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SE-UNSA 93


 Par SE-UNSA 093
 Le  lundi 4 mai 2015

Réforme du collège : foire aux questions

 

1. Les grands axes de la réforme

2. Le devenir des enseignements actuels 

3. L'organisation pédagogique du collège 

1. Les grands axes de la réforme du collège

Que dit la loi d’orientation sur les enseignements dispensés au collège ?

Selon le rapport annexé de la loi, le collège unique doit être repensé. “Le collège unique est organisé autour d’un tronc commun qui autorise des pratiques différenciées (...) Pour favoriser la réussite des élèves et préparer la suite de leur scolarité après la classe de troisième, des modules d’enseignements complémentaires au tronc commun peuvent être proposés.”

“Il est donc nécessaire de réaffirmer le principe du collège unique à la fois comme élément clé de l’acquisition, par tous, du socle commun et comme creuset du vivre ensemble.”

Cette organisation en tronc commun + enseignements complémentaires structure la réforme du collège engagé par le ministère.

 Que sont les enseignements complémentaires ?

Les enseignements complémentaires devraient être dispensés sous forme d’enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) et de d’accompagnement personnalisé pour un volume de 4 heures/semaine dans le cycle 4, avec au minimum 1H d'accompagnement dans ces 4 heures, et au minimum deux thématiques d'EPI traitées dans l'année.

L’objectif des EPI est de permettre aux élèves de mobiliser leurs connaissances et leurs compétences pour mener un projet collectif en lien avec une thématique interdisciplinaire. Le cadre d’organisation sera souple, préparé en conseil pédagogique et voté au conseil d'administration : choix des thèmes par niveau, durée, groupe-classe ou groupes inter-classes, etc.  

Pour le SE-Unsa, tous les enseignements contribuent à l’acquisition du socle commun. Les enseignements complémentaires doivent être avant tout des espaces garantis pour la différenciation pédagogique : diversifier les pratiques, favoriser les projets, prendre en compte les besoins des élèves.

Qu’est-ce que le tronc commun ? Quelles sont les disciplines qui y participent ?

Le tronc commun rassemble l’ensemble des disciplines existantes au collège actuellement. Les enseignements optionnels ne figurent pas dans le tronc commun. Le tronc commun rassemble donc : français, histoire-géographie (et EMC), maths, SVT, Physique-Chimie, Technologie, LV1, LV2, éducation musicale, arts plastiques, EPS.

Pour le SE-Unsa, une réforme réussie passe par la reconnaissance de toutes les disciplines, et leur contribution à l’acquisition du socle commun.

Que deviennent les options existantes au collège ?

Les options actuelles sont intégrées dans les enseignements selon des modalités diverses. Le latin-grec est maintenu en plus des horaires communs à tous les élèves, pour les élèves qui le choisissent (enseignement de complément). Il n’y a plus de bonifications liées à des options pour le brevet des collèges. Les modalités d’obtention du DNB seront revues ultérieurement et adossées au nouveau socle commun.

Les classes CHAM, CHAT, CHAD devraient toujours exister, ainsi que les sections internationales et les sections sportives.

Quand va se mettre en place la réforme du collège ?

La réforme du collège, avec la mise en place des nouveaux programmes, aura lieu à la rentrée 2016. Le ministère prévoit d’ici là consultation sur les nouveaux programmes en avril-mai. Les textes officiels (décrets) sont présentés au CSE du 12 mars pour le socle commun et du 10 avril pour la réforme du collège. Les deux textes ont été adoptés largement. L’année 2015-16 sera une année de formation et d’élaboration des projets pédagogiques dans les collèges.

Pourquoi la classe de 6ème est-elle différente des autres niveaux ?

La classe de 6ème devient la troisième et dernière année du cycle 3 dit de consolidation. Elle se distingue des classes de 5ème-4ème-3ème (cycle 4, des approfondissements). Cette classe s’inscrit donc dans une continuité renforcée entre école et collège. En 6ème, tous les élèves auront 3 heures d’accompagnement personnalisé (au lieu de 2 actuellement). Par contre, les enseignements pratiques interdisciplinaires n’y sont pas prévus.

Pour le SE-Unsa, s’il est nécessaire de répondre aux besoins et aux difficultés de manière particulière dès la classe de 6ème, la pédagogie de projet doit également y trouver sa place, car elle est source de motivation et d’engagement pour les élèves.

