Mercredi
12 décembre, une délégation du SE-Unsa a été reçue au ministère dans le
cadre de la concertation « Ensemble pour une École inclusive ».
Il s’agissait d’échanger autour de l’axe 2 de la concertation, celui
qui concerne l’attractivité et les perspectives du métier d’AESH.
La concertation « Ensemble pour une École inclusive »
Elle a pour but d’opĂ©rer « un saut qualitatif majeur » pour l’École
inclusive. Elle s’appuie sur troix axes : les attendus des familles et
des associations, le métier d’accompagnant, et la mise en œuvre des
Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL)*.
Les représentants du ministère et du secrétariat d’État aux
personnes handicapées ont articulé l’audience autour des missions, des
conditions de travail, des conditions salariales et des perspectives des
accompagnants.
Les missions
Il ne s’agit pas tant de les modifier que de les étendre aux
activités éducatives des temps péri et extra scolaires des enfants et
des jeunes.
C’est dans cette perspective qu’un groupe d’experts, piloté par le
secrétariat d’État, réfléchit à la mise en place d’un dispositif second
employeur.
Cette extension des missions est au cœur du projet de l’Unsa
Éducation. En effet, elle répond à la fois à l’exigence d’une meilleure
inclusion dans la société des enfants en situation de handicap
(rappelons qu’aujourd’hui seuls 20% des enfants concernés accèdent aux
activités péri et extra scolaires), mais également à celle de pouvoir
exercer Ă temps complet pour les accompagnants.
Améliorer les conditions d’exercice des accompagnants : formation et gestion des personnels
Une formation dès l’entrĂ©e dans l’entrĂ©e dans le mĂ©tier, l’accès Ă
la formation continue, et un service de gestion dédié pour les AESH sont
indispensables pour améliorer les conditions d’exercice. Vos retours de
terrain quotidiens en attestent et nous avons largement développé ces
points auprès des représentants du ministère. Nous avons souligné
l’effort indispensable qui devait être accompli en termes de formation
dans les rectorats, aussi bien en termes de formation spécifique sur le
handicap en général, que le métier d’accompagnant en particulier, pour
permettre notamment une meilleure articulation des missions des AESH
avec les personnels enseignants, les Ă©quipes Ă©ducatives et les familles.
Enfin, lorsque nous avons évoqué le DEAES, nous avons malheureusement
pu constater que ce dossier n’avait pas progressé depuis deux ans.
La gestion des AESH a fait en revanche l’objet d’un échange plutôt
construit. Le ministère a été attentif à notre proposition de renforcer
le rôle des CCP, pour y aborder notamment les questions d’affectation,
comme c’est aujourd’hui le cas pour les contractuels enseignants, CPE et
PsyEN.
Améliorer les conditions salariales
C’est bien sûr le point crucial de cet axe 2.
Au-delà de l’accès au temps complet qui certes améliorerait de facto
le montant de la rémunération, nous avons rappelé au ministère que la
réévaluation triennale de la rémunération n’est toujours pas mise en
place dans grand nombre d’académies, et que les AESH restent toujours
exclu·e·s du versement de la prime éducation prioritaire.
Il est illusoire de penser que les difficultés de recrutement,
l’attractivité du métier se résoudront sans une réelle amélioration des
conditions salariales. Le ministère semble enfin conscient de cette
réalité, il est à souhaiter que les arbitrages budgétaires futurs
concrétiseront ce qui reste pour l’instant un vœu pieux.
Les perspectives
C’est bien l’extension des missions des accompagnants en dehors du
temps scolaire qui sont dans les radars du ministère et du secrétariat
d’État. Si nous saluons cette ambition, nous sommes très attentifs aux
modalités de mise en œuvre qui seront proposées. Le retard pris sur la
VAE pour accéder au DEAES, le retour à la semaine de 4 jours et le
faible démarrage du plan mercredi nous laissent circonspects quant à la
capacité de rendre rapidement effectif le projet d’un second employeur,
et donc l’accès à un temps complet pour tous. En attendant d’en voir les
preuves concrètes, nous avons rappelé que des améliorations immédiates
étaient possibles : nous avons insisté longuement auprès de la DGRH pour
que des consignes claires soient données aux rectorats sur le mode de
calcul du temps de travail, et qu’il soit ainsi mit fin au « travailler
plus pour gagner pareil » qui s’est accentuĂ© depuis 4 ans. Le succès de
notre pétition attestant de son utilité ! Idem sur la mise en place de
l’entretien professionnel et du réexamen triennal : 4 ans que cette
disposition réglementaire n’est pas appliquée !
L’avis du SE-Unsa
Fin janvier 2019, nous connaîtrons les propositions du ministère et
du secrétariat d’état sur les axes 1 et 2 de la concertation. Si la
prise de conscience semble réelle sur l’urgence d’améliorer le statut en
développant notamment l’emploi à temps plein, nous restons échaudés par
18 mois de gouvernance qui ont vu se détériorer le statut des
accompagnants : pas question pour le SE-Unsa de continuer l’enchaînement
d’annonces sans mesures concrètes.
* Ces pĂ´les
expérimentés dans chaque académie depuis la rentrée 2018, doivent
permettre de coordonner les aides humaines et pĂ©dagogiques, mais aussi Ă
terme les ressources et appuis médico-sociaux, au niveau des
Ă©tablissements scolaires.