20 mars 2015 : la fin du monde annoncée par les calendriers mayas, lue dans le marc de café par certain créateur de mode puis par certaines instances de l'éducation nationale cette année, ou comment l'obscurantisme laïque s'ajoute à d'autres.

Non contents de ne pas anticiper l'éclipse du 20 mars (rien au niveau pédagogique, rien au niveau matériel avant qu'il ne soit trop tard pour se préparer sauf motivation personnelle), le ministère et divers services du rectorat ou de l'académie ont joué à la surenchère en cloîtrant nos élèves dans leurs classes, rideaux tirés, enfants confinés dans les préaux couverts, à 2 mètres des fenêtres ou ouvertures, s'ils n'étaient munis des précieux sésames, les lunettes solaires introuvables sauf par correspondance.

Dépité, le soleil s'est d'ailleurs retranché pour nos régions non seulement derrière la lune mais également derrière les nuages qui nous ont empêché d'observer quoi que ce soit si ce n'est par … internet !

 

Cette ouverture générale de parapluies et ombrelles a apporté les résultats secondaires « amusants Â» suivants :

 

* des parents ont retiré leurs enfants de l'école ce matin-là pour observer l'éclipse avec les équipements idoines ;

* les connexions internet ont explosé ce matin-là en plus des besoins de chauffage (il faisait alors froid sans soleil) ! Les centrales nucléaires ont failli décrocher :-)

et d'autres conséquences moins amusantes :

* des parents paniqués ont retiré leurs enfants de l'école ce matin-là,

* des élèves pensaient que la fin du monde allait se produire comme les tracts reçus dans leur boîte aux lettres le suggérait…

et globalement la science à l'école a fait de nombreux pas en arrière : partout ailleurs dans la France, l'éclipse a pu être observée et étudiée en direct avec lunettes ou en indirect au travers de passoires, d'écumoires, de mains croisées, de cartons troués, etc.  sans qu'aucun Å“il n'ait subi le moindre traumatisme.

Quelle sera la prochaine victime ? Nous devons montrer l'exemple.

En ces temps de retour aux fondamentaux, à la laïcité, il ne ferait sans doute pas bon à un Copernic de se promener dans certaines cours d'écoles.

Donnons de la voix et exigeons de notre ministère qu'il se donne les moyens de ses ambitions légitimes.

Eric Betencourt

SE Unsa 93