SECTION SE-Unsa de l'ESSONNE - 12 PLACE TERRASSES DE L AGORA - 91034 EVRY CEDEX
Tél. 01 60 79 10 05 - Fax. 01 60 77 54 73 - Por. 06 61 96 61 25 - 91@se-unsa.org

 
La refondation de l’Ecole et ses enjeux pour les enseignants
Article publié le mardi 15 octobre 2013.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

Pourquoi le SE-UNSA avec notre FĂ©dĂ©ration l’UNSA EDUCATION n’a pas rejetĂ© le projet de loi d’orientation mais au contraire a approuvĂ© ce texte ? Nous sommes pour ces orientations et la programmation des moyens qui marquent une rupture avec la politique prĂ©cĂ©dente.

La loi d’orientation ambitionne la refondation de l’école en mettant au cœur de cette refondation le contenu des enseignements, la progressivité des apprentissages et leur continuité. Elle rétablit la formation initiale et continue des enseignants en instaurant les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l’éducation). Enfin elle donne la priorité au primaire en lui attribuant les deux tiers des emplois créés. Cette loi marque une rupture avec la politique conduite depuis plusieurs années. La méthode de concertation aura aussi été particulièrement différente. Nous considérons que ces dossiers sont maintenant en train d’évoluer. Des possibilités de négociations restent ouvertes.

Pour le SE-Unsa, ce changement politique engage au changement de posture syndicale. Quelle est la valeur d’un non (quasi permanent pour certaines organisations syndicales) quand on ne sait jamais dire oui ?

Cette loi d’orientation est pour nous une étape fondamentale, mais ne fait qu’ouvrir la voie à de nombreux chantiers qui se traitent dans un autre cadre et qui, à ce titre, ne figurent pas dans la loi. Celui des rythmes scolaires entamé depuis des mois n’en finit pas de ne pas aboutir. Même si ce n’était pas l’objet de la loi d’orientation, le SE-Unsa a dénoncé à plusieurs reprises l’impréparation et les atermoiements sur ce dossier géré au fil de l’eau qui exaspèrent la profession...

Pour nous, il n’est pas possible de traiter de façon disjointe réussite des élèves et amélioration des conditions de travail des enseignants. Si, sur le premier aspect, la volonté politique est affirmée, le projet de décret ne peut considérer que ce temps est seulement affaire municipale et échappe à la communauté éducative. Pour le SE-Unsa, l’organisation du temps scolaire est éminemment pédagogique et le conseil d’école ne doit pas renoncer à ses prérogatives en la matière.

C’est bien faute de visibilité et de perspectives sur l’ensemble du dossier, que le SE-Unsa a refusé de prendre part au vote du CSE du 8 janvier. La signification de ce vote est donc très différente et ne correspond pas à un vote contre ou a une demande au ministre de retirer purement et simplement son projet de décret.

Nous avons par contre demandĂ© au ministre de revoir son projet. Certains points prĂ©sentent des avancĂ©es, en particulier sur la question du service des enseignants avec des Ă©lĂ©ments que le SE-UNSA approuve :
-   diminution des APC (activitĂ©s pĂ©dagogiques complĂ©mentaires), qui passent Ă  36h
-   plus un forfait de 24h consacrĂ© Ă  l’élaboration collective et Ă  l’organisation pĂ©dagogique de ces APC
-   une libertĂ© d’organisation laissĂ©e aux Ă©quipes pĂ©dagogiques et la fin du contrĂ´le tatillon...
-   des animations pĂ©dagogiques rĂ©duites Ă  9h par an et complĂ©tĂ©e par 9h de formation continue
-   la rĂ©apparition des enseignants des RASED et des CLIS (ils avaient disparu). Il reste qu’il n’y a toujours pas d’annonce prĂ©cise en matière de reconnaissance financière, bien que cette question soit bien inscrite dans l’agenda ministĂ©riel. Pour ce qui concerne plus prĂ©cisĂ©ment le projet de dĂ©cret sur les rythmes scolaires, le syndicat FO Ă©crit dans son appel au 23 janvier que « les personnels refusent toute forme de double tutelle Ă©ducation nationale et collectivitĂ©s territoriales, ils refusent le mercredi travaillĂ©, ils refusent « l’aide personnalisĂ©e Â» rebaptisĂ©e activitĂ©s pĂ©dagogiques complĂ©mentaires. Â» Nous ne voyons pas clairement dans cette dĂ©claration qu’elle est la revendication prĂ©cise en matière de rythmes scolaires des Ă©lèves ? Cela signifie-t-il qu’il faut rester Ă  la jsemaine de 4 jours et ne rien changer ? Pourtant, depuis 2008 la profession dĂ©nonce la semaine « Darcos Â» tant pour les Ă©lèves que pour les enseignants.

