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Drame Ă  Pantin : intervention dans les mĂ©dias
Article publié le jeudi 3 octobre 2019.
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Alors qu’une journĂ©e de mobilisation est organisĂ©e jeudi en hommage Ă  la directrice d’école de Pantin qui s’est suicidĂ©e, franceinfo a rencontrĂ© plusieurs directeurs d’école, qui tĂ©moignent de leur mal-ĂŞtre. 

"La vie d’un directeur d’école, c’est d’être capable Ă  la fois d’ouvrir la porte quand ça sonne, tout en rĂ©pondant au tĂ©lĂ©phone, pendant qu’un Ă©lève qui est malade attend d’être soignĂ©." VoilĂ  comment Olivier Flipo, directeur d’école Ă©lĂ©mentaire Ă  Cergy (Val d’Oise) et dĂ©lĂ©guĂ© syndical, rĂ©sume sa mission.

Le suicide d’une directrice d’école maternelle Ă  Pantin, Ă  la mi-septembre, a crĂ»ment remis en lumière le mal-ĂŞtre des directeurs d’école. Christine Renon, 58 ans, s’est donnĂ©e la mort dans son Ă©tablissement, en laissant une lettre dans laquelle elle se dit Ă©puisĂ©e et isolĂ©e face Ă  l’accumulation des tâches administratives, parfois absurdes. Dans une tribune publiĂ©e sur franceinfo, le collectif des directeurs et directrices d’école de Pantin rendent hommage Ă  leur collègue dĂ©cĂ©dĂ©e et dĂ©noncent la dĂ©gradation de leurs conditions de travail. Beaucoup de ses collègues partagent ce mal-ĂŞtre : "Très souvent, on se retrouve un peu dĂ©sespĂ©rĂ© en fin de journĂ©e, de s’apercevoir que finalement, dans ce que l’on avait prĂ©vu de faire, on n’a rien fait, ou très peu, parce que de nouvelles urgences sont arrivĂ©es", raconte Olivier Flipo.

Il y a un moment où on avait des aides administratives, maintenant il n’y en a plus.Olivier Flipo, directeur à Cergyà franceinfo

C’est pour dĂ©noncer ces conditions de travail, et en hommage Ă  Christine Renon, que plusieurs syndicats d’enseignants appellent Ă  la grève jeudi et Ă  des rassemblements, principalement en Seine Saint-Denis. Plus de 60% des professeurs des Ă©coles devraient cesser le travail, selon le Snuipp, syndicat majoritaire chez les enseignants du premier degrĂ©.

Olivier Flipo, directeur Ă  Cergy, se sent aussi souvent très seul : "Tous les matins, des enfants arrivent en retard Ă  l’école. Il faudrait appeler leurs familles, parce qu’elles ne sont pas forcĂ©ment au courant. Mais par faute de temps, il n’est pas possible de le faire. Dans un collège, vous avez des personnels administratifs pour ça. Le directeur d’école, lui, il est tout seul."

Tâches administratives qui "débordent" et épuisement professionnel

ConsĂ©quences, notamment : des journĂ©es Ă  rallonge. "Souvent, ces tâches de direction d’école dĂ©bordent", tĂ©moigne ainsi Anabel Roy, directrice d’une Ă©cole rurale Ă  Saint-Martin-de-Jussac (Haute-Vienne) et reprĂ©sentante Unsa Education. Elle ne bĂ©nĂ©ficie que d’une journĂ©e par mois sans sa classe, pour les missions administratives. Très insuffisant, selon elle : "Quand les enfants quittent la classe, on fait de la direction d’école. Sur les week-ends aussi, parce qu’il y a des questions qui n’attendent pas."

Il est très courant que je passe dix heures d’affilée à l’école.Anabel Roy, directrice à Saint-Martin-de-Jussacà franceinfo

Des tâches qui s’accumulent, auxquelles il faut ajouter des relations parfois difficiles avec les parents. Le tout pour une prime mensuelle d’environ 200 euros. Selon une enquête de la Casden, la banque de la fonction publique, quatre directeurs sur dix souffrent d’épuisement professionnel. Au ministère de l’Education, on assure en avoir conscience.

Par ailleurs, la dĂ©putĂ©e La RĂ©publique en marche du Val d’Oise, CĂ©cile Rilhac, travaille depuis plusieurs mois Ă  une proposition de loi sur le sujet. Elle prĂ©conise la crĂ©ation d’une nouvelle fonction : "On pourrait non plus parler de directeur mais de chef d’établissement du premier degrĂ©, ça impliquerait qu’il soit complètement dĂ©chargĂ© de leurs missions d’enseignement. Bien mettre le chef d’établissement comme pilote de son Ă©cole. Et pour pouvoir le faire, il faut qu’il ait le temps." CĂ©cile Rilhac suggère que cette dĂ©charge totale d’enseignement concerne tous les directeurs des Ă©coles de plus de 10 classes, contre 13 aujourd’hui.

 
 
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