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Nouveau cadre de gestion des AESH : la circulaire est parue
Article publié le vendredi 27 septembre 2019.
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La circulaire sur le cadre de gestion a été publiée le jeudi 6 juin. Une parution rapide qui nous laisse un goût d’inachevé, car même si trois groupes de travail ont été réunis (retrouvez notre article ici), la question du temps de travail, élément central du cadre de travail des AESH aurait très largement mérité de pouvoir être davantage discutée.
 
Cette circulaire s’accompagne d’une circulaire de rentrée sur l’école inclusive qui contient, elle-aussi, des mesures relatives aux AESH (lire notre article ici).

Si cette circulaire introduit des nouveautés, elle rappelle et précise un grand nombre d’éléments de réglementation déjà existants (modification d’un élément substantiel du contrat, renouvellement en CDI, période d’essai, motifs et procédures de licenciement, certificat de travail, autorité hiérarchique et fonctionnelle, frais de déplacement...). Elle entrera en vigueur dès sa date de parution.

Un interlocuteur Ressources humaines dédié dans les académies

Ce service dont les coordonnĂ©es devront ĂŞtre transmises Ă  l’AESH lors de son recrutement, doit :
  • veiller Ă  l’harmonisation des règles de gestion quels que soient les signataires des contrats (temps de travail, rĂ©examen de la rĂ©munĂ©ration, tenue de l’entretien professionnel) ;
  • garantir l’accès des AESH aux outils et documents utiles Ă  l’accompagnement des Ă©lèves concernĂ©s ;
  • se charger de l’organisation de la rencontre entre AESH, Ă©lève, famille et autre(s) reprĂ©sentant(s) de l’équipe Ă©ducative avant le dĂ©marrage de l’accompagnement ;
  • veiller Ă  l’adĂ©quation entre les compĂ©tences et le parcours des AESH et les postes Ă  pourvoir
Le texte rappelle également qu’en tant qu’agent contractuel de l’Éducation nationale, les AESH disposent d’un NUMEN et d’une adresse électronique dont ils devront désormais avoir connaissance dès leur prise de fonction.

Le cadre juridique du contrat

Parmi les nouveautés, il faut évidemment retenir que, depuis le 6 juin, date de la parution du texte, tout recrutement, mais aussi tout renouvellement de contrat, donne lieu à un CDD de trois ans.

Le lieu d’exercice

Le contrat doit préciser les établissements ou écoles dans lesquels exerce l’AESH ainsi que sa résidence administrative.

Il est désormais clairement précisé que les affectations, si elles sont prioritairement définies en fonction des besoins du service, doivent également tenir compte des compétences et du parcours de l’agent (expérience antérieur, formations, etc.). Les souhaits géographiques et les contraintes familiales ou personnelles des AESH doivent également être appréciés ainsi que leurs préférences d’exercice de leurs fonctions (1er ou 2d degré par exemple).

L’exercice au sein d’un Pial

L’emploi du temps et la coordination des AESH intervenant au sein d’un Pial sont définis par le responsable de son pilotage (IEN ou chef d’établissement) ou par délégation par un directeur d’école pour les Pial 1er dégré ou un chargé de mission (enseignant ou CPE) dans les Pial 2d degrés. L’emploi du temps doit prendre en compte les temps de déplacement d’un établissement ou d’une école à un autre établissement ou école au sein desquels l’AESH est affecté.

Le réexamen de la rémunération, l’entretien professionnel

C’est un rappel certes, mais non des moindres !

Avec cette circulaire, le ministère rappelle enfin l’obligation pour les rectorats de procéder au réexamen triennal de la rémunération des AESH et à la tenue d’un entretien professionnel. C’est une application réglementaire que le SE-Unsa réclamait depuis longtemps (retrouvez notre article).

Il appartient aux rectorats de dĂ©finir les modalitĂ©s de l’organisation de l’entretien ainsi que les modalitĂ©s d’évolution de la rĂ©munĂ©ration. Le texte prĂ©cise que le rĂ©examen doit avoir lieu a minima tous les 3 ans mais prĂ©conise un entretien professionnel et un rĂ©examen Ă  l’issue de la première annĂ©e d’engagement. Petit Ă  petit, les groupes de travail sur le sujet se tiennent ou vont commencer Ă  se tenir dans les acadĂ©mies : les sections acadĂ©miques du SE-Unsa y siègent et sont Ă  votre disposition pour vous informer des dĂ©cisions prises dans votre rectorat, n’hĂ©sitez pas Ă  les contacter ici.

