Alors
qu’une circulaire de 2014 prévoyait la révision de la carte de
l’éducation prioritaire pour la rentrée 2019, le ministre de l’Éducation
nationale a annoncé qu’elle serait maintenue jusqu’en septembre 2020.
En attendant, il a chargĂ© Ariane AzĂ©ma (IGAENR) et Pierre Mathiot (Professeur des UniversitĂ©s) d’une mission visant Ă « redĂ©finir
la territorialisation des politiques Ă©ducatives, ainsi que les
politiques dédiées à l’éducation prioritaire et au monde rural dans
toute sa diversitĂ© ».
Cette mission devra mener une rĂ©flexion sur une « vision globale de ce que doit ĂŞtre la politique territoriale de l’Éducation nationale » et d’imaginer de nouvelles modalitĂ©s pour un pilotage de proximitĂ©, de rĂ©flĂ©chir Ă l’attractivitĂ© des postes et de proposer « un cadrage national capable de s’adapter Ă des situations locales très diverses ».
Le ministre a affirmé vouloir éviter les effets de seuil, qui se
cristallisent sur les incompréhensions liées à la sortie de l’éducation
prioritaire, mais aussi mettre fin à l’opposition entre le rural et
l’urbain.
Le SE-Unsa observe que la loi de refondation de 2013 a posé les
jalons d’une préoccupation accrue de la politique d’éducation
prioritaire, qui a été opérationnelle à partir de la rentrée 2015. Des
dispositifs nouveaux ont été mis en place pour répondre aux objectifs
éducatifs ou pédagogiques du
référentiel de l’éducation prioritaire,
comme notamment, le « plus de maĂ®tres que de classes » ou la
pondération en REP+. Toutefois, chaque réseau a ses spécificités et
l’adaptation d’une politique nationale à des réalités locales, ne peut
s’inscrire que dans un temps long, au risque de fragiliser ces
Ă©quilibres.
Pour le
SE-Unsa, une politique affirmĂ©e d’ « Ă©ducation prioritaire » doit ĂŞtre
maintenue dans les territoires les plus en difficulté et ne pas être
diluée, au risque de voir s’effilocher une expertise précieuse en termes
de pratiques pédagogiques, de formation des personnels et de relations
avec les parents : des éléments importants pour la prise en compte des
besoins des élèves des milieux populaires.
Il reste cependant Ă accorder aux Ă©coles dites orphelines, parce
qu’elles présentent exactement les mêmes caractéristiques que les zones
d’éducation prioritaires en termes de difficultés sociales et scolaires
tout en ne bĂ©nĂ©ficiant pas du label « EP », les mĂŞmes moyens humains et
financiers que les écoles et établissements de l’éducation prioritaire.
De même, certains lycées, qu’ils soient généraux, technologiques,
professionnels ou polyvalents, doivent être également labellisés
« Ă©ducation prioritaire » au vu des publics qu’ils scolarisent.
La mission
Azéma-Mathiot commencera ses travaux au mois de novembre. Le SE-Unsa
prendra toute sa part dans la consultation qui s’annonce.