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Loi Blanquer : Acte 1 de la dĂ©fiance
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La loi Blanquer poursuit son chemin législatif : après l’examen en Commission des affaires culturelles, les débats en séance plénière à l’Assemblée nationale se sont déroulés du 11 au 19 février, avec plus de 1000 amendements à examiner.
Pour le SE-Unsa, à chaque étape, le ministre creuse davantage le sillon de la défiance avec la communauté éducative.

Le vote en faveur de la loi, par une Assemblée Nationale désertée, illustre bien le mal de notre démocratie.

Comment une loi, si importante soit-elle pour nos enfants et l'avenir de notre sociĂ©tĂ© peut Ă  se point s'Ă©crire dans l'indiffĂ©rence la plus totale ? 

Où sont nos députés de gauche ? Où sont les députés de la majorité qui s'enorgueillissent de défendre les valeurs de l'école pour tous, qu'ils portaient lorsqu'ils étaient encore "de gauche" ?

On s'en souvient, l’École de la confiance allait faire son entrée dans le code de l’éducation avec l’article premier de cette loi.

La dĂ©finition de la communautĂ© Ă©ducative Ă©tait complĂ©tĂ©e par un nouvel alinĂ©a construisant « le lien de confiance » par « l’engagement et l’exemplaritĂ© » des personnels impliquant alors « le respect des Ă©lèves et de leurs familles ». 

Mais de nombreux enseignants se sont émus de cet article, craignant pour leur liberté d’expression.

Le Conseil d’État a, pour sa part, demandé le retrait d’un article inutile.

Le ministre aurait pu alors retirer cet article comme signe de sa volonté d’apaisement. Il n’en est rien : l’article subsiste dans sa rédaction originale avec un renvoi à la loi de 1983 définissant les droits et obligations des fonctionnaires. Comme entrée en matière, on pouvait rêver mieux !

Initialement justifié par la décision présidentielle d’abaisser à 3 ans l’âge de l’instruction obligatoire, le projet de loi comporte une dizaine d’autres sujets offrant une apparence hétéroclite. S’y est ajoutée, depuis quelques jours, sous la forme d’un amendement parlementaire et sans aucune concertation, la création d’établissements publics des savoirs fondamentaux permettant de regrouper des classes primaires et le collège...

Un projet, une volonté, qui vient rompre un peu plus le lien entre l'ensemble de la communauté éducative et un ministre coupé de la réalité de l'école ou bien trop sûr de son objectif à atteindre : multiplier les établissements élitistes comme le sont les écoles européennes et ainsi offrir sur un plateau l'école primaire au privé, avec comme accompagnement de choix : l'obligation pour les collectivités, donc l'Etat, donc l'argent public de financer tout ça...

Si l'instruction obligatoire dès 3 ans est une revendication que le SE-Unsa porte depuis 2004 pour éviter tout remplacement de l'école maternelle par des jardins d'éveil et pour permettre de scolariser les quelques élèves qui ne le sont pas actuellement pour des questions de fragilité sociale ou territoriale, sa mise en oeuvre au sein de cette Loi si mal nommée de la confiance, portée par Jean-Michel Blanquer, est un retour en arrière néfaste pour notre Ecole.

Cette mesure nĂ©cessaire de sĂ©curisation et de reconnaissance de l’école maternelle doit conduire Ă  des amĂ©liorations concrètes pour l’École publique, et ceci sans effet d’aubaine pour l’enseignement sous contrat. 

Tous les articles ne sont ni de même nature, ni de même portée, mais plusieurs d’entre eux contribuent bien à un projet de transformation de l’École. Ils traduisent une volonté de revenir sur plusieurs dispositions de la loi de Refondation pour mieux exercer un contrôle vertical :
 
- La transformation du Cnesco en un conseil d’évaluation de l’École chargé de synthétiser les évaluations « maison ».
- La reprise en main du ministère pour les référentiels de formation des personnels et la désignation de directeurs des INSPé (ex-Espé)
- Les expérimentations pédagogiques impulsées d’en haut

Par ailleurs, d'autres mesures contribueront à renforcer les inégalités entre les élèves comme la création d’un statut dérogatoire au statut des EPLE : l’EPLE international, qui accueillera des élèves sélectionnés.

En conclusion, le SE-Unsa juge que ce projet de loi, aussi bien dans la méthode que dans le contenu, traduit bien le fossé qui se creuse entre le ministre et les personnels de l’Éducation nationale. Décidément, la confiance ne se décrète pas...

 

 
 
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