Le SE-Unsa demande à ce que la diversification pédagogique en 6ème ne se limite pas à de l'accompagnement personnalisé. Les projets doivent aussi y trouver leur place.

 Que deviennent les SEGPA ?

Le ministère devrait communiquer rapidement sur les SEGPA. Le discours tenu est rassurant. Les SEGPA seront partie intégrante de la réforme du collège. Le projet de circulaire tant attendu sur les SEGPA est sorti.

Les moyens vont-ils baisser ou augmenter ?

Les moyens doivent augmenter progressivement. 4000 ETP sont prévus en plus selon le ministère pour mener la réforme du collège. À l’échelle du territoire national, cette augmentation est bienvenue mais à relativiser. Le SE-Unsa sera attentif et exigeant pour qu’au final les DHG des collèges soient réellement abondées. Le SE-Unsa réclame des moyens pour faire réellement du collège un lieu d’épanouissement et de construction de la citoyenneté. Les heures d’enseignement ne forment pas le tout de la vie collégienne.

Le SE-Unsa a saisi directement le ministère sur la question des 4000 postes promis, en démontrant que le compte n'y est pas (seul syndicat à tenir les comptes). Le Ministère a dû expliquer et présenter la façon dont les postes seront créés et mis en oeuvre. La création des 4000 postes s'étalera donc sur les rentrées 2016 et 2017.

Le SE-Unsa a demandé une enveloppe supplémentaire pour financer l'horaire insuffisant en LV1 en classe de 6ème. La ministre vient d'adresser un courrier au SE-Unsa pour y répondre favorablement.

Que va devenir le Brevet des collèges (DNB) ?

Le nouveau brevet des collèges sera redéfini ultérieurement, après la réforme du collège, au mois de mai 2015. Il s’articulera pleinement avec le nouveau socle commun.

 L'enseignement privé est-il concerné par la réforme ?

OUI, l'enseignement privé sous contrat est concerné au même titre que l'enseignement public par cette réforme.

Que deviennent les 3ème prépa-pro ?

​Les classes de troisième dite "préparatoires à l'enseignement professionnel" sont maintenues, avec des volumes horaires identiques à l'enseignement général, mais avec une dotation horaire supplémentaire "pour le traitement des difficultés scolaires importantes" selon le projet d'arrêté. Les enseignements complémentaires, par dérogation, "doivent permettre aux élèves de découvrir différents champs professionnels" et comprend des périodes de stage en milieu professionnel.

  

2. Le devenir des enseignements actuels

Y-aura-t-il de nouvelles disciplines au collège ?

NON. Mis à part l’EMC créé par la loi, et assuré par les professeurs d’histoire-géographie en remplacement de l’éducation civique, il n’y a pas de nouveaux enseignements disciplinaires. Ce qui n’empêche pas l’introduction de nouveaux champs de connaissance, comme annoncé : l’algorithme, le codage, un EMI qui apparaît clairement dans les programmes, tout comme l'histoire des arts. Ces « enseignements » sont intégrés aux disciplines et pourront se développer dans les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI).

Est-ce que des disciplines perdront des heures ?

Selon le ministère, toutes les disciplines retrouveront au minimum leurs horaires de fonctionnement actuels. La différence avec l’existant est qu’une petite partie de cette dotation disciplinaire sera consacrée à la mise en place de projets, au choix des équipes d’enseignement.

Le SE-Unsa a obtenu le principe du maintien des moyens globaux disciplinaires, qui à la base garantissent les postes dans les collèges. Le SE-Unsa a obtenu ainsi que les heures de projet ne soient pas les variables d’ajustement des DHG.

Le SE-Unsa a obtenu que l’horaire des Langues vivantes soit amélioré, tant pour la LV1 (le projet ne prévoyait que 3H en 6ème, que pour la LV2).

Voir la lettre de la ministre répondant favorablement au SE-Unsa.

Voir la grille horaire du tronc commun.

L’EIST va-t-il être généralisé ?

