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A l’issue du rassemblement devant la DSDEN et la préfecture ce jeudi 13 janvier, les organisations syndicales et la FCPE ont été reçues par M. Le Préfet et Mme la DASEN en préfecture.
L’audience a duré plus de 2 heures. Chaque organisation syndicale a pu exposer ses revendications. Le préfet a pris beaucoup de notes, il va faire remonter tout ça à la cellule de crise du Premier ministre, la DASEN de son côté fait un compte-rendu qui sera transmis au recteur. Les différents recteurs font à leur tour une remontée à JM Blanquer.
Concrètement, voici les revendications portées par le SE-Unsa et les réponses qui ont été apportées.
Nous avons d’abord donné le ton : la mobilisation historique de ce 13 janvier dans l’Éducation nationale témoigne de la profonde colère des personnels face à la situation intenable et méprisante dans laquelle ils sont placés depuis bientôt 2 ans. On ne fait pas grève contre le virus mais contre la gestion de la crise !
Pour le SE-Unsa, cette colère doit être entendue sans délai. Le Premier ministre qui a annoncé les dernières modifications, doit maintenant répondre aux demandes des personnels.
Les préfets découvrent aussi les protocoles à la télé ou dans les journaux. Les préfets ont des visios avant chaque conseil de défense sanitaire pour faire remonter la température du terrain. Notre préfet assure être un rouage de communication avec le Premier Ministre. Il nous a demandé très concrètement comment se caractérisait la désorganisation dans les écoles … On ne manquait pas d’exemples !
Le préfet a répondu qu’il faudrait un protocole clair et lisible qui puisse être transmis aux familles et aux professionnels.
Au SE-Unsa, on a martelé qu’on n’en pouvait plus de ces effets d’annonce et de ces protocoles inapplicables. On a besoin d’avoir une ligne directrice claire.
Quelle est la priorité du gouvernement : la lutte contre l’épidémie ou la recherche d’une immunité collective ?
Pour les masques FFP2, il ne faut pas y compter ! Il n’y en a déjà pour tous les personnels de l’hôpital en service de réanimation, répond le préfet.
Avec les dernières vagues, le taux d’incidence atteignait des pics de l’ordre de 750-800, actuellement on est à 2400 pour 100 000 habitants.
Entre les pharmacies et les labos, le département peut réaliser entre 13 000 et 15 000 tests par semaines. Clairement cette capacité est insuffisante si on part du principe qu’on a en moyenne 100 élèves positifs par jour, auxquels vont s’ajouter tous les cas contacts de la classe …
Les pompiers et les ambulanciers sont mobilisés ponctuellement sur des équipes mobiles dans la cour de quelques écoles pour augmenter de 15% la possibilité de tests.
Concernant les autotests, comme on s’en doutait, il y a une vraie tension. La Préfecture a appelé hier les 48 pharmacies du département ainsi que tous les supermarchés. Tout cumulé, il a été dénombré environ 5000 autotests, autant dire bien peu à l’échelle du département. Il semblerait en plus que quelques supermarchés aient caché des stocks d’autotests à l’étranger pour ne pas qu’ils soient réquisitionnés … c’est un effet de la loi de l’offre et de la demande !
Quant aux campagnes massives de dépistage par test salivaire dans les écoles, jusqu’à nouvel ordre, il y est mis fin. Les médiateurs qui s’occupaient du déploiement de ces opérations vont pouvoir venir en renfort immédiat aux directeurs … très bien pour eux, mais encore une fois, on cherche la logique de tout çà !
La DASEN a écrit à tous les maires, la préfecture fait aussi des visios avec eux une fois par mois. Il n’y a aucune rupture de matériel, la Préfecture rembourse, mais il n’y a que 10 demandes pour l’instant. Le Préfet et la Dasen incitent aux directeurs et directrices d'en faire la demande aux mairies.
Dans le premier degré, la DASEN nous a redit qu’on allait embaucher 6 contractuels qui allaient venir compléter la brigade de remplacement. Il y aura aussi quelques retraités … On est loin de nos revendications de jeunes collègues formés.
Quant à l’accueil prioritaire des enfants d’enseignants, il en était question lors du dernier GT, ce n’est plus dans l’air du temps pour l’instant …
Nous avons également demandé que les psychologues de l’Éducation nationale, soumis à l'obligation vaccinale, soient traités de la même manière que les enseignants puisqu'on travaille avec le même public et dans les mêmes locaux.
Seule réponse apportée sur ce point par la DASEN, le délai de passation des évaluations de mi-CP a été allongé d’une semaine ! Le préfet réalise que c’est maintenant la campagne d’évaluation, il en sourit …
Le pic de l’épidémie était attendu pour mi-janvier. De toute évidence ce ne sera pas avant au moins une semaine. Des spécialistes se demandent en plus si on ne va pas rester sur un plateau haut pendant encore un moment … pas sûr qu’il y ait une chute brutale ni même progressive des contaminations très prochainement.
Bref, nous ressortons de cette audience après avoir beaucoup parlé, mais sera-t-on entendu ? … ça c’est une autre histoire !