-enquete).
Dans l’enquĂŞte de rentrĂ©e prĂ©sentĂ©e par le SNPDEN-Unsa dĂ©but septembre,
37% des chefs d’Ă©tablissements interrogĂ©s ne connaissaient pas le
montant des moyens qu’ils pourraient consacrer au dispositif "devoirs
faits" tandis que 24% la connaissaient mais la jugeaient insuffisante.
Nous irons bientôt à la rencontre des collègues pour faire le point sur
ce dispositif qui, pour le ministère, a accueilli l’an dernier 28 % des
élèves de collège, et 40 % en éducation prioritaire.