Temps de travail, rĂ©munĂ©ration : de nouvelles règles de calcul

C’est une des grandes nouveautés introduites par ce nouveau cadre de gestion. Désormais c’est le temps d’accompagnement hebdomadaire de l’enfant qui servira de référence au calcul de la quotité de service des AESH. Par ailleurs, tous les contrats devront désormais être calculés sur la base de minimum 41 semaines, au lieu de 39 précédemment.

Ex : pour un AESH accompagnant un enfant ayant une notification de 24 heures hebdomadaires

Calcul du temps de service annuel : 24x41 = 984 heures

Calcul de sa rĂ©munĂ©ration brute : 325 (indice de rĂ©munĂ©ration plancher) x 4,69 € (valeur du point d’indice depuis le 1er fĂ©vrier 2017) x (984h / 1 607 heures) = 933,33 €

Concrètement cela va changer quoi ?

Selon les pratiques actuelles de calcul du temps de travail, en particulier pour les AESH dont le temps de travail était lissé, cela pourrait avoir un impact visible sur la rémunération.

Et les cinq semaines supplĂ©mentaires ?

Quid en revanche des 5 semaines supplĂ©mentaires aux 36 semaines de prĂ©sence des Ă©lèves dans les Ă©coles et les Ă©tablissements ?

Cette nouvelle rĂ©partition sur 41 semaines doit permettre de « tenir compte des missions que l’AESH effectue en lien avec l’exercice de ses fonctions en dehors du temps scolaire ». Quelles sont ces missions ? La circulaire indique qu’il s’agit des « activitĂ©s prĂ©paratoires connexes pendant ou hors la pĂ©riode scolaire », ainsi que des « rĂ©unions et formations suivies pendant et hors temps scolaire ». Cette reconnaissance des temps de prĂ©paration et de participation aux rĂ©unions dans le temps de service, et donc dans la rĂ©munĂ©ration des AESH est une amĂ©lioration demandĂ©e par la profession. Nous restons toutefois vigilants sur l’apprĂ©ciation qui pourrait ĂŞtre faite de mobiliser sur ces temps les collègues pour des missions qui ne sont pas les leurs, une dĂ©rive trop souvent observĂ©e ces dernières annĂ©es !

Par ailleurs, il est prévu que si des formations longues sont suivies par les AESH hors période scolaire (hors les 36 semaines de cours des élèves), le contrat devra alors rédigé au-delà de 41 semaines, jusqu’à 45 maximum, permettant ainsi la rémunération de ces temps de formation.

Pour le SE-Unsa, la faisabilité de l’organisation de ces formations reste à confirmer.
D’autre part cela ne peut se faire au dĂ©triment de l’intention affirmĂ©e de prendre en considĂ©ration les "contraintes personnelles et familiales" des agents (garde d’enfant, autre activitĂ©). Enfin, le dĂ©lai de prĂ©venance est pour nous non nĂ©gociable : si cette disposition s’appliquait, elle doit impĂ©rativement faire l’objet d’une information prĂ©cise (dates et lieu des formations), prĂ©alablement Ă  la signature du contrat.

Les missions

Elles restent telles que celles définies par la circulaire du 3 mai 2017. En plus de celles-ci, la circulaire du 6 juin 2019 rappelle que les services académiques, les écoles ou les établissements ne doivent pas confier aux AESH des tâches qui ne figureraient pas dans les textes qui leur sont applicables.
En clair, pas de surveillance des Ă©lèves, de participation Ă  l’organisation administrative des Ă©coles ou Ă©tablissements ou tout autre tâche qui ne serait pas liĂ©e Ă  l’inclusion des Ă©lèves en situation de handicap !

Il est rappelé également que l’AESH contribue au suivi et à la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation des élèves en situation de handicap, pouvant participer à ce titre aux réunions, dispositifs école ouverte ou stage de réussite dès lors que le ou les élèves qu’il accompagne sont concernés.

