SECTION SE-Unsa du VAL D OISE - IMMEUBLE JACQUES LEMERCIER - 5 AVENUE DE LA PALETTE - 95000 CERGY PONTOISE
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Nous apprenons que des activistes sous appellation « JRE 2014 » tractent et créent l’émotion devant certaines écoles de notre pays.
Nous attirons votre attention sur le fait que, pour les parents d’élèves impliqués dans « ce combat », il s'agit de déscolariser leur(s) enfant(s) une fois par mois.
Notre département ne fait pas exception d’après des retours directs de nos collègues. Ces groupuscules prennent comme prétexte le dispositif expérimental «ABCD de l’égalité» qui serait, selon eux, un moyen de faire la promotion de l’homosexualité à l’école. Cet amalgame sans fondement jette le trouble chez certains parents d’élèves et provoque une agitation qui déstabilise l’Ecole publique.
Dans quelques écoles, des parents d’élèves, apeurés par une campagne menée sur les réseaux sociaux, ont retiré leurs enfants de l’école pour protester contre l’enseignement de la « théorie du genre ». Cette initiative revient à déscolariser les élèves une fois par mois, sans souci de la continuité des apprentissages, au nom d'une idéologie réactionnaire et paranoïaque qui enferme les filles et les garçons dans des rôles stéréotypés. Pour le SE-Unsa, il est inacceptable que des extrémistes instrumentalisent les élèves pour mener leurs luttes politico-religieuses au sein même de l’École de la République.
Combien de fois faudra-t-il le répéter ? La « théorie du genre » n’existe pas, à l’École pas plus qu’ailleurs. Il n’y a aucun complot à l’Éducation nationale pour enseigner l’homosexualité aux élèves. Ce qui existe, ce sont les « gender studies » ou études de genre, initiées dans les années 70 aux États-Unis, qui questionnent les rapports entre les sexes au sein des sociétés, le rôle assigné à chacun en vertu de son sexe et les inégalités qui en découlent. C’est aussi la réalité des violences exercées par sexisme ou homophobie dans notre société.
Pour le SE-Unsa, l’École publique est à sa place quand elle dénonce les inégalités, lutte contre les préjugés et les stéréotypes de genre, donne à chaque enfant, sans discrimination, les mêmes chances de réussite, en même temps que des clés de lecture pour comprendre la société dans laquelle il vit.
L’École publique a pour mission d’instruire mais aussi d’éduquer. Ce faisant, elle permet de former des citoyens respectueux d’eux-mêmes et des autres, prêts à accepter la différence comme une richesse et non comme une menace. Cela passe notamment par l’affirmation de l’égalité entre les sexes, par l’éducation à la sexualité et à la contraception dans le respect des programmes.
Le SE-Unsa dénonce avec vigueur les amalgames et les mensonges portés par la mouvance extrémiste à l’origine de cette action. Il a obtenu du Ministère que des consignes fermes soient données aux recteurs afin que la sérénité de l’École publique ne soit pas troublée et qu’un démenti soit apporté à cette campagne de désinformation qui entache une profession tout entière.
Propager de telles fausses informations peut s’avérer potentiellement dangereux pour les écoles concernées et pour les enseignants qui sont en première ligne face aux réactions épidermiques de certains parents.
Les réactions particulièrement adaptées et professionnelles des directeurs (trices) et des équipes enseignantes ont pu éviter jusqu’à présent que la situation ne dégénère. Cependant, il y a un risque élevé que ces militants poursuivent leurs actions. Ils manifestent l’intention d’agir devant le plus grand nombre possible d’écoles.
Devant ces agissements, et avant qu’ils ne s’étendent, le SE-Unsa 95 demande que l’administration, à tous ses échelons, prenne la mesure de la situation, sensibilise et protège les collègues et les établissements face au risque potentiel que représente cette propagande. Face à ces attaques, le SE-Unsa et l’Unsa Education se trouveront toujours aux côtés des directrices et directeurs et de leurs collègues pour défendre le service public d’Education, et en refusant que la laïcité soit détournée de son sens noble par diverses confessions…
« Les programmes en vigueur ne font aucune référence aux théories
 évoquées. Les consultations nationales sur les contenus des nouveaux 
programmes, auxquels les enseignants ont contribué, et qui entreront
progressivement en vigueur jusqu'en 2017, n'y font pas davantage
 référence ».
Par ailleurs, il convient de rappeler que le fait de priver les enfants 
d'une journée de classe revient à les priver des apprentissages 
nécessaires à leur développement et à leur formation et à rompre une
semaine d'acquisitions fondamentales programmées ; cela va à l'encontre
de toute logique éducative et de l'obligation légale de fréquentation
scolaire.
A ce jour, dans les écoles publiques de France, les professeurs ne sont 
autorisés à dispenser aucun enseignement que véhiculent les réseaux 
sociaux qui sèment la panique. L'école demeure le lieu
 apaisé des apprentissages conformes aux programmes en vigueur.