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DĂ©claration liminaire CAPN 9 avril 2019
Le pari de la confiance auprès des enseignants est en passe d’être perdu par le ministre. Bien plus que des injonctions et au-delà des discours, les professionnels que sont les enseignants des écoles attendent une gestion qui prenne en compte leurs aspirations et leurs besoins. Mais ils voient la satisfaction de leurs attentes s’éloigner de plus en plus.
Sur le plan de la mobilité géographique, les résultats des mutations interdépartementales sont à un niveau toujours trop loin des espérances des enseignants. Ces résultats ont encore montré une retenue voire une frilosité certaine dans les calibrages d’entrée fixés par les Dasen. De trop nombreux collègues se retrouvent dans des situations urgentes, situations qui, le SE-Unsa l’espère, seront abordées à l’issue de cette CAPN en groupe de travail.
Sur le plan local de la mobilité, les difficultés de mise en place des nouveaux mouvements intra sont bien réelles, et ont été renforcées par les difficultés informatiques lors de la semaine d’ouverture. Retard dans le calendrier, logiciel informatique de gestion devant être réajusté, questionnements autour du fonctionnement des vœux larges, barèmes en évolution… Dans la phase de préparation, le SE-Unsa a constaté les décalages entre ce que permettaient les départements. Certaines notes de service départementales sont tout simplement contradictoires, sans savoir localement si, au final, le logiciel ministériel permettra d’utiliser ce qui a été acté localement, après un long travail avec les organisations syndicales…
Pour le SE-Unsa, la préparation difficile des opérations de mouvement cette année ne garantit ni une meilleure satisfaction des aspirations des enseignants, ni une meilleure réponse aux besoins du système. Le choix de la refonte des mouvements départementaux prend le risque de s’éloigner de la GRH de proximité promue par ailleurs par le ministère.
Sur le plan des carrières, la note de service pour l’accès à la hors-classe des professeurs des écoles a été publiée. Le SE-Unsa acte positivement l’examen des critères de départage en CAP : cela doit permettre de revenir sur celui de l’ancienneté de grade imposée l’année dernière, qui avait fortement pénalisé les professeurs des écoles anciens-instituteurs. Mais il est en désaccord avec la réaffirmation du caractère pérenne de l’appréciation non-issue d’un rendez-vous de carrière, souvent vécue comme arbitraire et sans possibilité officielle de recours. Côté temps partiel, la tendance observée les dernières années se confirme, de trop nombreux enseignants doivent faire face à des refus de temps partiel sur autorisation. On dresse le même constat pour les demandes de disponibilité ou de détachement venant répondre à leurs besoins : les refus se développent, montrant qu’en matière de gestion prévisionnelle et de politique de ressources humaines, des administrations locales ont des marges de progression.
A l’opposé de réponses à leurs attentes légitimes, les enseignants des écoles se voient promettre d’être exclus du processus de décision actant la création d’un établissement public local d’enseignement des savoirs fondamentaux. Le projet de loi dans sa rédaction actuelle ne prévoit en effet aucunement l’avis favorable des enseignants, pas plus que des communautés éducatives. Pire, les professionnels qu’ils sont, se voient menacés de sanction pour ne pas avoir rempli leurs obligations d’évaluations des acquis des élèves. Les enseignants procèdent tous à des évaluations régulières de leurs élèves et ce rappel à l’ordre a été très malvenu et très mal vécu.
La confiance ne se décrète pas, elle se construit. Aujourd’hui, les enseignants des écoles attendent que leurs aspirations et leurs besoins soient traités. En guise de réponse, ils reçoivent injonctions, refus, menaces de sanction et assurance que leur avis n’est pas pris en compte. Le SE-Unsa rappelle son attachement à voir reconnue la professionnalité des enseignants des écoles et à voir enfin leurs aspirations entendues. Le logiciel de la confiance, bien que non-informatique lui, est aujourd’hui à l’arrêt.