Les AESH référents

Un ou plusieurs AESH rĂ©fĂ©rents sont prĂ©vus dans chaque dĂ©partement. Il faudra attendre les dĂ©clinaisons locales pour connaĂ®tre les modalitĂ©s prĂ©cises de recrutement dans les acadĂ©mies. Le texte prĂ©cise seulement que ce sont les services dĂ©partementaux, en lien avec ceux du rectorat, qui auront pour mission de les « identifier ». Ces collègues auront pour mission d’apporter un appui mĂ©thodologique aux AESH du territoire, en particulier celles et ceux nouvellement recruté·e·s. Leur fonction devra ĂŞtre mentionnĂ©e dans leur contrat, elle sera « cumulable » avec celle d’accompagnant.

Le SE-Unsa regrette que cette fonction ne fasse pas l’objet d’une reconnaissance financière particulière, comme c’est le cas pour des tuteurs d’enseignants ou de CPE. Nous serons par ailleurs attentifs à ce que ces collègues puissent bénéficier de l’accompagnement d’enseignants référents, de coordonnateurs ou de l’IEN-ASH. Si la fonction est intéressante, elle mérite encore d’être précisée.

La formation

Il appartiendra aux rectorats de rendre effectives les bonnes intentions du ministère en terme de formation pour les AESH. Nos élus locaux y veillent déjà et ont permis des avancées, ce texte sera un appui pour poursuivre notre actions dans les territoires. Sur ce sujet la circulaire rappelle que les AESH nouvellement recruté·e·s, non titulaires du DEAES bénéficient d’une formation d’adaptation à l’emploi de 60h, au plus tard à la fin du premier trimestre de l’année scolaire, voire si possible, avant la prise de fonction. Un paragraphe de la circulaire est consacré à la formation continue, rappelant la responsabilité des services dans la mise en place d’actions de formation spécifiques à l’accompagnement des élèves en situation de handicap et des formations communes aux enseignants et aux AESH sont encouragées. Par ailleurs, les AESH devront avoir accès à la plateforme numérique nationale Cap École inclusive, mise en œuvre en septembre 2019 et destinée à la compréhension des phénomènes de handicap, ouvrant sur des usages et des ressources.

Les AESH, membres de la communauté éducative

Ça va mieux en le disant… Le ministère tient Ă  rappeler -mĂŞme si, pour le SE-Unsa, c’est depuis toujours une Ă©vidence- de façon rĂ©glementaire que les AESH sont des membres Ă  part entière de la communautĂ© Ă©ducative au sein des Ă©coles et Ă©tablissements. Ă€ ce titre, ils·elles doivent notamment :

  • participer « au collectif de travail des Ă©coles et des Ă©tablissements » dans lequel leur intĂ©gration est donc primordiale ;
  • avoir la possibilitĂ© de participer aux Ă©changes entre l’enseignant en charge de la classe et la famille de l’élève bĂ©nĂ©ficiant de l’accompagnement ;
  • ĂŞtre invitĂ©s et pouvoir participer, notamment, aux rĂ©unions des Ă©quipes pĂ©dagogiques et des Ă©quipes de suivi de scolarisation.
Les directeurs d’écoles et chefs d’établissement sont ainsi priés de veiller à la bonne intégration des AESH, en leur garantissant notamment l’accès aux moyens matériels de leurs fonctions (salle des personnels, outils pédagogiques et de fonctionnement, etc...).


Par cette circulaire, le ministère entend poursuivre et concrĂ©tiser le chantier professionnalisation et attractivitĂ© du mĂ©tier d’AESH engagĂ© depuis la rentrĂ©e avec la concertation sur l’École inclusive. Pour ce deuxième Ă©pisode (un troisième devrait avoir lieu sur la rĂ©munĂ©ration l’annĂ©e prochaine), nous restons une fois de plus sur notre faim. Les Pial, les AESH rĂ©fĂ©rents, le nouveau mode de calcul du temps de travail sont autant de nouveautĂ©s menĂ©es au pas de course et nĂ©gligent encore trop l’avis et l’expertise des organisations syndicales et/ou des partenaires sociaux « experts » du handicap (telle que l’APAJH). Le ministre veut aller vite, mais ira-t-il loin s’il continue d’ignorer les actrices et acteurs qui Ĺ“uvrent au quotidien au service de l’École inclusive, au plus près des plus de 100 000 enfants et jeunes en situation de handicap accueillis aujourd’hui dans les Ă©coles et Ă©tablissements ?
 
 
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