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Direction d’école et aide administrative
Article publié le vendredi 2 septembre 2011.
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Direction d’école : le Sien-Unsa et le SE-Unsa demandent le maintien des emplois d’aide administrative

« Le SE-Unsa a décidé, lors de son dernier conseil national, d’engager les directeurs d’école dans une action de blocage de remontées administratives », écrit Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa dans une lettre adressée à Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative, et datée du 29 août 2011. Il explique : « une note des directeurs de la Dgesco et de la Daf, adressée aux recteurs le 4 juillet, est venue mettre le feu aux poudres ». Elle stipule en effet : « s’agissant des contrats correspondant aux assistants administratifs de directeur d’école et autres fonctions, [de] ne procéder à aucun recrutement ni renouvellement, y compris pour les contrats n’ayant pas atteint la durée maximum » (AEF n°154299). Dans un courrier adressé au SE-Unsa en février 2011, Luc Chatel écrivait : « Les derniers engagements du Président de la République et la mobilisation de 500 millions d’euros en faveur de l’emploi me conduisent à penser que mon ministère pourra retrouver très bientôt la capacité à maintenir à son niveau initial le dispositif d’aide administrative des directeurs d’école » (AEF n°145573). Lors de sa conférence de presse de rentrée, le Snuipp-FSU demandait « d’ores et déjà aux directeurs d’école de prioriser leur travail » en faisant les tâches qui concernent les familles et les élèves, « les demandes de l’administration n’étant pas considérées comme prioritaires » (AEF n°154141).

« Depuis quatre ans, cette aide a, sans conteste, facilité le fonctionnement des écoles. Elle s’est révélée d’autant plus nécessaire que les tâches et missions des directeurs se sont encore multipliées et complexifiées depuis », assure le secrétaire général du SE, qui regrette la « rupture unilatérale de cet engagement ministériel ». Ainsi, le SE demande « aux directeurs et directrices d’écoles de ne se consacrer qu’aux tâches prioritaires, notamment pédagogiques, et de bloquer durant le mois de septembre les remontées administratives. »

« Ces emplois d’aide administrative doivent être rétablis sans tarder, sauf à générer une nouvelle dégradation de la situation de l’école primaire déjà mal en point. Si tel ne devait pas être le cas, vous prendriez alors, Monsieur le Ministre, la responsabilité de voir s’installer durablement un conflit », prévient Christian Chevalier.

SIEN-UNSA. « Les aides administratives accordées aux directrices et directeurs d’école ne sont pas un ’luxe’, elles conditionnent leur capacité à assumer les responsabilités qui leur sont confiées », affirme de son côté le Sien-Unsa, mercredi 31 août 2011. « Celles-ci sont allées croissant au fil du temps et concernent principalement la gestion des actions d’aide aux élèves en difficulté. » Aussi, pour le syndicat, « soulager les directeurs dans leurs tâches administratives c’est aider tous les élèves à mieux réussir ». En outre, le Sien « exhorte » « le ministre à prendre conscience que le premier degré est aujourd’hui dans une situation de grande fragilité. »

Rentrée 2011 : le SE-Unsa appelle à un « blocage administratif » et propose « douze leviers d’action » à mettre en Å“uvre dès 2012

« L’affichage d’une rentrée, techniquement, c’est une chose, les conditions réelles d’enseignement en sont une autre. Il y aura bien un enseignant par classe à la rentrée, mais combien auront été nommés au dernier moment ? Et combien seront vacataires ? », interroge Dominique Thoby, responsable du secteur revendicatif du SE-Unsa, lors de la conférence de rentrée du syndicat, mardi 30 août 2011. Alors que « plus de 61 000 élèves » sont attendus à la rentrée dans le second degré public et privé selon le syndicat, que « 9 000 postes » ont été supprimés dans le premier degré et « 4 800 » dans le second (AEF n°138210), Guy Barbier, responsable du secteur administratif, l’affirme : « Nous savons que nous allons manquer de professeurs à la rentrée ».

Guy Barbier distingue deux facteurs explicatifs : d’une part, « les concours [qui] n’ont pas fait le plein » (AEF n°153092), mais aussi les « départs à la retraite des mères de trois enfants » dans le cadre de la réforme des retraite. Aussi, en cette année marquée par les élections professionnelles et l’élection présidentielle, le syndicat affiche son mot d’ordre : « Faut qu’ça change ! »

Cette année, « ce n’est pas avec gaîté de cÅ“ur que les enseignants vont regagner leurs classes », souligne Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa. « Ã‡a fait 30 ans que l’on compte sur leur bonne volonté sans la reconnaître. Ils sont payés au lance pierre, je crois qu’ils seront nombreux aussi à faire classe au lance pierre », affirme-t-il. « Usés et désabusés », les enseignants « ont le sentiment que le sens de leur métier est en train de leur échapper » (AEF n°154229).

Christian Chevalier rappelle alors que lors de « la grève du 27 » septembre (AEF n°151344), le SE-Unsa « va porter une revendication en termes budgétaires ». Christian Chevalier annonce en outre une « mobilisation interprofessionnelle, qui dépassera le cadre de l’Éducation nationale, entre le 10 et le 15 octobre 2011 ». Les organisations syndicales doivent se rencontrer à ce sujet « le 1er septembre ».

DOUZE LEVIERS. Le syndicat propose alors « douze leviers » à actionner « pour que ça change en 2012 » : « réaliser un système scolaire sans rupture », « construire un socle pour des acquis communs », « se donner les moyens d’une école inclusive », « bâtir des parcours de réussite au lycée », « revaloriser un métier qui le vaut bien », « construire une vraie formation professionnelle », « la gestion de carrière et la mobilité », « la santé au travail », « soutenir l’école de la République face à la dérégulation », « investir durablement », « encourager la jeunesse », placer le « service public au cÅ“ur d’une société solidaire ».