La grille présente un horaire globalisé de 4H en classe de 6ème (uniquement) pour les SVT, la Technologie, et la Physique-Chimie. Cette modalité n’a pas pour objectif, selon le ministère, d’imposer une généralisation de l’EIST, mais elle le permet dans les collèges qui souhaitent le pratiquer. Ainsi un enseignement de Physique-Chimie pourrait-il intervenir dès la sixième. Ce n’est pas sans poser des problèmes sur la cohérence dans la mise en place des nouveaux programmes de cycle. Le SE-Unsa demandera à ce que les horaires des disciplines scientifiques soient définis par discipline, tout en permettant réglementairement, là où des équipes le souhaitent ou le pratiquent déjà, de fonctionner différemment.

En tout cas, l’idée de rendre les professeurs de sciences et technologie polyvalents n’est pas à l’ordre du jour.

Consulter notre fiche : quels horaires pour les sciences et la technologie ?

 Que devient le latin-grec ? 

Les collèges qui proposaient l’option facultative de latin pourront l’inclure dans l’enseignement complémentaire dédié aux Langues et Culture de l’Antiquité (LCA), de la 5ème à la 3ème. Il se destine aux élèves volontaires, qui bénéficieront donc de 5 heures de plus dans leur scolarité au collège. De plus, les professeurs de lettres classiques pourront mener des EPI LCA pour tous les élèves. 

Que devient la DP3 ? Qu’est-ce que le Piiodmep ?

La DP3 est supprimée et remplacée par un parcours qui s’adressera à tous les élèves. Ce parcours, le Piiodmep, est inscrit dans la loi d’orientation. Il s’appuie sur les enseignements disciplinaires du tronc commun et trouvera des espaces pour développer des projets dans les modules des enseignements complémentaires.

Le SE-Unsa est favorable à la découverte du monde économique et professionnel et des enjeux de l’orientation pour tous les élèves. Les collègues qui se sont investis dans la DP3 doivent pouvoir le faire dans les enseignements complémentaires. Certains projets, comme les mini-entreprises, ne doivent pas être menacés par la nouvelle organisation du temps. 

Que deviennent les classes bilangues ?

Les classes bilangues sont supprimées, mais des classes bilangues (en 6ème uniquement) seront maintenues pour assurer la continuité pédagogique entre l’enseignement de LV dispensé en primaire, et la 5ème (cycle 4). Dans ce cas précis, les classes bilangues bénéficieront d’un financement des rectorats. Tous les élèves commenceront la LV2 dès la 5ème, avec un horaire augmenté (7.5h sur le cycle 4 contre 6h actuellement).

 

3. L'organisation pédagogique du collège

La réforme du collège concerne-t-elle les programmes ?

La réforme du collège est articulée à la refonte des programmes et du socle commun, à laquelle travaille le Conseil Supérieur des Programmes. Les décisions structurelles prises sur le collège doivent donc être en cohérence avec le nouveau socle commun.

Néanmoins, la réforme du collège touche plus à l’organisation des enseignements qu’à leur contenu. Exemple : faire commencer la LV2 en classe de 5ème au lieu de 4ème.

Le SE-Unsa veillera à la cohérence globale entre programmes, temps disponibles pour les réaliser, et organisation pédagogique. Il s’agit bien de sortir de la course aux programmes pour passer à une logique de construction progressive des apprentissages des élèves. 

De quelle autonomie est-il question dans cette réforme ? 

La réforme prévoit de consacrer 20% du temps d’enseignement à l’autonomie. Cette autonomie est néanmoins encadrée : ce sont d’une part des heures pour mener des projets interdisciplinaires dans des thématiques définies par le ministère et pour accompagner les élèves dans leur travail et leur parcours, d’autre part des marges d’heures-profs pour pouvoir travailler en groupe réduit. Le conseil pédagogique aura un rôle essentiel à jouer pour utiliser ces marges d’autonomie. 

Le SE-Unsa souhaite que cette autonomie pédagogique soit importante mais encadrée. 

La réforme supprime-t-elle la possibilité de travailler en groupes à effectifs réduits ?

Non, au contraire ! La réforme du collège propose de multiplier par 6 les moyens réglementaires pour travailler en groupe à effectifs réduits. En 2017, chaque classe bénéficiera de 3h de marges-profs, qui peuvent être utilisées de façon différente : pour l’accompagnement personnalisé, disciplinaire, pour les dédoublements et la co-animation lors des EPI.

