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SE-UNSA 91


 Par SE-UNSA 91
 Le  mardi 15 octobre 2013

Déclaration préalable de l’UNSA Education CTA 13 janvier 2012

 

Comité technique académique Vendredi 13 janvier 2012 Monsieur le recteur, Encore une fois, et depuis trop longtemps, nous allons utiliser le vieux disque rayé qui consiste à dénoncer des suppressions de postes qui ne font que dégrader le service public d’éducation ? A qui la faute ? Quand cela cessera t-il ? Quand pourra t-on enfin se mettre autour d’une table sans que toute volonté de réforme soit entachée par la suspicion ? Sans que le mot réforme ne rime avec économies ? A l’heure où le dialogue social est si souvent évoqué, nous tenons à rappeler que celui-ci n’est possible que si la confiance existe entre les partenaires. Hors depuis plusieurs années, la confiance a disparu. Même si quelques réformes peuvent s’accompagner de quelques progrès, elles sont totalement noyées ou rendu inefficaces par les suppressions de postes qui découragent et bloquent toute transformation positive du système éducatif. Dans le premier degré, il est invraisemblable de réduire le nombre de postes de professeurs des écoles alors que le nombre d’élèves va augmenter. C’est d’autant plus choquant que les suppressions vont probablement concerner des postes non comptabilisés dans les taux d’encadrement des classes et peu visibles par le grand public. Une manière de sauver les apparences pour ne pas revenir sur la promesse gouvernementale de non fermeture de classes. Loin des projecteurs, ce seront les plus faibles qui en pâtiront, avec la suppression :
-  de postes RASED, alors que la présence de personnels RASED est très importante dans la plupart des lieux où ils exercent, et ce même si l’on peut convenir qu’il faudrait à terme modifier le dispositif d’aides spécialisées (mais pas à coups de machettes)
-  de postes dits « surnuméraires » dans les secteurs sensibles, alors qu’ils apportent une aide indispensable aux collègues chargés des classes dans les endroits difficiles.
-  de postes CLIN enfants du voyage ou primo-arrivants, absolument nécessaires pour l’accompagnement de ces publics spécifiques.
-  de postes de conseillers pédagogiques, dont le rôle est indispensable dans les circonscriptions et dans les écoles. Dans le second degré, les documents fournis pour ce CTA se félicitent d’un maintien du taux d’encadrement dans les collèges et parlent pudiquement pour les lycées d’une évolution « en fonction de la démographie et des mesures liées à l’adaptation de la carte des formations 2011 ». Traduction faite, il s’agira d’après les documents fournis pour le bilan de rentrée 2011 et les prévisions pour la rentrée 2012 d’une dégradation très nette du taux d’encadrement puisque la totalité des suppressions d’emplois sera supportée par les lycées ; 456 ETP y disparaitront. C’est désormais classique, alors que le nombre d’élèves chute de 1,28 % celui des professeurs chute de 2,79 %. Comme dans le premier degré ce seront les plus faibles qui souffriront car on rognera sur les dispositifs d’aide, les effectifs par classe augmenteront rendant très difficile l’aide aux plus fragiles... Et alors nous dira t-on ? Les résultats sont bons. Oui, sans doute ils sont bons... pourquoi ? C’est le fruit d’une capacité de résilience de notre système éducatif et du dévouement de milliers de collègues qui partout cherchent à palier, compenser, et colmater les brèches. Mais jusqu’à quand ? Une analyse bien courte me direz vous, mais comment peut-il en être autrement quand un document de 41 pages nous est fourni 48 heures avant ce CTA, rendant impossible une étude sérieuse et critique de la situation de notre académie. Nous ne partageons pas l’optimisme de mise quand aux bons résultats de notre système éducatif. L’éducation nationale va mal, Monsieur le Recteur. Les personnels représentés par notre fédération : enseignants du premier degré et du second degré, personnels administratifs, chefs d’établissement, inspecteurs, infirmières, personnel de laboratoires, pour n’en citer que quelques-uns vous le disent du fond du coeur, cette politique éducative qui consiste à n’observer l’éducation que comme un coût est une catastrophe, dont le prix humain est déjà élevé et sera exorbitant dans l’avenir. En espérant que vous comprendrez notre attachement au service public d’éducation, je vous remercie de votre attention. Frédéric Ledru, pour l’UNSA Education