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SE-UNSA 93


 Par SE-UNSA 093
 Le  lundi 7 octobre 2013

Déclaration au CDEN du 7 octobre 2013

 

Déclaration du SE Unsa 93 pour le CDEN du 7 octobre 2013

Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,

Bien que l’ordre du jour de notre séance porte sur les dotations de Fonctionnement des collèges au titre de l'année 2014, je souhaiterais faire un point sur la situation de l’École  en ce début d’année scolaire

Cette rentrée scolaire est la première entièrement de la responsabilité du nouveau gouvernement. Elle s'est faite au niveau national avec plus de 7000 postes supplémentaires dans les écoles et les établissements. Au niveau du discours, on est enfin sortis des propos stigmatisants sur les enseignants et le cap de la nécessaire évolution de notre système éducatif est clairement annoncé.

La conception de l'école qui transparaît  à travers ces différents discours est à l'opposé de celle des précédents gouvernements. Nous retrouvons une vision de l'école qui renoue avec les valeurs républicaines et qui s'inscrit résolument dans le cadre du service public.

Mais pour autant nos collègues ne s'inscrivent pas dans un registre de l'enthousiasme ou de l'approbation sans réserves de la politique de Vincent Peillon. Ils sont d'autant plus dubitatifs qu'un an après l'alternance, les conditions de travail, de rémunération n'ont guère changé et que les effets de la loi d'orientation se font attendre concrètement. La transformation de leur quotidien n'est pas toujours palpable, même s'ils ont bien perçu le changement de tonalité par rapport à l’École et à leur profession.

 

Sur le plan départemental, la rentrée a été difficile pour certains collèges et lycées. On peut toujours déplorer les conditions d'affectation des Titulaires sur Zone de Remplacement et des personnels contractuels. De plus, nous regrettons que des problèmes de locaux et/ou de matériels n'aient pas permis à certains collègues de travailler sereinement et d'accueillir nos élèves dans de bonnes conditions.

Concernant, les problèmes de listes d'attentes et de seuil de classes pas toujours respectés, nous espérons que la livraison des 5 nouveaux collèges à la rentrée 2014 permettra de faire face à l'augmentation des effectifs et d'éviter aux familles de subir des situations problématiques liées aux affectations.

 

Au sujet des rythmes scolaires, le SE-Unsa soucieux depuis toujours de promouvoir l'efficacité et la démocratisation du système éducatif, est prêt à prendre sa part dans la réflexion et le débat sur des choix majeurs. Mais nous affirmons aussi qu'il n'y aura pas de réforme qui tienne sans les personnels, à quelque catégorie qu'ils appartiennent, et moins encore contre eux ou sans que leurs avis soient pris en compte.

Nous demandons également, au vu des quelques expériences qui ont déjà lieu, qu’aucune dérogation au décret ne soit accordées afin d’apporter un maximum de régularité et de ne pas aller à l’encontre de l’esprit de cette réforme, à savoir des journées plus courtes.

 

De plus, au moment où vient d’arriver une charte sur la laïcité dans nos établissements scolaires, force est de constater qu’hélas, sur le terrain, certains collègues sont toujours confrontés à des directives contradictoires et se trouvent donc sous le feu d’ordre et contre-ordre.

Il nous semble indispensable qu’à travers, entre autre, le règlement type départemental les consignes soient clairement édictées et portées à la connaissance de tous les échelons de la hiérarchie afin que chacun parle d’une seule et même voix. Cela éviterait que la confusion qui règne aux sujets des règles régissant la laïcité fasse le jeu de ceux qui ne demandent que cela.

A quand une circulaire claire qui permettra aux enseignants de savoir comment agir ?

 

Je souhaite terminer mon intervention par un sujet de société d'actualité sur laquelle les enseignants et éducateurs que nous sommes ne peuvent rester insensibles.

On croyait ce temps révolu, celui du discours de Grenoble et des expulsions brutales. Mais, en période de crise, les Roms restent toujours des boucs-émissaires faciles : étrangers sans attaches, vivant dans des bidonvilles sordides.

Nous dénonçons les propos laissant entendre que les Roms ne peuvent pas s’intégrer en raison de «modes de vie extrêmement différents des nôtres» et de leur «vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie.»

 

Leur auteur oublie en effet de rappeler :

  1. qu’en tant que citoyens européens, les Roms jouissent de la même liberté de circulation sur le territoire de l’Union européenne que nous,
  2. que les discriminations subies dans leurs pays d’origine et la misère les contraignent à l’exil, et non leur nomadisme supposé;
  3. que la législation européenne et française leur interdit jusqu’en 2014 de travailler sur notre territoire et donc d’avoir un revenu leur permettant d’accéder à un logement décent ;
  4. que la scolarisation de leurs enfants n’est pas facilitée et qu’il est impossible d’être assidu à l’école quand on est expulsé de son lieu de vie ;
  5. que les démantèlements des camps de Roms se font souvent sans décision de justice préalable et sans solution de relogement, au mépris de la circulaire du 26 août 2012 tant vantée par le gouvernement.

 

Personne ne choisit de vivre dans un bidonville et les Roms ne sont pas responsables de la situation qui leur est faite. Les enfants encore moins, doublement victimes parce qu’ils vivent dans des conditions terribles et sont privés de scolarisation en cas d’expulsion.

En stigmatisant les Roms, le ministre de l'intérieur entretient les préjugés contre la plus grande et la plus pauvre minorité ethnique d’Europe. Il encourage au racisme le plus décomplexé et fait le jeu de l’extrême-droite xénophobe. La République ne peut pas véhiculer de tels discours.

Pour nous, tout doit être mis en œuvre pour permettre aux enfants roms et à leur famille de s’intégrer dignement dans la société française, dans le respect des droits fondamentaux de l’Homme que sont le droit au logement, le droit au travail et le droit à l’éducation.

 

Je vous remercie de votre attention.

 

Hawa SALL