Consulter notre fiche : les marges-profs, plus d’heures pour travailler mieux

Quelles seront les thématiques des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) ? 

Le ministère envisage de créer 8 thématiques :

a)      Corps, santé, bien être et sécurité

b)      Culture et création artistiques

c)       Transition écologique et développement durable

d)      Information, communication, citoyenneté

e)      Langues et cultures de l’Antiquité

f)       Langues et cultures étrangères ou, le cas échéant, régionales

g)      Monde économique et professionnel

h)      Sciences, technologie et société.

Le SE-Unsa a agi pour ce que ces thématiques ne se transforment pas en options déguisées, s’adressent bien à tous les élèves, et portent sur des objets d’enseignement présents dans le socle commun.  Les EPI ne concernent que le cycle 4.

Les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), c'est comme les IDD ?

Les objectifs des enseignements sont proches des IDD, mais leur mise en œuvre ne sera pas la même et dépendra des choix effectués dans les collèges. Par exemple, la double-intervention de professeurs n’est pas imposée, elle relève des choix effectués par le collège, qui utilisera pour cela les marges heures-profs prévus pour chaque classe. Enfin une partie des heures seront consacrées à l’accompagnement des élèves, et non aux heures de projet interdisciplinaire. Voir « que sont les enseignements complémentaires ? ».  

Les élèves devront au minimum traiter 6 thématiques. Ils bénéficieront de 2 à 3 heures d’EPI par semaine. Les EPI peuvent être annuels, trimestriels, ou annuels.

Voir notre article : les EPI, pourquoi, comment ? sur notre blog « ecolededemain »

Pourquoi les EPI sont-ils organisés ainsi ?

 Le total des heures élèves précise que les élèves auront, pour le cycle 4, 22+4 heures par semaine. Les EPI (et l’accompagnement) sont donc intégrés aux horaires disciplinaires. Cette solution a des avantages : faciliter la mise en œuvre sans forcément faire des mises en barrette, ne pas baisser les moyens alloués aux disciplines (et donc sécuriser les postes), empêcher l’augmentation mécanique du nombre de classes à prendre en charge, éviter que les heures de projet soient les variables d’ajustement des services.

Par ailleurs, le ministère rappelle que ces EPI s’inscriront dans le socle commun. Ce n’est pas un travail à part. En faisant un EPI, un professeur traite bien de sa discipline et du programme, même si l’activité et la production des élèves sont interdisciplinaires.

Par ailleurs, un professeur ne fera pas systématiquement un EPI avec toutes ses classes. Qu’il fasse ou non un EPI avec une classe, les horaires disciplinaires sont garantis et identiques. Les EPI sont avant tout un temps et un espace identifiés pour travailler différemment avec les élèves.

 Voir notre article : les EPI, pourquoi, comment ? sur notre blog « ecolededemain »

Que devient l’accompagnement personnalisé ? Comment seront accompagnés les élèves ? 

De la même façon que les EPI, l’accompagnement personnalisé est compris dans les moyens donnés aux disciplines. L’horaire minimum prévu est de 1h pour le cycle 4, et de 3H pour la classe de 6ème. Les équipes pédagogiques auront donc la responsabilité de la mise en œuvre de cet accompagnement.

Les horaires peuvent-ils être modulés sur le cycle ?

L’article 10 de l’arrêté donne la possibilité aux équipes pédagogiques de pouvoir moduler les horaires disciplinaires sur le cycle. Le SE-Unsa a formulé un certain nombre de garanties, prises en compte par le ministère, en demandant à ce que les modulations soient pondérées (sur un horaire faible), identiques pour tous les élèves d’un niveau, fixées pour une durée de trois ans.

Où puis-je consulter directement les textes officiels ?

​Le SE-Unsa publie les décret et arrêté post CSE, qui définissent la nouvelle organisation des enseignements au collège. Les informations les plus importantes figurent dans l'arrêté, notamment les nouvelles grilles horaires, la définitoin et l'organisation des enseignements complémentaires, les thématiques des EPI, le nombre et l'usage des marges-profs.

Où puis-je consulter la nouvelle grille horaire ?

L’arrêté présente les grilles horaires. Le SE-Unsa a produit une grille complète qui permet de comparer la grille actuelle et la grille de la réforme pour les enseignements du tronc commun.

Pour consulter la grille du SE-Unsa.