Article publié le mercredi 9 janvier 2019.
La
répartition entre les académies des mesures budgétaires pour la rentrée
2019 est désormais affichée. Mais, concernant le second degré, c’est un
affichage en trompe-l’œil. En effet, le ministère tente un tour de
passe-passe pour dissimuler la suppression de 2 085 emplois qu’il
convertit en heures supplémentaires.
Le SE-Unsa le redit : les heures supplémentaires et les postes ce
n’est pas pareil, ni pour les élèves, ni pour les professeurs. Ces
mesures vont mettre encore un peu plus sous pression les Ă©tablissements
alors que les enseignants ont exprimé leur opposition aux heures
supplémentaires imposées au travers de la pétition lancée par le SE-Unsa
en septembre :
http://enseignants.se-unsa.org/2eme-heure-sup-imposee-pour-nous-c-est-non
Le SE-Unsa regrette que l’exécutif n’assume pas pleinement ses
décisions budgétaires à cette étape de la communication publique de la
répartition des moyens aux académies. La confrontation au réel est donc
repoussée aux opérations de carte scolaire locales à partir de janvier.
Dans le premier degré, bien que nationalement positive malgré une
baisse démographique, la dotation ne permettra pas à la fois de répondre
aux priorités ministérielles et aux besoins identifiés sur le terrain :
-
achever le dédoublement voulu pour les classes de CP et CE1 en éducation prioritaire ;
-
préserver et structurer l’offre éducative en milieu rural ;
-
améliorer les conditions d’enseignement en maternelle où les
classes sont très souvent surchargées au regard des enjeux de réductions
des inégalités dès le plus jeune âge ;
-
consolider les Rased ;
-
avoir des marges pour avancer sur la direction d’école inscrite à l’agenda social à la demande du SE-Unsa.
Dans le second degré, la suppression des emplois va mettre les
Ă©tablissements sous une pression intenable. En effet ils devront Ă la
fois accueillir 32 144 élèves de plus qu’à la rentrée 2018 et mettre en
œuvre des réformes structurelles importantes comme au lycée général et
technologique ou dans la voie professionnelle. Pour le SE-Unsa, modifier
et élargir l’offre de formation pour chacun des élèves sans dégrader
les taux d’encadrement, préserver les nécessaires groupes à effectifs
réduits et l’accompagnement personnalisé tiendra de la quadrature du
cercle. La martingale des heures supplémentaires se heurtera aux
contraintes organisationnelles et humaines.
Pour le
SE-Unsa, le flou entretenu par le ministère provoquera un atterrissage
brutal lorsque enseignants, parents et élus découvriront la déclinaison
précise de ce budget dans leurs écoles, leurs collèges et leurs lycées.
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