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SE-UNSA 93


 Par SE-UNSA 093
 Le  mardi 25 janvier 2011

Déclaration CAPD 24 janvier 2011

 

Déclaration liminaire CAPD du 24 janvier 2011

 

Monsieur l’inspecteur d’académie,

C’est une tradition, personne n’y échappe, le SE UNSA vous adresse tous ses vœux 2011 ainsi qu’aux personnels de l’inspection académique bien qu’il nous soit difficile de souhaiter une bonne année 2011 à bon nombre de victimes de la politique de monsieur Sarkozy avec la déréglementation du marché du travail, la précarisation dans les services publics, l’appauvrissement de l’Education nationale…

Pour ce Noel, certains ont été particulièrement gâtés. Ainsi, sous son sapin, l’école privée a trouvé 4 millions d’euros, car son ange gardien, le sénateur Carle veille sur elle, une école qui choisit sur dossier ses élèves, les bons et les sages en priorité, subventionnée par les impôts de tous pour satisfaire le choix de quelques uns. 

 

Par contre, l’école publique et laïque est bien punie : non seulement, on ampute son budget de 4 millions d’euros alors qu’elle accueille tous les élèves, même les handicapés, les hautement perturbateurs, les non francophones, ceux en difficultés etc… mais en plus on lui supprime 16 000 postes.

Les français avaient compris avec la réforme des retraites, qu’ils travailleraient plus longtemps pour gagner moins mais les enseignants gagneront aussi des classes plus chargées.

La Seine Saint Denis perdrait 20 postes pour le premier degré, -40 postes en collège, -20 en lycée, alors que notre département connaît la plus forte augmentation démographique sur l’académie soit 2160 élèves supplémentaires. 25 postes d’administratifs dans l’académie seraient également supprimés.

Cette vision purement comptable ne tient pas compte de la réalité du terrain. Rappelons que le public des élèves du 93 n’est pas tout à fait le même que celui du 77 et 94.

C’est pourquoi nous étions une fois de plus dans la rue ce 22 janvier à Paris.

 

Qu’avons-nous fait pour mériter tout cela ?

 

En France, les enseignants ont des salaires inférieurs de 20% par rapport à ceux des autres pays européens. La revalorisation récente est ridicule et ne concerne que 25% des enseignants. Par contre, les recteurs eux, toucheront leur prime à la casse du service public d’éducation entre 15 000 et 20 00 euros.

 

Comme nous ne vivons pas seulement que de pédagogie, d’amour et d’eau fraiche, nous nous préoccupons aussi de nos pénates : les collègues s’aperçoivent pour l’un qu’il n’a pas perçu telle prime, pour un autre une indemnité toujours en retard, ou un trop perçu retiré sans être prévenu, l’impossibilité de joindre son gestionnaire, d’obtenir des réponses, des difficultés à lire la fiche de paie etc. Par contre ils constatent la promptitude à retirer plusieurs journées de salaire suite aux grèves contre la réforme des retraites jusqu’à 4 jours le même mois.

Alors ça les énerve. D’ailleurs ils sont de plus en plus nombreux à nous solliciter afin de saisir le tribunal administratif. Nous n’échappons pas à la judiciarisassion de la société.

Il est vrai que 18 gestionnaires pour 11 000 enseignants, c’est vraiment trop peu surtout quand ils ne sont pas remplacés lors d’un congé de maladie ou de maternité.

Comme l’argent est le nerf de la guerre, monsieur l’inspecteur d’académie, le SE UNSA vous demande de vous pencher sur le berceau de la DIMOPE 4, afin de trouver les remèdes pour apaiser ce mécontentement ambiant.

 

Et nos jeunes enseignants dans tout cela ?

Ils ne sont même plus formés, conséquence de la réforme de la mastérisation que le se Unsa et l’Unsa éducation ont combattue.

Enfin pendant ses vœux, le président de la République reconnait implicitement l’échec de cette réforme et confirme ainsi l’analyse développée avec constance par notre fédération UNSA Éducation. Nous regrettons une prise de conscience bien tardive alors que le SE UNSA avait prévenu de ces effets désastreux, nos stagiaires seront une génération sacrifiée cette année et nous espérons, monsieur l’inspecteur d’académie que vous aurez un regard bienveillant à leur encontre lors de leur certification.

 

Janvier est aussi le temps de l’évaluation car en France on passe plus de temps à peser le cochon qu’à le nourrir. La polémique est en effet montée d’un cran.

Statistiques, codage binaire inapproprié, exercices trop difficiles nécessitant des manipulations du ministère... Le SE UNSA revendique toujours d’autres évaluations au service des élèves et de leurs enseignants des évaluations diagnostiques »visant des compétences du socle commun.

 

Pour terminer, Le SE-Unsa formule d’autres vœux pour 2011 et notamment que l’Education redevienne une priorité nationale, que le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux cesse et que les personnels retrouvent la confiance et la sérénité nécessaires pour exercer leurs missions au sein du service public d’éducation.

 

Isabelle GUIGON 

Elue CAPD

Pour le SE UNSA 93