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SE-UNSA 91


 Par SE-UNSA 91
 Le  mardi 1er décembre 2020

Revalorisation de nos carrières

 

La Loi de finances 2021 prévoit une enveloppe de 400 millions d’euros pour la revalorisation. Elle prévoit également que ces mesures, qui entreront en vigueur en cours d’année, représentent 500 millions en année pleine. Cette enveloppe de 400 millions est ventilée selon quatre axes :

    - Prime d’attractivité pour les début et milieu de carrière : 173 millions d’euros

    - Prime d’équipement informatique : 178 millions d’euros

    - Mesures catégorielles (dont la direction d’école) : 45 millions d’euros

    - Amélioration des ratios hors-classe : 4 millions d’euros

La réunion avec le ministre faisait suite à deux réunions de discussions avec les services.

Détails des mesures :

1.         Prime d’attractivité :

L’arbitrage rendu par le ministre est l’aménagement de l’un des 4 scénarii présenté lors des concertations ( https://enseignants.se-unsa.org/Remuneration-enfin-des-perspectives-pour-2021 ). Le SE-Unsa s’était exprimé pour le scénario 3, ni trop concentré, ni trop dilué.  Le SE-Unsa avait également dit que la prime d’attractivité ne devait pas être différenciée. Elle n’est pas le bon outil pour rattraper des écarts de rémunérations entre les corps. C’est une revalorisation de l’Isae, par exemple, qui doit être enclenchée. Cela a été redit au ministre qui dit entendre cette demande pour les discussions de la loi de programmation.

Ainsi, la prime d’attractivité sera identique pour tous les corps enseignants, CPE et PsyEN. Versée à partir de mai 2021, elle ira de 100€ nets par mois pour la première tranche (échelon 2) à 36€ nets par mois (échelons 6 et 7) pour les dernières tranches.


Pour le SE-Unsa, ces montants 2021 amorcent une correction des trop faibles rémunérations des enseignants au grade de la classe normale, notamment au début de la carrière. Il faudra d’autres marches pour sortir de la situation où, les enseignants et assimilés connaissent des salaires, qui mettent plus de 20 ans à les mettre à l’abri des préoccupations de fin de mois.

Pour le SE-Unsa, un travail sur le premier échelon (celui des stagiaires) et un accroissement pluriannuel de cette prime d’attractivité doit permettre :

-        d’offrir rapidement un premier salaire de 2000€ net par mois

-        concerner toute la classe normale.

2.         Ratio de hors-classe :

Le ministre a entériné une augmentation du taux de passage à la hors-classe de 17% à 18% des promouvables en 2021 ayant pour conséquence 1700 promotions supplémentaires en 2021.

Pour le SE-Unsa, il est nécessaire de construire une accélération de la totalité de la carrière en parallèle de la prime d’attractivité. Le passage au deuxième grade, la hors-classe, doit être plus rapide. Ainsi, l’annonce d’une augmentation du taux de passage à la hors-classe de 17% à 18% est un signe positif à poursuivre dès 2022 pour atteindre 20% à court terme. La classe-exceptionnelle, troisième grade, doit être élargie pour devenir une perspective pour tous. Le SE-Unsa a redemandé au ministre des avancées dès le budget 2021 en travaillant dès maintenant à ce qu’il n’y ait pas de promotions perdues alors qu’elles sont budgétisées.

3.         Prime d’équipement informatique :

S’agissant de la prime d’équipement informatique, son montant sera de 150€ nets pour les PsyEN et enseignants hors professeurs documentalistes. Les CPE en sont également écartés.  Elle sera payée tous les ans avec le salaire de mars.

Le SE-Unsa a été entendu pour la prise en compte des PsyEN parmi les bénéficiaires mais il dénonce la mise à l’écart des professeurs documentalistes et CPE renvoyés à une mise à disposition de matériel par les établissements. Pour le SE-Unsa, cette prime devra rapidement concerner tout le monde et être revalorisée régulièrement.

4.         Direction d’école :

Le ministre confirme que 21 millions d’euros sur l’enveloppe catégorielle de 45 millions sont réservés à l’amélioration de la rémunération des directeurs d’école,

Pour le budget 2021, le ministre a annoncé que les décharges des écoles de 1 à 3 classes, actuellement de droit mais non financées, le seront par des postes dédiés pour environ 900 Équivalents Temps Plein (ETP) et que des décharges supplémentaires sur d’autres groupes seront attribués pour 600 ETP. Ce sont des réunions à venir qui devront préciser les groupes d’écoles concernées.

Pour le SE-Unsa, il faut dépasser la logique des avancées arrachées une à une pour dégager un plan global d’amélioration. Les directrices et directeurs d’école ont besoin de soutien immédiat et de perspectives consolidées pour sortir d’une situation intenable constatée bien avant la crise sanitaire.

5.         Enseignants, CPe, PSyEN contractuels :

Le SE-Unsa avait demandé que la revalorisation 2021 concerne également les personnels contractuels ; il regrette que les montants soient limités (54€ nets par mois au maximum). Sur ce dernier point comme sur les précédents, les décisions pour 2021 ont besoin de s’inscrire dans une perspective pluriannuelle.

6.         Pas de mesures pour les AESH dans cette enveloppe :

Le SE-Unsa a redit son travail auprès des parlementaires pour octroyer une enveloppe supplémentaire pour les AESH, et sa volonté de poursuivre cette démarche pour qu’elle aboutisse le plus tôt possible.

Loi de programmation :

Le ministre redit qu’il s’agit d’une première marche et qu’une loi de programmation doit construire les suivantes à l’issue des travaux du Grenelle.

L’avis du SE-Unsa :

Pour le SE-Unsa, des améliorations ont été apportées aux premiers projets présentés en octobre mais des écueils et des manques demeurent. Alors que l’Ecole a besoin de retrouver optimisme et attractivité, l’absence de visibilité sur une montée en charge au-delà de 2021 empêche les personnels de se projeter ensemble sur l’indispensable revalorisation complète des carrières et la correction des écarts de rémunérations. Le SE-Unsa poursuit également son action pour que la rémunération des AESH connaisse vite une amélioration pour celles et ceux qui n’ont qu’un salaire de 760€ en moyenne.

Le SE-Unsa sait que le rattrapage des retards accumulés ne peut se concevoir sur un seul budget, qui plus est, en période de crise sanitaire et économique. Néanmoins, et justement parce que l’Ecole démontre encore son rôle central pour que notre pays affronte les crises multiples et de long cours, y compris la remise en cause des valeurs de la République, il est urgent de donner des perspectives collectives budgétairement consolidées.