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SE-UNSA 91


 Par SE-UNSA 91
 Le  jeudi 29 avril 2021

Déclaration liminaire du Se-Unsa 91 CAPD Avancement du jeudi 08 avril 2021

 

Monsieur le Directeur académique,

Mesdames et Messieurs les membres de la CAPD ,

 

Pour la seconde fois , Emmanuel macron a décrété la fermeture générale des écoles, collèges et lycées à partir du 5 avril soit un an après la première fermeture , presque jour pour jour, cette décision signe l’échec des demi mesures prises depuis des mois par JM Blanquer. Cette décision devenait incontournable avec la montée en puissance des taux d’incidence en Île de France , notamment dans notre département.

Mais cette décision sera-t-elle efficace ?

D’autres mesures comme celle de la vaccination s’avèrent plus efficaces. Mais le gouvernement s’est montré incapable d’obtenir des doses de vaccin nécessaires faisant de la France un des pays où le taux de vaccination est le plus faible.

La fermeture des établissements , pour être efficace, doit être accompagnée. C’est là qu’intervient la continuité pédagogique . Or, quelles réponses a-t-on apportées aux enseignants pour résoudre les problèmes matériels (utilisation de leurs propres outils personnels), qu’elles ont été les formations proposées pour pouvoir assurer le travail en distanciel ? Aucune. En outre, la prime octroyée par le ministre ne peut être suffisante à palier ses difficultés !

Les collègues se retrouvent une nouvelle fois pris en otage de ces décisions hâtives. Conséquence, comme en mars 2020, les collègues vont devoir à nouveau improviser en fonction de leurs outils personnels en espérant qu’ils fonctionnent. S’ajoute à cela, l’inquiétude de perdre des élèves.

Inquiétude justifiée : les élèves sont-ils tous en capacité de recevoir l' enseignement à distance ? Depuis mars 2020 quelques milliers d’ordinateurs ont été distribués . Cette réponse est très en-deçà des besoins du terrain.Et tous, élèves comme enseignants n’ont pas la connexion Internet , voire une connexion peu fiable.

Aussi ce 31 mars, avec la fermeture, tout le monde est perdant. Les enseignants,les élèves mais aussi les parents.En effet, ceux-ci vont devoir à nouveau accompagner de plus près le travail de leurs enfants, du moins ceux qui le peuvent. A nouveau on leur demande à la fois de télétravailler et de laisser leurs enfants suivre leurs cours à distance , une situation très difficile. Et à nouveau ils n’ont que deux jours pour trouver la solution.

Le dernier perdant c’est le ministre . JM Blanquer a fait de l’ouverture des écoles une véritable doctrine et le président de la République lui donne tort pour la seconde fois. Pour maintenir cette doctrine de la faible circulation du virus dans les établissements, le ministre de l’Éducation nationale a refusé toutes les mesures qui auraient pu en réalité réduire la pression épidémique. En fait , l’Éducation nationale n’a rien anticipé en 2020 et pas plus en 2021.

Les objectifs de l’enseignement à distance n’ont jamais été clarifiés (continuité des programmes, aménagement des programmes,évaluation) . Rien non plus n’a été proposé pour lutter contre les inégalités dans une telle situation.

 

Cette période de fermeture devrait être le moment « stratégique » pour lancer une grande campagne de vaccination pour les enseignants. Mais là encore, aucune précision n’a été donnée .

Le gouvernement a perdu plusieurs fois jusqu’à présent la course à la vaccination. Celle-ci doit pourtant devenir une priorité et se concrétiser rapidement. Elle ne doit être plus être un effet de communication.

Par ailleurs, la reprise doit être préparée. Il faut impérativement procéder au recrutement de personnels qui permettront d’assurer les remplacements et le renforcement des vies scolaires et se donner les moyens de mettre en place le triptyque « tester-alerter-protéger » dans de bonnes conditions.

De même des arbitrages rapides doivent être rendus pour les examens en privilégiant le contrôle continu. Les personnels, les élèves et les parents doivent être rassurés et ne peuvent attendre de voir comment la pandémie va évoluer en mai.

 

Cette situation inédite et ses différents épisodes ont maintes fois bouleversé des équilibres professionnels déjà fragiles et mettent les personnels sous forte pression depuis plus d’un an. Ce sont des chocs qui ont été et sont vécus. La vision selon laquelle des progrès naissent des crises relève d’un optimisme certes nécessaire mais bien insuffisant. Il est impératif que notre employeur assume toutes ses responsabilités et ose lancer un chantier de travail sur les conséquences professionnelles pour ses personnels.