Article publié le jeudi 14 mars 2019.
Quand le Ministre troque "CONFIANCE" contre "OBEISSANCE"...
Le
SE-Unsa a eu connaissance d’un courrier du ministère en date du 8 mars
qui enjoint recteurs et Dasen Ă respecter les procĂ©dures disciplinaires Ă
l’encontre des enseignants de CP, CE1 et 6e
qui auraient refusé de faire passer les évaluations ou qui n’auraient
pas transmis les résultats, au motif qu’ils auraient ainsi commis une
faute professionnelle.
Pour le SE-Unsa, avec ce courrier, le ministre passe un cap et troque l’école de la confiance pour l’école de l’obéissance.
Après plusieurs tentatives de discussions de la part des
organisations syndicales sur les Ă©valuations nationales (tant sur leur
contenu que sur leur forme et que sur leur utilisation politique) et une
réunion qui devait déboucher sur d’autres rendez-vous, le ministre fait
le choix du rappel à l’ordre et de la menace.
Il s’appuie sur les textes officiels (Code de l’éducation et décrets
statutaires des enseignants) pour rappeler d’une part l’obligation
qu’ont les professeurs d’évaluer les élèves et, d’autre part, les
limites de la liberté pédagogique qui doit s’exercer dans le respect des
programmes et des instructions du ministre.
Le SE-Unsa a
pris immédiatement contact avec le cabinet du ministre et se met en
capacité d’accompagner tous les collègues qui seront menacés de
sanctions individuelles. Le SE-Unsa rappellera qu’aucun texte officiel
ne prévoit l’obligation d’utiliser les outils nationaux, pas plus
qu’aucune instruction officielle n’a obligé la mise en place des
Ă©valuations Ă mi-CP.
Si le ministre
envisage de s’appuyer sur une définition jurisprudentielle de la liberté
pédagogique pour contraindre des personnels, faire l’impasse sur la
conviction des professionnels n’en est pas moins une erreur grave.