Quand le gouvernement sabote sa propre réforme...
Malgré
l’expression du ministre dans la presse du weekend qui se veut
rassurant sur la mise en œuvre de la réforme du lycée général et
technologique, le SE-Unsa lance, lui, un cri d’alerte. Les moyens
d’enseignement sont actuellement en cours de distribution dans les
Ă©tablissements et confortent le mauvais prĂ©sage d’une rĂ©forme vouĂ©e Ă
l’échec si le gouvernement ne revoit pas sa copie.
Selon les remontées des sections académiques du SE-Unsa, les dotations sont insuffisantes pour proposer des combinaisons variées au choix des élèves, dépasser la hiérarchisation des filières existantes (L, ES, etc.) et remettre en cause la primauté du bac général scientifique.
Pour le SE-Unsa, la carte des spécialités présentée dans les académies, peine même parfois à assurer la reproduction des filières actuelles, sans réussir à favoriser les établissements peu attractifs, qu’ils soient en milieu rural ou milieu urbain.
De plus, au-delĂ du choix de spĂ©cialitĂ©s, c’est la question des conditions d’enseignement qui est posĂ©e. La majoritĂ© a « en mĂŞme temps » dĂ©cidĂ© de mettre en place la rĂ©forme avec moins d’enseignants en rĂ©cupĂ©rant des postes et en multipliant les heures supplĂ©mentaires. Le SE-Unsa dĂ©nonce une logique comptable qui voudrait obliger les Ă©quipes Ă choisir entre moyens d’accompagnement, groupes Ă effectifs rĂ©duits, offre d’options et une palette de spĂ©cialitĂ©s suffisante pour rĂ©pondre aux souhaits des lycĂ©ens.
Enfin, les futurs programmes regardent surtout vers le passé et ne chercheront pas à développer l’esprit critique, l’autonomie, ou encore la coopération, pourtant attendus par l’enseignement supérieur. Cloisonnés, parfois en recul sur la recherche universitaire, trop lourds en contenus, ils devront être revus très vite.
Le SE-Unsa juge que le gouvernement sabote sa propre réforme et l’appelle à prendre ses responsabilités : soit se donner tous les moyens, soit repousser la mise en œuvre de cette réforme pour retrouver ses ambitions initiales.