Ce syndicat Ă©crivait dans ses mandats de congrès en 2008 au moment oĂą le ministre Xavier Darcos dĂ©cida de supprimer la classe du samedi matin : « (le congrès du SNUDI-FO Ă  Seignosse- mars 2008) dĂ©nonce le relevĂ© de dĂ©cisions signĂ© entre le ministre, le SE UNSA et le SGEN CFDT concernant la suppression des cours le samedi matin dans les Ă©coles maternelles, Ă©lĂ©mentaires et primaires ... Â»

Le SNUDI-FO est donc pour le retour des cours le samedi matin ? Cela est possible dans le dĂ©cret ! Ou bien s’agit-il d’un virage Ă  180° afin de mieux « surfer Â» sur les mĂ©contentements ?

La position de la FSU lors du vote sur le projet de loi d’orientation au CSE du 14 dĂ©cembre 2012 Ă©tait l’abstention. Les votes : 41 pour (dont JPA, Ligue, SNALC, SGEN, FEP, UNSA, FCPE, UNL, ARF, CGPME) ; 9 contre (FO, SUD, CGT, MEDEF) ; 16 abstentions (FSU, PEEP). La FSU a votĂ© « non Â» lors du CSE du 8 janvier. Le SE-UNSA avait refusĂ© de prendre part au vote. Nous avons donc des divergences dans l’approche de ces Ă©volutions de l’école.

De mĂŞme, nous ne voulons pas participer Ă  une bataille qui consisterait Ă  s’enfermer dans un isolement inĂ©vitable, si le but Ă©tait de rĂ©duire l’action syndicale Ă  un maintien du statuquo en matière de rythmes, en trouvant soudain toutes les vertus Ă  la semaine de 4 jours et d’exiger d’y rester !

Le SE-UNSA, ne partage donc pas l’opportunitĂ© d’appeler les enseignants Ă  se mobiliser le 23 janvier sous cette forme d’action qui va inĂ©vitablement devenir assez « fourre tout Â». Sont-ils prĂŞts d’ailleurs Ă  le faire pour des motivations qui font vĂ©ritablement le grand Ă©cart entre elles, alors que les nĂ©gociations sont encore en cours ? Nous considĂ©rons que cela est prĂ©maturĂ©, mĂŞme si nous n’écartons pas le recours Ă  une Ă©ventuelle action s’il y a dĂ©saccord sur les propositions finales, ou nĂ©cessitĂ© pour la carte scolaire d’avoir des actions Ă  mener au plan local.

Ainsi pour toutes les raisons évoquées précédemment, le statut quo ne semble donc pas possible.

La contre-proposition nous parait bien difficile puisque l’alternative consisterait à réduire les vacances scolaires.

Par ailleurs, le SE-Unsa, comme les enseignants, se soucie de la réussite des élèves. Et la défense des enseignants n’aurait d’ailleurs aucune chance si elle n’était pas liée à la réussite de l’école.

Conjuguer les deux a donc été l’axe choisi par le SE-Unsa qui n’est pas entré dans une posture du refus. D’ailleurs, celle-ci n’aurait eu aucune chance d’aboutir. Cette mesure est portée politiquement avec le soutien de l’opinion et une profession divisée sur le fond et encore davantage sur le recours à la grève longue.

Aujourd’hui, le projet ministĂ©riel est largement insatisfaisant. Nous avons cependant pu :
-   Ă©chapper Ă  la demi-heure quotidienne d’aide aux devoirs ;
-   revoir l’aide personnalisĂ©e dans son contenu et son volume ;
-   obtenir du temps accru et forfaitiser le temps de suivi des Ă©lèves et de concertation.

La question d’une indemnité reconnaissant les missions de suivi des élèves reste ouverte.

Le sentiment de ras le bol de notre profession est palpable.Il se cristallise sur le passage Ă  4 jours et demi car quand on imagine ajouter le mercredi matin aux journĂ©es que l’on vit actuellement c’est insupportable. Nous le martelons au ministre qui a opĂ©rĂ© des changements dans les directions du ministère afin que le message de la confiance arrive jusque sur le terrain. Les programmes seront revus ainsi que toutes les demandes institutionnelles qui les accompagnent. La nĂ©gociation sur les 108h allège aussi la prĂ©sence avec les Ă©lèves de 24h et forfaitise tous les temps que nous passons en rĂ©union notamment avec les familles. Enfin d’autres chantiers catĂ©goriels doivent ĂŞtre ouverts : mobilitĂ©, temps partiel, direction, rĂ©munĂ©rations.

Il y a un véritable enjeu à ce que la profession revendique la reconnaissance qui lui est due sans pour autant donner à penser qu’elle est avant tout conservatrice et corporatiste. La voie hélas est bien étroite.

Evry, le 14 janvier 2012 Alain GAUMET Secrétaire départemental de l’UNSA EDUCATION 91

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
ALC