DIRECTION D’ÉCOLE. Le SE appelle par ailleurs à un « blocage administratif », à ne « pas faire remonter les listes d’élèves, ne pas remplir Base élève » et à donner la « priorité » au « travail pédagogique » et aux « relations avec les parents ». « Alors qu’en 2006, le SE a signé un protocole d’accord reconnaissant le besoin d’une aide administrative à la direction d’école, une note de la Dgesco datée du 4 juillet demande aux recteurs d’académie, ’s’agissant des contrats correspondant aux assistants administratifs de directeur d’école et autres fonctions, [de] ne procéder à aucun recrutement ni renouvellement, y compris pour les contrats n’ayant pas atteint la durée maximum’ ». Ainsi, pour Christian Chevalier, « l’école primaire, qui subit les assauts budgétaires est mise à genou jusque dans son fonctionnement quotidien ».

POUVOIR D’ACHAT. « Il existe un vrai problème d’attractivité du métier. En matière salariale, on est à côté de la plaque », déplore Christian Chevalier, citant les montants de « 1 500 euros par mois pour un enseignant débutant » et de « 1 900 euros dix ans après ». Dans sa lettre aux éducateurs, Nicolas Sarkozy a promis une revalorisation, que chacun attend, qui n’est pas au rendez-vous » (AEF n°82968). Le SE adresse aux enseignants des chèques à envoyer « au président du pouvoir d’achat » demandant le remboursement de « 150 euros en bon essence », « 1 500 euros » en équipement professionnel, « 1 000 euros » en « frais de garde d’enfant », « 3 000 euros » de bon « accès au logement », « 250 euros » de revalorisation salaire mensuel ». Christian Chevalier ajoute : « en euros constants, aujourd’hui un enseignant à mi-carrière gagne 220 euros de moins qu’en 2000 ».

MATERNELLE. « La maternelle est en danger », assure par ailleurs Christian Chevalier. « Alors qu’en 2000, 34 à 35 % des enfants de moins de trois ans étaient scolarisés en maternelle, cette part atteint moins de 15 % ». Or, « si à deux ans, tous les enfants ne sont pas prêts à être scolarisés, l’école à deux ans gratuite a du sens socialement » et est bénéfique aux enfants issus de « familles défavorisées ». Aussi, le SE demande à ce que la « maternelle soit obligatoire dès trois ans ». « Cela imposerait au ministre de mettre les moyens dont la maternelle a besoin, et aux collectivités locales de mettre en place des locaux adaptés et des Atsem  ». Une pétition en ligne sur le site du SE a recueilli « plus de 4 000 signatures ».

MASTERISATION. « La diminution de la durée des stages en M2 à trois semaines n’est pas confirmée, mais cela nous inquiète », note Christian Chevalier (AEF n°154119). Au sujet du stage Ipsos commandé par le ministère au sujet de la masterisation, Christian Chevalier indique : « même si on essaie redorer la pilule avec un sondage, 70 % des enseignants attendent une vraie formation professionnelle. On attend des propositions du ministère pour qu’elle se mette réellement en Å“uvre » (AEF n°154254).

PRIMAIRE. En outre, « un débat devra s’ouvrir sur le primaire, sur cette école communale qui n’a pas changé depuis Jules Ferry ». « Ne faut-il pas lui donner plus de corps, inventer un nouveau modèle pour faire quelque chose d’autre ? » Quant à la « mise en Å“uvre du socle commun et du livret personnel de compétences », Christian Chevalier souligne que « le ministère fait des efforts et développe des outils permettant aux enseignants de se l’approprier ». Il rappelle que cette mise en Å“uvre nécessite « de la formation continue, aujourd’hui en lambeau ».

COLLÈGE. « Le ministère a fait le choix de mettre en place des évaluations en fin de 5e dès cette année », constate Christian Chevalier. « Ces évaluations suivront-elles la logique du socle ? Ou celle des évaluations de primaire, fondées sur les programmes et non sur le socle ? », interroge-t-il. Selon lui, ces évaluations sont de plus en plus « vécues comme des examens intermédiaires à réussir. On voit se développer le bachotage. Ce n’est pas un hasard si les stages de remise à niveau publics et privés sont en plein développement ».

LYCÉE. « En seconde, la réforme ne s’est pas si mal passée puisque les moyens ont été maintenus voire abondés par les recteurs. Mais avec la baisse des moyens, que restera-t-il des ambitions de cette réforme ? », s’inquiète Christian Chevalier, « que restera-t-il des parcours plus souples, du rééquilibrage des séries, si dans les cours en tronc commun les classes sont surchargées ? ».

RYTHMES SCOLAIRES. « L’analyse du SE est qu’en matière de rythmes scolaires il ne se passera rien cette année, le contexte économique et politique n’y est pas favorable », affirme le secrétaire général du SE. S’il « comptera dans les débats de la présidentielle », ce sujet est « complexe » et « concerne les familles, le monde économique, le monde associatif et dès que vous tirez un fil il en sort 50 000 », analyse Christian Chevalier. « Et puis, toucher aux rythmes scolaires, ça va coûter, notamment pour les collectivités territoriales (AEF n°152727), responsables des transports scolaires. Les conseils généraux vont apprécier d’avoir à payer 36 jours de plus sur l’année », en cas de réduction de deux semaines de la durée des vacances d’été

 
 
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